Radio Farda - La situation des droits humains en Iran s'est « gravement détériorée », révèlent des informations d'Amnesty International (AI), datées du 26 février.
Dans le document intitulé « Droits de l'homme au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : Bilan de 2018 », Amnesty International a décrit les restrictions imposées par l'État aux libertés des Iraniens, notamment la liberté d'expression, de réunion, d'association et de religion. Le rapport recense également les cas où l'État a eu recours à une force violente et excessive contre des manifestants et des détenus, a réprimé les médias et procédé à des arrestations arbitraires et à des punitions inhumaines.
Le rapport met en lumière le cas de Nasrin Sotoudeh et de son mari, Reza Khandan, qui ont été arrêtés et font maintenant l'objet d'accusations pour avoir soutenu des femmes qui manifestaient contre le hijab obligatoire. Selon Amnesty International, au moins dix autres avocats renommés ont été arrêtés ou poursuivis en justice l'année dernière, ajoutant qu’au cours de la même période, 112 défenseurs des droits des femmes avaient été arrêtés ou poursuivis.
Amnesty International a critiqué la note relative à l'article 48 du code de procédure pénale de la République islamique, qui refuse aux personnes faisant l'objet de certaines accusations, notamment celles ayant trait à la sécurité nationale, le droit de consulter un avocat de leur choix au cours de l'enquête et de les contraindre à choisir parmi une liste restreinte d'avocats approuvés par le responsable du pouvoir judiciaire.
Dénonçant la pratique consistant à diffuser des aveux vidéo sous la contrainte à la télévision officielle, Amnesty International a souligné le cas de Maedeh Hojabri, âgée de 17 ans, qui avait été brièvement arrêtée en mai dernier pour avoir publié des vidéos d'elle en train de danser sur Instagram, puis, qui a été forcée de renier son comportement lors d’une confession vidéo qui a été diffusée.
La censure de toutes les formes de médias et le brouillage des chaînes de télévision étrangères par satellite se poursuivent et les associations de journalistes sont interdites, rapporte Amnesty International.
Bien que des millions d'Iraniens utilisent les médias sociaux, Facebook, Twitter et YouTube sont restés bloqués, de même que le service de messagerie le plus populaire en Iran, Telegram, forçant des millions d'Iraniens à contourner les blocages par des filtres et des disjoncteurs proxis.
Le cas de huit écologistes emprisonnés, dont leur responsable, le professeur irano-canadien Kavous Seyyed-Emami, âgé de 63 ans, est décédé dans des circonstances extrêmement suspectes en février 2018 dans la tristement célèbre prison d'Evine, à Téhéran, a été révélé dans le rapport.
« En février, le militant écologiste irano- canadien Kavous Seyyed Emami est mort dans la prison d'Evine après son arrestation arbitraire, deux semaines plus tôt. Les autorités ont affirmé qu'il s'était suicidé et ont refusé de restituer son corps à moins que sa famille n'accepte un enterrement immédiat, sans autopsie indépendante », peut-on lire dans le rapport.
Documentant les violations des droits des minorités religieuses et des chrétiens récemment convertis, Amnesty International fait référence à la « répression virulente » des derviches Gonabadi au début de l’année dernière et à la mise en résidence surveillée de leur chef spirituel âgé de 92 ans, Noor Ali Tabandeh.
« Les chrétiens, y compris les convertis, ont continué à faire l'objet de harcèlement, d'arrestation arbitraire et de détention, et ont été condamnés à de lourdes peines de prison. Les raids contre les églises de maison se sont poursuivis. Victor Bet-Tamraz et Shamiram Issavi, chrétiens d’origine assyrienne, et Amin Afshar-Naderi et Hadi Asgari, des convertis chrétiens ont été condamnés de cinq à quinze ans de prison pour avoir pratiqué pacifiquement leur foi », a rapporté AI.
Sous la rubrique « Châtiments cruels et inhumains », Amnesty International a énuméré de nombreuses peines de flagellation pour vol et voies de fait, ainsi que d'autres peines assimilables à des actes de torture.
« En juillet, un homme connu sous le nom de M.R. a été attaché à un arbre dans la province de Razavi Khorasan puis a été fouetté 80 fois. Dix ans plus tôt, il avait été déclaré coupable d’avoir consommé de l’alcool alors qu’il n’avait que 14 ou 15 ans », selon AI.
Amnesty International affirme que la Cour suprême a imposé et confirmé des peines d'amputation. « En janvier, les autorités ont amputé la main d'un homme surnommé A.Kh, à Mashhad, dans la province de Razavi Khorasan, pour vol de bétail et autres objets de valeur ».
La poursuite incontrôlée du mariage des enfants, les conditions de détention inhumaines en prison et les informations selon lesquelles des gardes-frontières auraient tiré sur des marchands kurdes traversant la frontière figuraient également parmi les violations des droits humains mentionnées dans son rapport.
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