Par Hamideh Taati
Des responsables iraniens ont annoncé le lancement de nouvelles chaînes de médias sociaux sur Instagram et les services de messagerie contrôlés par le régime des mollahs pour que la population iranienne puisse signaler au Procureur chargé de l'orientation toute conduite « immorale ».
L'agence de presse Tasnim, affiliée aux Gardiens de la révolution (pasdaran), a rapporté que le chef du bureau du Procureur chargé de l'orientation à Téhéran, Mohammad Mehdi Haj Mohammadi, a demandé aux Iraniens ordinaires d'espionner leurs compatriotes en prenant des photos, des vidéos et en recueillant des informations sur les personnes qui commettent ce que le régime dit être des actions « immorales ».
Ces actions immorales que la chaîne dite « Tribunal d'orientation » a demandé aux citoyens de signaler comprennent :
- toute forme de non-respect du port obligatoire du hidjab, que ce soit en refusant de le porter ou en le portant de sorte à montrer quelques cheveux
- tous les actes qui enfreignent les normes en matière d'automobile, ce qui serait dû au fait que de nombreux Iraniens considèrent leurs voitures comme des lieux privés, où l'on pourrait retirer le hidjab par exemple, mais le régime les considère comme étant publics parce que les gens peuvent voir à l'intérieur depuis un espace public
- la consommation d'alcool
- le fait d’organiser des fêtes mixtes dans des lieux tels que les restaurants traditionnels, les cafés, les centres commerciaux et les jardins
- la publication de contenus « immoraux » sur les médias sociaux
Mohammadi a déclaré que ce nouveau lancement a été destiné à « accélérer le processus de jugement des casseurs de lois et utiliser la capacité des citoyens » pour aider à réprimer les libertés civiles, la vie privée et les droits fondamentaux dans la capitale.
Cette répression continue et le recours dangereux à la force, dans le but d’intimider le peuple iranien et de le soumettre, ont fait l'objet de vives critiques et, ces derniers mois, la loi et la police iraniennes se sont présentées pour défendre la répression policière violente.
Le chef de la police de Téhéran a déjà juré de réprimer « fermement » le « mauvais port du voile » et d'autres libertés sociales, tandis que le Procureur général du régime des mollahs a défendu la police pour sa répression des « anomalies sociales ».
Cependant, il est peu probable que les Iraniens ordinaires commencent un jour à aider le régime en dénonçant leurs concitoyens pour ces soi-disant crimes ridicules. Le peuple iranien a en horreur de la police de la moralité, autant qu'il déteste les pasdaran et les mollahs dans leur ensemble.
En fait, le peuple iranien est beaucoup plus susceptible de filmer les abus de la soi-disant police de la moralité sur le peuple pour de prétendus crimes moraux que l'inverse, comme le prouve la récente vidéo virale de l'adolescente arrêtée violemment pour avoir joué avec un pistolet à eau avec ses amis dans un parc pendant la chaleur estivale.
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