Par Shahriar Kia
Le régime iranien a déclaré dimanche qu'il était tout à fait prêt à enrichir de l'uranium, en violation de son accord de 2015 sur le nucléaire avec les puissances mondiales.
Lors d’une conférence de presse retransmise en direct, de hauts responsables du régime ont déclaré que Téhéran continuerait à réduire ses engagements tous les 60 jours, à moins que les signataires du pacte ne le protègent des sanctions imposées par les États-Unis.
"Dans quelques heures, le processus technique prendra fin et l'enrichissement au-delà de 3,67% commencera", a déclaré Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique.
"Et demain matin tôt, lorsque l'AIEA (organisme de surveillance nucléaire des États-Unis) prélèvera l'échantillon, nous aurions dépassé 3,67%."
En vertu de cet accord, le régime iranien était autorisé à enrichir de l'uranium à 3,67% de matières fissiles, bien en deçà des 20% qu'il atteignait avant l'accord et des 90% environ appropriés pour une arme nucléaire.
Kamalvandi a affirmé que le régime iranien enrichirait l'uranium pour alimenter sa centrale de Bushehr à hauteur de 5%, confirmant ainsi ce que Reuters a rapporté samedi.
"Nous sommes tout à fait prêts à enrichir de l'uranium à n'importe quel niveau et avec n'importe quelle quantité", a-t-il déclaré. Lors de la conférence de presse à Téhéran, Abbas Araqchi, principal négociateur nucléaire du régime, a affirmé que les pays européens étaient "responsables" des violations du régime.
Condamnations internationales
La France a fait part de sa "grande inquiétude" dimanche après cette et l'a appelé à cesser toute activité "non conforme" à ce texte. "Nous demandons fermement à l'Iran de mettre un terme à toutes les activités non conformes à ses engagements au titre du JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action)", a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, dans un communiqué.
La France a fait part de sa "grande inquiétude" dimanche après cette et l'a appelé à cesser toute activité "non conforme" à ce texte. "Nous demandons fermement à l'Iran de mettre un terme à toutes les activités non conformes à ses engagements au titre du JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action)", a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, dans un communiqué.
Paris a toutefois dit attendre "une confirmation de cette annonce par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). "La France est en contact étroit avec les partenaires concernés pour engager la nécessaire désescalade des tensions liées au dossier nucléaire iranien", a ajouté la porte-parole des Affaires étrangères.
Le gouvernement britannique a, de son côté, appelé Téhéran à "immédiatement arrêter toute activité contraire à ses obligations". "L'Iran a violé les termes du PAGC (nom officiel de l'accord international de 2015) (...). Tandis que le Royaume-Uni reste pleinement attaché à l'accord, l'Iran doit immédiatement arrêter et annuler toutes les activités contraires à ses obligations", a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Enfin, Berlin "incite fermement" l'Iran à renoncer à enrichir l'uranium au-delà de la limite fixée par l'accord international de 2015. "Nous sommes en contact concernant les prochaines étapes avec les autres participants du PAGC", a déclaré le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a annoncé qu'une réunion extraordinaire se tiendrait le 10 juillet, sur demande des États-Unis, pour faire le point sur les dérogations à l'accord annoncées par le régime iranien. C'est un des éléments de la riposte iranienne à la décision annoncée en mai 2018 par le président américain Donald Trump de sortir unilatéralement son pays de ce pacte et de rétablir les sanctions américaines contre l'Iran qui avaient été levées en vertu de l'accord.
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