« La région a besoin d'un interlocuteur qui contribue à la paix au Proche-Orient : c'est l'OMPI. L'Iran a besoin de dirigeants qui respectent la liberté et la dignité de son peuple : c'est l'OMPI. L'OMPI a identifié la menace avant tout le monde », a déclaré Rama Yade au grand rassemblement de la Résistance iranienne le 13 juillet à Achraf-3.
La nouvelle maison des membres de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI) était l’hôte pendant cinq jours d’une série d’activités (conférences, expositions, concerts, cérémonies d’hommage et de témoignages etc…) autour du combat du peuple iranien pour la liberté. Des personnalités du monde entier, dont une délégation française composé de parlementaires et d’anciens responsables politiques, notamment les députés Hervé Saulignac et Michèle de Vaucouleurs, Michèle Alliot-Marie, Bernard Kouchner, Ingrid Betancourt, Jean-François Legaret, Yves Bonnet, Pierre Berci et plusieurs maires de France, ont assisté à cet événement inédit qui a démarré jeudi par une exposition intitulée « 120 ans de luttes pour la démocratie et la souveraineté populaire en Iran ».
Dans son intervention, l’ancienne secrétaire d'État français chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme et ambassadrice de la France à l'UNESCO, a déclaré :
« L'Albanie, c'est la terre d'origine de Mère Theresa, c'est un petit pays par la taille, mais son peuple a un grand coeur. C'est une cité entière, Achraf 3, qui a été bâtie ici par 3000 Iraniens, survivants des attaques des milices irakiennes, là sur la côte de l'Adriatique, à 45 minutes de Tirana.
C'est un nouveau foyer sur ce qui était un vaste champ, sans eau ni électricité.
L'Albanie, cette terre millénaire qui a été façonnée par mille influences, balayée par plusieurs civilisations, de l'empire romain à l'empire ottoman en passant par les Byzantins, candidat à l'Union européenne, qui fait des efforts immenses pour rejoindre les standards internationaux, c'est cette terre qui a été si hospitalière avec vous, avec nos amis sur le chemin de l'exil. Je voulais commencer mon discours en les remerciant.
L'Albanie vous a permis d'avoir un refuge ici très précieux, mais c'est vous avec vos mains, avec votre courage et vos espérances, qui avez bâti ce lieu, par le sacrifice aussi de 120.000 des vôtres, jour et nuit.
Et le message est clair: ce que vous avez fait ici en moins de deux ans, vous pourrez le faire en Iran, un jour.
Cette émotion, je la ressens aussi parce que je mesure à quel point un peuple en exil a besoin d'une terre, d'un foyer. Et là aussi je pense à la France. La France qui vous a accueillis, qui vous a aussi offert une terre d'accueil. C'est l'honneur de la France de l'avoir fait.
Emotion enfin quand je vois, à travers le musée que nous avons visité hier, le culte que vous vouez à vos morts, ce qui en dit beaucoup de la valeur que vous accordez à la vie.
Et c'est dans ce contexte que depuis plusieurs mois, l’Iran est devenu le centre du monde : nucléaire, uranium, relations avec les Etats-Unis, médiation française et même volley-ball féminin… le comité des femmes sait de quoi je parle. Beaucoup devinent qu'une partie du monde se joue là. Et c'est une nouvelle course aux armement qui est engagée depuis la fin de la guerre froide.
Il faut donc changer d'interlocuteur
Mais ce n'est pas seulement un rapport de force entre puissances rivales, comme on en a hélas l'habitude, cette menace de guerre nucléaire se double d'une menace de guerre religieuse en raison de la nature même du régime iranien. Un régime fondamentaliste qui aspire à imposer, au nom d'un islam fantasmé, une vision rétrograde sur toute la région du Proche-Orient.
Le problème c'est qu’avec un pouvoir fondamentaliste, la négociation est impossible. Je ne suis pas étonnée que l'accord nucléaire aujourd'hui soit dans une impasse totale, que tout le monde se divise d'ailleurs sur sa pertinence.
Il faut donc, parce qu'on ne peut pas négocier avec une main dans le dos, il faut donc changer d'interlocuteur et de préférence d'avoir un interlocuteur qui soit respectueux des principes de paix et respectueux des principes démocratiques. C'est la raison pour laquelle, je crois que l'OMPI est l'interlocuteur fiable, idéal. La région a besoin d'un interlocuteur qui contribue à la paix au Proche-Orient : c'est l'OMPI. L'Iran a besoin de dirigeants qui respectent la liberté et la dignité de son peuple : c'est l'OMPI.
L'OMPI a identifié la menace avant tout le monde. Ses membres l'ont payé lourdement de leur vie. Elle est fidèle à l'islam et rejette le fondamentalisme. Ses membres ont démontré que l'islam est parfaitement et naturellement compatible avec la liberté et la démocratie, avec l'égalité des genres et avec le respect des autres religions.
Et enfin l'OMPI place les femmes au cœur de son action, car elle sait ce que les femmes ont apporté à l'Iran et que l'Iran ne serait pas cette grande civilisation sans les femmes.
Actrices du changement, martyres de la cause, elles tiennent les places fortes de la contestation depuis des mois, le payant de leur liberté et même de leur vie. Je tenais à ce qu’un hommage particulier leur soit rendu.
Que cette année noire qu'a été 2018 pour les droits de l'homme en Iran et depuis Achraf 3, mon message est simple: désormais nous ne devons plus seulement nous préoccuper du nucléaire, mais également du respect des droits de l'homme et des droits de la femme en Iran.
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