Par Mansoureh Golestan
Struan Stevenson, ancien membre du Parlement européen représentant l'Écosse, a condamné la politique de complaisance de l'Union européenne à l'égard du régime iranien. Dans un article publié dans United Press International, le 11 février, il a vivement critiqué le récent voyage en Iran de Josep Borrell, haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères, et l'a exhorté à se ranger du côté du peuple iranien dans sa quête de liberté.
"Malgré les manifestations à l'échelle nationale en novembre et la répression violente du régime iranien qui a fait plus de 1 500 morts, 5 000 blessés et des milliers d'arrestations, le nouveau diplomate de l'UE Josep Borrell s'est rendu à Téhéran le 3 février pour exprimer le soutien continu de l'UE à l'accord nucléaire moribond », a écrit M. Stevenson.
Soulignant que la visite de Borrell en Iran a échoué à soulever la question des violations des droits de l'homme, M. Stevenson a écrit: «Dans son communiqué de presse sur sa visite, Borrell n'a fait aucune mention de l’abattage de l'avion de ligne ukrainien et la perte de 176 vies. Il n'a pas non plus mentionné l'attaque meurtrière contre les jeunes manifestants lors du soulèvement de novembre par les gardiens de la révolution islamique, la Gestapo du régime. En effet, honteusement, il n'a fait aucune mention des droits de l'homme. Au lieu de cela, il a affirmé que sa visite lui permettrait "de transmettre l'engagement ferme de l'UE à préserver" l'accord nucléaire de 2015 et de discuter de la coopération entre l'UE et l'Iran. »
«Sa visite a suscité une condamnation généralisée à travers l’Europe. Une conférence impliquant des législateurs italiens s'est tenue mercredi au Parlement italien, où les députés ont critiqué Borrell pour son incapacité à faire respecter les droits de l'homme et à condamner la politique de répression du régime et son expansionnisme agressif au Moyen-Orient. Borrell doit comprendre que l'Occident ne peut tolérer l'aventurisme fondamentaliste du régime iranien au Moyen-Orient. »
«Après huit années sanglantes en Syrie, la guerre civile de Bachar al-Assad continue, soutenue par le régime iranien à hauteur de plus de 20 milliards de dollars et environ 2 500 pertes militaires iraniennes à ce jour. Les rebelles houthis continuent de fomenter des troubles au Yémen, menant une guerre par procuration au nom de leurs sponsors iraniens. Les mollahs iraniens financent et contrôlent les brutales milices chiites en Irak qui ont tué des milliers de sunnites innocents. Ils fournissent un soutien financier massif à l'organisation terroriste du Hezbollah au Liban et au Hamas à Gaza », a-t-il ajouté.
«Soleimani avait été envoyé à Bagdad par le guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, pour réprimer les manifestations en Irak, où des millions d’étudiants et de jeunes Irakiens ont manifesté contre les ingérences iraniennes dans leurs affaires intérieures. Soleimani s'était vanté publiquement: "En Iran, nous savons comment traiter avec les manifestants". Des hommes armés masqués des Forces de mobilisation populaire contrôlées par Téhéran, déployés par Soleimani, ont ensuite assassiné plus de 270 des manifestants irakiens non armés, dans une stratégie de fusillade similaire à celle qu'il avait ordonnée en Iran », a-t-il ajouté.
Dans son article, M. Stevenson a rappelé à M. Borrell et à l'UE que «chaque dollar dépensé dans le cadre de leur politique d'expansionnisme révolutionnaire islamique agressif est un dollar volé aux 80 millions de citoyens iraniens assiégés qui font face, au niveau national, à une économie qui s'effondre et à une désintégration du système médical. »
«Le CGRI, qui contrôle la majeure partie de l'économie iranienne, écrase brutalement quiconque se met en travers de son chemin. C'est Soleimani, en tant que chef de la branche d'outre-mer de la puissante organisation paramilitaire - la Force Qods - qui a supervisé l'implication directe de l'Iran dans chaque conflit. C'est pourquoi il avait été classé par les Américains comme le numéro un des terroristes iraniens et c'est pourquoi Trump a ordonné un coup de drone sur son convoi à l'aéroport de Bagdad », a ajouté M. Stevenson, faisant référence à la répression meurtrière imposée depuis des années par le CGRI au peuple iranien.
«Borrell doit ouvrir un nouveau chapitre dans la politique de l'UE au Moyen-Orient. Il doit accepter que la politique de complaisance a échoué. L'hostilité croissante du régime iran ces derniers mois, avec les attaques contre les pétroliers dans le détroit d'Ormuz et les frappes de missiles sur des installations pétrolières saoudiennes, prouve que téhéran n’est pas prêt à abandonner son comportement belliqueux », lit-on dans l'article.
"Borrell doit persuader l'UE de renoncer à essayer de relancer l'accord défectueux de l'ancien président américain Barack Obama, qui n'a jamais mis fin aux tentatives clandestines des mollahs de construire une arme nucléaire et a simplement libéré 150 milliards de dollars d'actifs gelés que le régime a rapidement utilisé pour parrainer sa politique d'expansion agressive sur le plan internationale », a ajouté M. Stevenson.
Struan Stevenson est le coordinateur de la Campagne pour le changement en Iran. Il a été membre du Parlement européen représentant l'Écosse (1999-2014), président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec l'Irak (2009-14) et président de l'intergroupe des Amis d'un Iran libre (2004-14). Il est conférencier international sur le Moyen-Orient et président de l'Association européenne pour la liberté en Irak.
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