Iran : mascarade électorale – N° 3
Le guide suprême du régime iranien, Ali Khamenei, qui s'apprête à établir un régime unipolaire par une purge sans précédent des candidats de la faction rivale, est en même temps terrifié par le boycott national de la mascarade électorale. Hier, il a chargé les imams du vendredi d'attaquer ses rivaux et d'encourager le peuple à voter. De nombreux observateurs et responsables du régime ont exprimé leur vive inquiétude face à la perspective d’une participation extrêmement faible.
Ahmad Alam ol-Hoda, le représentant de Khamenei dans la province de Khorassan, s'exprimant lors de la prière du vendredi de Machad, a exprimé son inquiétude quant à l'avenir du régime. « Vous devez vous tenir à la porte du Majlis (Parlement) et empêcher certains (députés) d'y entrer. Ceux qui s'écartent du guide, même légèrement, ceux qui n'acceptent pas pleinement le guide, son pouvoir absolu, et qui s'écartent de lui. »
Kazem Sediqi, imam du vendredi de Téhéran, a dit que « dans son testament, Khomeiny avait appelé "le peuple à aller aux urnes". Khamenei a demandé que vous votiez. Nous voulons un parlement à la hauteur de (Qassem) Soleimani. Des députés en qui on peut avoir confiance. Ne pas signer de tels [terribles] accords avec les étrangers. Vous ne devriez pas voter pour des ministres ayant un casier judiciaire ».
Le 11 février, la télévision d'État a diffusé les propos de Khomeiny sur le Conseil des gardiens, où il avait déclaré : « Celui qui dit que la décision du Conseil des gardiens est erronée, est corrompu. Une telle personne est corrompue et doit être poursuivie comme quelqu'un qui sème la corruption sur Terre. »
L'imam du vendredi à Sari, dans le nord de l'Iran, a déclaré que Khamenei avait insisté : « Nous voulons une participation pleine et entière, pas seulement une majorité, afin que la sécurité du système et du pays s'améliore. » L’imam du vendredi à Oroumieh, dans le nord-ouest de l'Iran, a déclaré : « L'élection est un devoir religieux et patriotique et peut garantir les prouesses de la nation. » Et l’imam du vendredi de Bandar Abbas, dans le sud de l'Iran, a ajouté : « Une propagande généralisée est diffusée par les pouvoirs de l’Arrogance pour influencer les élections afin de dissuader notre peuple d’y participer. »
D'autres imams du vendredi ont qualifié le scrutin de « test divin », « de prière » et de « plus obligatoire que la prière et le jeûne ». Ils ont déclaré que la non-participation constituerait « prendre le parti de l'ennemi et une trahison » et que « si la participation devait dépasser 55 %, elle aurait un impact majeur sur le renforcement de la sécurité nationale ».
Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a souligné que le peuple iranien avait exprimé son vrai vote par ses cris de « A bas Khamenei » lors des soulèvements de novembre 2019 et de janvier 2020. Elle a ajouté que boycotter l'élection était un devoir patriotique et un engagement de la nation envers ses martyrs, en particulier les 1 500 tués du soulèvement de novembre 2019. En scandant « A bas le principe du guide suprême », « A bas le tyran, qu’il soit chah ou guide suprême », le peuple iranien a clairement fait savoir qu'il cherchait un avenir sans chah ni mollahs, et basé sur la démocratie et une république par le peuple.
Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 15 février 2020
Le 15 février 2020
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