CSDHI - La crise du coronavirus en Iran et l'incompétence du gouvernement exercent une pression supplémentaire sur les femmes chefs de famille car, en raison de la nature sexiste des lois du régime, leurs emplois sont moins sûrs.
De nombreuses femmes gagnent de l'argent en fabriquant des objets à la maison, mais elles ont plus de mal à vendre leurs marchandises ou même à obtenir le matériel nécessaire à la fabrication de leurs articles en raison des mesures de répression prises par les autorités à l'encontre des personnes qui quittent leur domicile.
Dans un sondage mené auprès de 140 colporteuses, certaines ont dit qu’elles envisageaient de se suicider, ce qui a été confirmé par une militante des droits des femmes, qui a révélé qu’elles avaient reçu des appels téléphoniques de femmes chefs de famille à Izeh, Bostan et Shadegan qui planifiaient de se suicider si aucune aide ne leur était apportée.
Le problème n'est pas que l'on empêche les gens de travailler hors de chez eux, mais que les autorités n'ont pas réussi à subvenir aux besoins de ces travailleurs qui n'auront pas d'argent pour acheter de la nourriture. De nombreux autres pays ont instauré des mesures de confinement, mais les salariés et les travailleurs indépendants qui ne peuvent pas travailler à domicile reçoivent alors une partie de leur salaire. Le gouvernement iranien force les gens à choisir entre attraper le coronavirus et mourir de faim ; pas étonnant que tant de personnes aient été forcées de continuer à travailler.
Bien sûr, des pressions supplémentaires s'exercent actuellement sur les femmes chefs de famille, notamment en ce qui concerne la prise en charge des enfants, ainsi que des parents âgés ou vulnérables.
En outre, les femmes chefs de famille sont souvent mal nourries et ont un système immunitaire faible, elles sont donc plus sensibles au coronavirus, surtout si elles sont usées par la pression supplémentaire actuelle, ce qui signifie qu'elles pourraient le transmettre à d'autres parents. Il y aura peut-être aussi moins d'argent pour la soigner si elle tombe malade.
Ce n'est pas un petit problème. Rien que dans la province du Khouzistan, il y a au moins 33 000 femmes chefs de famille, dont un grand nombre de colporteuses. Avec l'interdiction de se rendre au Khouzistan pour arrêter la propagation du coronavirus, ces femmes voient moins de personnes qui achètent leurs marchandises. Là encore, le problème n'est pas la restriction, mais le manque d'aide.
Mme Goudarzi, une femme chef de famille à Ahvaz, qui est handicapée et a deux filles scolarisées, a déclaré qu'elle n'a pas pu vendre sa savoureuse sauce depuis un mois, que les dettes s'accumulent et que la sauce finira par pourrir sans réfrigérateur, ce qu'elle n'a pas. Elle a demandé le versement de sa pension mensuelle de 200 000 tomans (11 euros) il y a un mois, mais celle-ci est bien inférieure au seuil de pauvreté de 8 millions de tomans (672 euros).
Elle a déclaré : « Mi-mars, ils étaient venus couper notre eau. Nous avons eu du mal à les empêcher de le faire. Nous avons été déshonorés devant nos voisins. Je n'ai ni famille ni personne pour m'aider. Au fil des années, j’ai travaillé pour gagner la vie de ma famille. Le gouvernement ne nous apporte aucune aide pour que nous puissions traverser cette crise et compenser nos pertes ! »
Les autorités tentent toujours de cacher l'ampleur de cette crise pour défendre leur inaction et leur refus d'aider.
Source : Iran Focus
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