Maryam Radjavi : La Fête du Travail, une journée qui appelle à la liberté et à l’égalité
Chers sœurs et frères travailleurs,
Ouvriers de l’industrie et des services, mineurs, agriculteurs, riziculteurs, tisseurs de tapis, transporteurs de combustible, porteurs de charge, colporteurs, chauffeurs, et l’armée de millions de chômeurs, toute la société de 17 millions de travailleurs et de retraités qui souhaitent avec impatience renverser la dictature religieuse anti-ouvrière et inhumaine.
Bien que l’épidémie de coronavirus ait rendu la vie misérable aux travailleurs, en particulier sous la politique inhumaine de Khamenei, et bien que le monstre brutal de pillage et d’exploitation incarné par la tyrannie religieuse, ait laissé la classe ouvrière affamée et démunie, l’arrivée de la fête mondiale du travail mérite toujours d’adresser les meilleurs vœux à l’ensemble les travailleuses et des travailleurs à travers l’Iran. Cette journée annonce la fin de l’exploitation et de l’inégalité.
Au cours de l’année écoulée, Khamenei et Rohani n’ont reculé devant aucun effort pour bloquer le soulèvement et les mouvements de protestation en ouvrant la porte à la propagation de l’épidémie de coronavirus et à la terrible montée en flèche des décès. Selon les chiffres officiels qui sont très éloignés de la réalité, pendant la crise du coronavirus jusqu’en automne 2020, six millions de personnes avaient subi des préjudices dans leur profession et 1,5 million ont perdu leur emploi. Et entre l’automne 2019 et l’automne 2020, plus d’un million de femmes ont été licenciées.
Cependant, les travailleurs iraniens n’ont pas relâché leurs grèves et leurs protestations et ont pris d’autres mesures sans précédent. Y figurent notamment les protestations fréquentes et continues des ouvriers municipaux et la grande grève menée en même temps par les mineurs dans trois villes de la province de Kerman contre les privatisations et leurs conditions de travail.
Le régime anti-ouvrier des mollahs
Travailleuses et travailleurs pleins de courage,
Khamenei, le guide suprême des mollahs, a fait de l’année iranienne 1400 (mars 2021-mars 2022) l’année de « la production, du soutien et de la levée des obstacles ». La longue expérience des politiques de ce régime montre que la levée des obstacles pour Khamenei signifie faciliter et hâter le pillage de la société iranienne et accélérer l’exploitation sauvage des travailleurs en les privant de leurs droits politiques, sociaux et humains. Dans cette visée pour Khamenei, cette année encore, le salaire minimum a été fixé à un niveau ne couvrant qu’un quart des besoins de subsistance. Autrement dit, s’il quadruple, il atteindra tout juste le seuil de pauvreté.
En conséquence, les travailleurs iraniens sont aujourd’hui devenus la main-d’œuvre la moins chère du monde. Leurs salaires – non pas comparés à ceux des pays occidentaux, mais aux pays asiatiques – sont, par exemple, moins d’un septième des salaires des travailleurs en Jordanie et moins d’un cinquième des travailleurs au Turkménistan.
Même en Iran, le salaire de cette année est le plus bas depuis 30 ans. En effet, il constitue un tiers de celui de l’année 2016 et un cinquième de celui de 2010.
Khamenei et le gouvernement sous son contrôle ont autorisé à plusieurs reprises pour « lever les obstacles », l’augmentation des prix des denrées alimentaires cette année.
Ils ont vidé les assurances sociales de leurs contenus, privatisé les soins de santé, rendu l’assurance maladie payante. Ils font même payer la population pour le vaccin du Covid-19, qui est gratuit dans le monde entier, et ont fait s’abattre de telles catastrophes sur la société iranienne, en particulier sur les travailleurs, qu’une grande partie de la population n’a plus les moyens d’aller chez le médecin ou à l’hôpital, même en cas de douleurs aiguës. C’est l’une des raisons du grand nombre de victimes du coronavirus en Iran qui est, par nombre d’habitants, le plus élevé au monde.
La fortune de mille milliards de dollars d’actifs de Khamenei provient de ce pillage en règle. Il a construit ses palais, ses tours, ses vastes conglomérats et fondations sur la souffrance et la vie des travailleurs iraniens. Des personnes comme Ebrahim Arabzadeh qui a perdu la vie en juillet dernier à la suite d’une insolation alors qu’il travaillait dans les réservoirs du port de Mahshahr dans le sud. Des travailleurs comme Omran Roshani-Moghaddam, Hamidreza Behboudi, Massoud Eleksir et Bahram Ebrahim à Hoveizeh, Roudbar, Haft-Tappeh et Marvdasht qui se sont suicidés en raison de la pauvreté et du chômage. Tous sont des victimes de l’avidité insatiable de Khamenei et des pasdarans pour l’accumulation de richesses.
Chères travailleuses et cher travailleurs,
Le projet de privatisation de l’industrie iranienne, des mines, des usines de production et des entreprises du secteur des services a lamentablement échoué. Au cours de l’été 2001, Khamenei a émis une directive perfide pour stimuler les efforts de privatisation du régime. Ce plan, qui a entraîné l’effondrement et la fermeture de nombreuses unités industrielles, est l’un des principaux facteurs de la stagnation de la production et de l’économie iraniennes.
Les premières victimes sont comme toujours les travailleurs. Ils ont été soit licenciés, soit contraints de travailler davantage avec plus de souffrances et de privations sans être payés, pour compenser les détournements, les destructions et les prêts bancaires gaspillés par les nouveaux patrons.
Le sort d’usines telles que Hepco à Arak, l’usine de canne à sucre de Haft-Tappeh et les aciéries du Khouzistan a montré que remettre la richesse nationale entre les mains des hommes du régime n’a d’autre signification que la chute dramatique de la production, le pillage des biens des travailleurs, de leurs richesses et de leurs terres, et le paiement des énormes emprunts faits auprès des banques et dilapidés par les hommes de main du régime.
Le lien profond des travailleurs avec la résistance
Aujourd’hui, une des revendications centrales des travailleurs iraniens qui protestent dans de nombreuses unités de production est la fin du plan de privatisation.
Une autre demande est la création de syndicats libres et indépendants loin de toute ingérence et domination des syndicats créés par le régime, l’appareil de renseignement et le corps des pasdarans.
Au cours des quatre dernières décennies, le régime a réprimé toute tentative de former des syndicats et des organisations indépendants en promulguant des lois sévères, en établissant des institutions antisyndicales telles que les conseils islamiques du travail et en procédant à des arrestations et des licenciements.
Une autre demande fondamentale des travailleurs iraniens pour laquelle ils déploient des efforts dans la pratique, est de lier radicalement leurs protestations et leurs luttes aux soulèvements et à la résistance de tout le peuple d’Iran pour renverser le régime. C’est la revendication et la direction majeures dont les agents du régime essaient d’éloigner les travailleurs. Ils leurs disent : Ne politisez pas vos protestations ! Gardez vos grèves concentrées sur vos revendications professionnelles ! Ne vous approchez pas des insurgés !
Face à la tempête de manifestations successives de la classe ouvrière, le régime clérical tente de canaliser cette vague incessante sous la forme de protestations contenues, apolitiques et limitées qui ne s’approchent pas de la demande de renversement du régime.
À cette fin, le ministère du Renseignement et les gardiens de la révolution ont depuis longtemps organisé un groupe de miliciens du Bassidj et d’agents du renseignement dans les universités sous le nom de « Mouvement pour la justice ». Avec des slogans et des scénarios soi-disant anti-corruption, ils tentent d’orienter le mécontentement explosif des travailleurs vers des formes légales pouvant être maîtrisées et ne présentant aucun danger.
Aujourd’hui, le chef du judiciaire et bourreau détesté du massacre des prisonniers politiques, Ebrahim Raïssi, a pris la tête de ce « mouvement pour la justice ». En recrutant des traîtres et en se servant de l’appareil judiciaire pour mettre en scène des procès de corruption financière, il veut s’imposer comme le défenseur des travailleurs opprimés et des habitants des banlieues pauvres.
Cette duperie ridicule vise d’une part à préparer le terrain politique et social pour l’arrivée au pouvoir de Raïssi. D’autre part, elle fonctionne comme la partie logicielle d’un plan pour empêcher la classe ouvrière de se soulever afin de renverser le régime.
Face à ce plan, les ouvriers éveillés et d’avant-garde encouragent d’abord leurs collègues à exprimer leur colère et à protester contre la présence des miliciens du Bassidj et des agents de Raïssi dans les lieux de travail et à se démarquer fortement d’eux.
Deuxièmement, ces travailleurs éveillés adoptent des méthodes et des tactiques pendant leurs grèves telles que manifester dans la rue et tenir des sit-in dans des lieux publics afin de se connecter avec le mouvement de protestation national.
Troisièmement, comme les ouvriers tués ou emprisonnés lors des soulèvements de décembre 2017-janvier 2018 et novembre 2019, des milliers d’ouvriers participent activement aux soulèvements, créent des unités de résistance ou soutiennent leurs activités.
Comme ils l’ont démontré dans les grands soulèvements de ces dernières années, des millions de travailleurs iraniens, avec leurs filles et fils, sont entièrement dans le front opposé à la tyrannie religieuse anti-ouvrière. Ils rejettent tout ce qui la représente avec ses tromperies, depuis ses mises en scène anti-corruption jusqu’à ses farces électorales.
Les travailleurs iraniens opposés à la tyrannie religieuse
La classe ouvrière iranienne a insisté à plusieurs reprises sur ces revendications l’année dernière, pendant le flux continu de grèves, de manifestations, de sit-in et de petits et grands mouvements de protestation :
– La libération immédiate des travailleurs sous la torture dans les prisons de Khamenei.
– Le retour inconditionnel des travailleurs licenciés.
– Assurer la sécurité d’emploi des travailleurs en convertissant les contrats temporaires en contrats permanents
– La création d’organisations libres et indépendantes.
– L’obtention du droit de grève.
– La dissolution des entreprises d’intermédiaires et la signature de contrats directs avec le gouvernement ou l’employeur principal.
– L’annulation de toutes les dettes des usines et des entreprises en faillite afin que les travailleurs n’aient pas à rembourser les dettes des prédateurs qui possédaient ces entreprises avec davantage de souffrance et de travail.
– La gratuité des soins de santé.
– Des allocations chômage pour tous les travailleurs sans discrimination, en particulier les chômeurs dans la crise du coronavirus.
– L’augmentation proportionnelle des salaires par rapport aux moyens de subsistance, qui dans la situation actuelle est d’au moins douze millions de tomans par mois.
La réalisation de ces revendications qui sont une demande minimale essentielle et juste des travailleurs iraniens, dépend du renversement du régime clérical dans sa totalité.
Travailleuses, Travailleurs,
Un pouvoir immense réside dans votre lutte lorsqu’elle s’étend, en particulier lorsqu’elle rejoint complètement la lutte de vos autres camarades, et dans une solidarité globale avec tous vos compatriotes. Un pouvoir capable de renverser le fascisme religieux.
La lutte unie des travailleurs est liée à la résistance organisée, aux unités de résistance et à l’Armée de la liberté. Elle remportera la victoire en solidarité avec le soulèvement des paysans, des ouvriers et des autres secteurs démunis d’Iran.
En boycottant activement la farce électorale de la dictature religieuse, transformez chaque usine, atelier, mine, bureau et lieu de travail en un foyer de protestation et de résistance pour obtenir vos libertés et vos droits piétinés.
Le renversement du régime clérical, le plus grand ennemi des travailleurs iraniens, est à portée de main.
La grande fête du Travail, annonce l’arrivée de la fête bénie de la liberté et de l’égalité.
Vive les travailleuses et travailleurs d’Iran !
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