Zahra a découvert l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK) après la révolution de 1979. Elle a rejoint sa lutte pour les droits et la liberté du peuple iranien, qui vivait sous la tyrannie religieuse après le renversement du chah.
Peu après avoir rejoint l’OMPI, Zahra a été arrêtée et emprisonnée.
Dans une lettre écrite en prison, Zahra Bijanyar a déclaré : ” Je comprends que les tyrans de l’histoire, depuis Adam et Eve jusqu’à ce jour, même s’ils découpent le corps d’une musulmane, ne peuvent pas lui ôter la vie tant qu’elle reste fermement fidèle à sa foi en Dieu. Ils ne peuvent nous ôter la vie que si nous leur abandonnons notre foi et notre cœur… Priez pour moi afin que Dieu m’accorde la certitude et la conviction de ne jamais choisir contre ma propre volonté.”
Une ancienne prisonnière politique qui a côtoyé Zahra Bijanyar de 1981 à 1988, et a écrit : “Zahra était l’une des prisonnières qui, pendant ses sept années d’emprisonnement, avait un dossier ouvert. La probabilité qu’elle soit exécutée à tout moment a persisté pendant toutes ces années. Les interrogateurs avaient juste à trouver un prétexte pour l’exécuter. Zahra partageait toujours les cadeaux qu’elle recevait avec ses compagnes de cellule et ne gardait jamais rien pour elle. Elle était merveilleuse, cherchait à apprendre pour elle-même et pour enseigner aux autres. Elle était toujours de bonne humeur. Lorsque les gardiens ont découvert le réseau que nous avions à l’intérieur de la prison, ils ont emmené Zahra dans les unités de Ghezel Hesar. Elle a subi des tortures permanentes lors de longs interrogatoires. Cependant, elle n’a jamais baissé les bras.
“En août 1988, Zahra et moi avons été transférées ensemble dans la cellule d’isolement. Malgré les conditions difficiles et les sombres perspectives, l’esprit de Zahra n’a jamais changé. Dans cette même cellule, elle m’a appris l’allemand.
“Elle a réussi à apporter un Coran dans la cellule de la prison, et nous lisions et mémorisions le Coran tous les jours. Je n’oublierai jamais ses plaisanteries et comment, pendant ces jours sombres et difficiles dans notre cellule, elle imitait les mollahs et la commission de la mort dans les tribunaux de Khomeiny. Dans ses derniers jours, elle a chanté toutes les chansons et tous les poèmes dont elle pouvait se souvenir.”
Zahra Bijanyar était une personne éveillée qui croyait en la légitimité de sa lutte à tout prix contre la tyrannie.
Une autre de ses camarades a écrit : “Zahra Bijanyar conseillait toujours à ses amies, qui étaient sur le point d’être libérées de prison, de rejoindre l’Armée de libération nationale (la branche militaire de l’OMPI). Zahra disait que le principal champ de lutte se trouvait précisément là, dans l’ALNI. “
La sœur de Zahra a également évoqué les tortures vicieuses dont elle a été victime, dans une interview accordée à un écrivain français :
– Elle a été détenue dans une section de la prison de Ghezel-Hessar à Karadj (40km à l’ouest de Téhéran), dite « section résidentielle » où elle a été violée et torturée à maintes reprises, indique Zohreh Bijanyar.
“Elle était complétement abattue”, dit Zohreh jointe au téléphone par l’intermédiaire du traducteur Ali Zia. “Elle avait perdu la vue sous la torture et elle avait été tellement tabassée qu’elle était méconnaissable. Elle marchait très difficilement, tellement elle avait été fouettée à la plantes des pieds. ”
Zahra Bijanyar a enduré sept années de détention avant le massacre de 1988. Personne ne pouvait imaginer ce qui s’est déroulé derrière les murs des prisons iraniennes cet été-là, jusqu’à l’arrivée des premières nouvelles du massacre.
“J’ai vu ma sœur pour la dernière fois, le 18 juillet 1988, elle m’a dit que quelque chose de louche était en train de se passer”, se souvient Zohreh.
“Les visites ont été interdites après cette date. Ma famille passait tous les jours des heures devant les portes de la prison dans l’espoir d’avoir l’autorisation de voir sa fille. ”
Ce n’est qu’en novembre 1988 que sa famille a appris que Zahra Bijanyar avait été exécutée.
Extrait d’un article de Violet Rusu, “Vivre avec l’héritage d’un massacre”
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