De tels actes de torture et traitements inhumains n’ont jamais été montrés par aucune caméra, même dans les récentes vidéos de la prison d’Evine ayant fait l’objet de fuites.
Arrestation arbitraire de Pouya Hossein Panahi à l’âge de 17 ans
Pouya Hossein Panahi, l’un des proches du prisonnier politique kurde Ramin Hossein Panahi exécuté en 2018, a été arrêté alors qu’il avait moins de 18 ans sans avoir commis aucun crime.
Les responsables de la prison voulaient le forcer à avouer son appartenance à un groupe kurde. A cette fin, il a subi la torture et des simulacres d’exécution.
Dans une lettre adressée à un militant des droits humains, Pouya Hossein Panahi a détaillé les tortures qu’il a subies en prison.
Voici ci-dessous des extraits de la lettre dans laquelle Hossein Panahi décrit les tortures qu’il a subies en prison.
« En 2015, alors que j’avais 17 ans et que jusque-là j’avais même peur de la police, les pasdarans m’ont arrêté à Téhéran. Ils m’ont accusé de collaborer avec un groupe kurde. Dix jours plus tard, ils m’ont transféré de Téhéran au bureau du renseignement de Sanandaj.
Torturé pour le forcer à avouer
« On m’a emmené dans la salle d’interrogatoire, et après m’avoir posé quelques questions, ils ont commencé à me torturer. Ils m’ont enfermé en cellule d’isolement. Pour la première fois à un jeune âge, j’avais affaire à des agents des services du renseignement et tout mon corps tremblait de peur », a-t-il ajouté.
« L’interrogatoire a commencé la nuit suivante ; ils m’ont demandé : « Avec quel groupe kurde coopérez-vous et vous engagez-vous dans une activité politique ? ». J’ai répondu que je travaillais comme coursier à moto à Téhéran lorsque qu’ils m’ont arrêté et que je n’avais rien à voir avec les groupes politiques.
Mais ils n’ont pas écouté. J’ai alors subi les formes les plus sévères de torture. On m’a emmené au sous-sol, où plusieurs hommes m’ont battu jusqu’à ce que je sois au bord de la mort. Je me suis évanoui à plusieurs reprises. Mais ils m’ont versé de l’eau sur la tête pour me réveiller. Puis, la torture et les coups ont recommencé. »
Détenu avec des criminels violents
Les autorités iraniennes mettent en danger la vie des prisonniers politiques en les détenant avec des criminels violents.
Pouya Hossein Panahi a déclaré que les autorités faisaient pression sur lui en l’incarcérant aux côtés de dangereux criminels.
Il a déclaré : « Quelques jours plus tard, on m’a emmené dans une cellule où étaient détenus deux autres prisonniers. L’un d’eux était coupable de collaboration avec ISIS et l’autre était un salafiste. Ils se sont présentés comme Diaco et Shouresh, originaires respectivement de Saqez et de Sanandaj. Il était clair qu’ils mentaient et que le ministère du Renseignement les avat engagés.
La mission (rénumérée) de ces deux personnes était de m’intimider afin de me forcer à avouer.
Ils m’ont attaqué et battu sous n’importe quel prétexte. Mon visage était marqué lorsqu’ils m’ont emmené pour un interrogatoire. L’interrogateur a ri quand il m’a vu et a dit : « Ça t’amuse ? Tu devrais « avouer » et te sauver. »
Puis cette nuit-là, je n’ai ni mangé ni bu. Cela a duré 5 jours jusqu’à ce qu’on me renvoie dans ma cellule où j’étais avant. Ils m’ont donné un téléphone une fois pour appeler ma famille. Cependant, pendant ce temps, j’étais soumis à une telle pression mentale et physique que je ne me souvenais d’aucun numéro à appeler. »
Simulations d’exécutions
Pouya Hossein Panahi a expliqué comment les pasdarans lui ont fait vivre des simulacres d’exécution pour obtenir des aveux forcés.
« Une nuit, ils m’ont fait sortir de la cellule et m’ont mis dans la voiture. Ils m’ont emmené près de notre village et m’ont dit : « Dis au revoir à ton village car tu ne le reverras plus. » Après quelques minutes, ils m’ont remis dans la voiture et m’ont ramené aux services du renseignement des pasdarans. Ils avaient préparé un nœud coulant. Ils ont dit qu’ils voulaient m’exécuter. Ils ont dit Pouya, tu as un testament ? J’étais effrayé. J’ai avoué des crimes que je n’avais pas commis. »
Condamné après l’avoir forcé à avouer
Hossein Panahi a déclaré qu’il avait été condamné à la prison sur la base d’aveux forcés.
« Après toutes ces tortures et ce harcèlement, j’ai été envoyé à la prison de Sanandaj. Quelques jours plus tard, ils m’ont conduit devant le tribunal révolutionnaire de Sanandaj. Le juge Saeedi m’a condamné à un an de prison et à cinq ans de prison avec sursis, sans poser de questions et sans me laisser dire un mot. »
Le prisonnier a été libéré de prison après avoir purgé sa peine injuste.
Au cours des quatre dernières décennies, le régime a condamné de nombreux prisonniers à de longues peines de prison, voire exécutés, sur la base d’aveux forcés et d’accusations forgées de toutes pièces.
Source : Iran HRM
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