Les vidéos suivants sont les témoignages d’hommes et de femmes qui ont survécu au massacre des prisonniers politiques en 1988 en Iran, dont la plupart étaient sympathisants des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI).
Le récit de ces témoins oculaires révèle la barbarie du régime iranien et en même temps montre la détermination d’une génération de jeunes militants pour la liberté. Ils n’ont pas abandonné leurs idéaux pour la justice face aux mollahs malgré le coût élevé en sacrifices et le don de soi.
Majed Karim a déclaré dans son témoignage :
« En tant qu’étudiant, je vivais dans la belle ville de Karaj. Après la révolution de 1979 et la chute du Shah, on voyait partout sur les murs de notre ville le nom de Massoud Radjavi et de Mohammad Hanifnejad. Vous trouviez partout des sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine (OMPI) et de jeunes épris de liberté.
Par conséquent, Khomeini a envoyé Raïssi à Karaj dès le début pour réprimer l’OMPI. J’ose dire que plus de 90 pour cent de ceux que je connaissais, pour la plupart des partisans de l’OMPI et ceux qui défendaient la liberté en Iran, ont été exécutés entre 1981 et 1988, et il ne reste presque plus personne.
En 1980, lorsque j’ai entendu parler pour la première fois d’Ebrahim Raïssi, ce bourreau cruel, j’étais à l’école. Quand un de nos enseignants a été accusé d’être un partisan de l’OMPI, j’ai entendu le nom de Raïssi à plusieurs reprises.
Des enseignants tels que Maryam Taghavi, Mina Tool Rousta et Vahid Rostampour ont été exécutés cet année-là. De plus, notre professeur de mathématiques, Abdolnasser Amjady, a été exécuté en 1988.
Mes propres rencontres avec Raïssi ont eu lieu en mai 1981, lorsque ma sœur, Matine Karim, a été arrêtée. Je suis allé au bureau du procureur de Karaj avec plusieurs membres de ma famille. Ils ont dit que quelqu’un du nom de « Raïssi » avait ordonné ces arrestations. On m’a dit d’aller là-bas et de chercher mes proches et les membres de ma famille.
Lorsque nous sommes entrés dans le bureau du procureur, un jeune homme qui ressemblait à un voyou arrogant, âgé d’un vingtaine d’années, s’est manifesté. Il nous a répondu sur un ton agressif et avec beaucoup d’insultes.
Il a utilisé des mots que je n’avais jamais entendus auparavant. Je ne comprenais pas ce que ces mots voulaient dire, mais la plupart étaient mauvais et faux. S’adressant aux familles, il a continué à dire de mauvaises choses : « Nous avons arrêté vos filles. Elles méritent toutes d’être exécutées, car elles sont avec l’OMPI. »
Les familles, dont moi-même, nous pensions qu’il était un gardien de la révolution. Nous avons dit que nous sommes venus voir le procureur, M. Raïssi. Encore une fois, avec son rire de voyou, il m’a dit que si je continuais à parler comme ça, il m’exécuterait aussi. Il a dit : « Tous les membres de votre famille sont condamnés à mort, et nous avons emmené vos filles et vos sœurs dans les anciennes écuries de Shah. » Puis il a fermé la porte avec fracas et il est parti.
Ils ont pris les noms de toutes les personnes qui se sont rendues dans ce bureau. Il y avait des proches des prisonniers, et certains étaient des jeunes comme moi. J’ai réalisé que toutes ces personnes ont été persécutées et arrêtées dans les années qui ont suivi, et plusieurs ont été exécutées. Bien sûr, je n’étais pas là moi-même à ce moment-là, sinon, j’aurais été arrêté.
Un grand nombre de mes amis, comme Abdolhamid Jahangiri, et le Dr. Safar Baba Moradi, qui était l’oncle d’Abdolhamid, a été exécuté dans les années 1980. Abdolreza Rostami a été exécuté en 1982.
De nombreux amis et camarades de classe ont été tués lors du massacre de 1988. Tels que Hassan Ghahremani, Ali Osat Osati, Amir Mehran Bigham, Mohsen Abdolhosseini Roozbahani, et beaucoup dont je ne me souviens pas du nom. Tous ont été exécutés lors du massacre de 1988.
L’un de mes meilleurs amis, qui était également issu d’une famille pauvre, était Reza Mangoli. Il a été arrêté en 1981 sur ordres de Raïssi. Il a été torturé pendant quarante jours. Les gens de notre ville ont dit que Raïssi était impliqué dans sa torture et qu’il a été tué sous la torture après 40 jours.
En 1981, une nuit, les gardiens de la révolution sont venus chez moi, et quand ma mère est allée ouvrir la porte, ils ont montré un mandat signé par Ebrahim Raïssi. Ils étaient venus arrêter ma sœur, Matin Karim, qui était membre de l’OMPI, mais ils ne l’ont pas trouvée.
Par conséquent, ils ont violemment menacé d’emmener mon père, Iraj Karim, pour l’interroger. Cependant, mon père a été emprisonné pendant plus de trois ans et il a subi de fortes pressions. Bien qu’il ne soit pas ici pour dire ce qu’ils lui ont fait sur les ordres d’Ebrahim Raïssi. Ils ont constamment fait pression sur lui pour faire venir sa fille.
Au même moment, ma mère s’est rendue au bureau du procureur de Karaj parce qu’on lui avait dit qu’elle devait répondre à quelques questions. Lorsqu’elle a de nouveau rencontré Raïssi, le bourreau lui avait dit avec le même comportement de voyou que « votre fille et votre famille devraient être exécutées » et que « vous devriez être mis en pièces parce que vous êtes avec l’OMPI ». Ils lui ont dit qu’ils feraient la même chose avec son mari.
« Vous n’avez pas besoin de savoir où il est », ont-ils dit. « Vous avez deux jours, et si vous amenez votre fille et nous la livrez alors tout ira bien. Sinon, nous vous arrêterons et vous exécuterons. »
Bien sûr, ma mère a ensuite été arrêtée à Téhéran et a subie beaucoup de tortures. À cause de ces pressions, elle est décédée quelque temps après sa libération.
Plus tard, ma sœur Matin Karim a été arrêtée à Téhéran. Mais Raïssi avait donné son nom et avait cherché à l’amener à la prison de Karaj.
La plupart des gens que je connaissais et ceux qui étaient des sympathisants de l’OMPI, aucun d’entre eux n’est en vie aujourd’hui. Sur la base des ordres de Raïssi, ils ont tous été exécutés entre 1981 et 1988.
J’appelle tous les peuples du monde, tous ceux qui recherchent la liberté et ceux qui pourraient entendre ma voix. Ebrahim Raïssi ne représente pas notre peuple. Il est le bourreau et l’assassin de notre peuple.
Son objectif est d’étouffer tout cri pour la liberté et la justice de notre peuple opprimé. Je suis sûr qu’avec votre aide, Raïssi échouera. Nous libérerons l’Iran et nous en ferons le plus beau pays du monde. »
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