Raïssi a présenté un récit de victime au sujet de la pandémie de Covid-19 qui a touché l’Iran dans une bien plus grande mesure que toutes les autres nations du Moyen-Orient. Le nombre de morts annoncés par le régime est d’environ 118 000.
Or, selon l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), le nombre réel de morts approche les 450 000. Le régime dissimule ce chiffre de peur qu’il révèle ses politiques criminelles. Raïssi a réitéré les fausses affirmations du régime selon lesquelles l’Iran n’a pas été en mesure d’obtenir des vaccins et d’autres ressources médicales vitales en raison des sanctions économiques américaines.
Or, la réalité est qu’il y a toujours eu des exceptions à ces sanctions pour les besoins humanitaires et médicaux. Raïssi, bien sûr, a refusé de mentionner cela et a également évité le sujet de l’interdiction pure et simple par le guide suprême Ali Khamenei de l’importation de vaccins fabriqués aux États-Unis et en Europe.
« Dès le début, nous avions décidé d’importer des vaccins de sources internationales fiables, mais les sanctions sur les médicaments ont empêché cela pour le peuple iranien », a menti Raïssi.
En janvier, Khamenei a proclamé l’interdiction et a demandé la production accélérée de vaccins nationaux, ainsi que l’acquisition de vaccins auprès de sources étrangères moins fiables. La distribution des vaccins étrangers était également confiée à des entreprises « privées », liées au Corps des gardiens de la révolution islamique, ce qui a conduit à l’apparition des marques les plus efficaces sur le marché noir à des prix exorbitants.
Le taux de vaccination global en Iran avoisine les 10 %. À un moment où certaines nations font face à une « pandémie des non vaccinés », l’Iran est confronté à une pandémie des pauvres. L’interdiction par Khamenei des vaccins étrangers visait spécifiquement à ralentir le rythme de distribution tout en le concentrant parmi ses alliés et partisans politiques.
Khamenei a qualifié la pandémie de « bénédiction« . Khamenei a utilisé le coronavirus comme couverture contre les troubles publics et des révoltes populaires imminents. La menace de tels troubles est omniprésente depuis la fin de 2017, lorsque les manifestations populaires ont commencé à se transformer en un soulèvement national avec des slogans de « mort au dictateur » et des appels au changement de régime.
En novembre 2019, un autre soulèvement de ce type a éclaté presque instantanément dans près de 200 villes et villages. Novembre a également été témoin de la pire répression contre la dissidence depuis l’époque de la guerre Iran-Irak. Dans son ancien poste de chef du pouvoir judiciaire, Raïssi a supervisé la torture des prisonniers politiques qui a suivi les décès par balle de 1 500 participants au soulèvement. La répression a également aggravé l’héritage de Raïssi en tant qu’« sbire de 1988 », en raison de sa participation au massacre de 30 000 prisonniers politiques cette année-là.
Ce sujet a été mis en évidence avant et pendant ce discours par la Résistance iranienne. Des rassemblements et des conférences ont été organisé dans plus d’une douzaine de villes d’Europe et d’Amérique du Nord. La veille de l’Assemblée générale, l’ancien sénateur américain du New Jersey, Robert Torricelli, s’est joint à d’autres législateurs américains pour exhorter à une politique américaine de fermeté à l’égard du régime des mollahs, ainsi qu’à l’ouverture d’une enquête et à la poursuite rapide de son président pour génocide.
« Raïssi cherchera des accords commerciaux, un renouvellement peut-être de l’accord nucléaire… Oublierons-nous le génocide pour un accord commercial, un investissement ou même un traité ? Allons-nous conclure des traités avec un État qui a tué des milliers de ses citoyens ? » a demandé Torricelli.
La référence au génocide a été répétée par d’autres orateurs, dont Deborah James, ancienne secrétaire de l’armée de l’air des États-Unis : « La communauté mondiale doit enfin prendre des mesures au sujet du massacre de 1988. » James a exhorté les autorités américaines à faire pression sur les Nations Unies pour qu’elles mènent une enquête approfondie sur ce crime contre l’humanité, que certains juristes ont qualifié de génocide en raison de ses motivations religieuses définies et de son objectif apparent pour éliminer tous les adeptes d’un islam qui s’oppose à la théocratie.
Certains jettent le doute sur le caractère pratique d’une enquête internationale, en particulier celle conçue comme précurseur d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui ferait probablement face à un veto de la Russie ou de la Chine.
« Raïssi devrait être poursuivi, pas demain, pas la semaine prochaine, pas l’année prochaine. Nous devrions le poursuivre maintenant », a déclaré l’ancien secrétaire d’État américain Mike Pompeo, exprimant son impatience face aux politiques de complaisance des Occidentaux.
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