Les autorités iraniennes pendent M. Salehi 17 ans après son arrestation
Les forces iraniennes ont arrêté M. Salehi, il y a 17 ans. Le prisonnier a passé toutes ces années derrière les barreaux sans permission. Mardi, les autorités iraniennes l’ont transféré en cellule d’isolement. Elles ont appelé sa famille pour qu’elle lui rende visite, une dernière fois.
Cet appel a incité les parents et amis de M. Salehi à se rassembler devant la prison pour protester contre cette exécution injuste. Environ 200 personnes ont passé la nuit devant la prison, mais les autorités ont pendu M. Salehi malgré les protestations de la population.
Les autorités iraniennes continuent d’exécuter des prisonniers pour des accusations liées à la drogue malgré le projet de loi du Parlement (Majlis). Celui-ci a rejeté la peine de mort pour les accusations liées à la drogue.
Les condamnations à mort utilisées pour terrifier la population iranienne
Il s’agit d’une hypocrisie flagrante au sein du régime de la République islamique d’Iran, qui montre que le régime utilise les condamnations à mort pour terrifier la société et étouffer dans l’œuf les protestations publiques, estiment les dissidents.
En outre, les prisonniers en Iran sont systématiquement privés de leurs droits légaux, notamment d’un procès équitable et transparent fondé sur la « présomption d’innocence », de l’accès à leur avocat. Le plus souvent, ils sont condamnés à de lourdes peines dans le cadre de procès kangourous et sans preuves ni témoignages fiables.
Selon les dissidents, le code pénal des ayatollahs est conçu pour faciliter les exécutions. La constitution de la République islamique prévoit d’énormes chefs d’accusation tels que « guerre contre Dieu ou Moharebeh », « corruption sur terre », « perturbation de l’ordre public » et « action et rassemblement contre la sécurité nationale ». Tous entraînent la peine de mort.
Les autocrates, en effet, assortissent divers cas de ces « délits ». Ils conduisent des centaines de personnes à la potence chaque année. Dans ce contexte, l’Iran est le pays qui détient le record d’exécutions par habitant dans le monde. En 2020, au moins 270 détenus, dont des militants politiques et civils, des femmes et des délinquants juvéniles, ont été pendus, selon des militants des droits de l’homme.
Iran : Neuf exécutions en six jours
Pendant ce temps, les autorités iraniennes ont pendu au moins neuf détenus en moins d’une semaine. Ceci témoigne d’une accélération de l’application des peines de mort depuis la présidence d’Ebrahim Raïssi et la nomination de Gholam-Hossein Mohseni-Eje’i au poste de chef du pouvoir judiciaire.
Le 25 septembre, les autorités iraniennes ont pendu Ahmad Farouhid, 45 ans, à la prison de Boroujerd. Originaire de la province de Zanjan, la justice l’avait condamné à Boroujerd, puis on l’avait pendu dans cette ville.
Le même jour, deux autres prisonniers étaient exécutés dans la prison d’Adilabad. Ils s’appelaient Vahab Samadi, 42 ans et originaire de la province de Semnan, et Sohrab Naji.
Selon l’association de défense des droits humains No to Prison – No to Execution, les autorités ont pendu Arshad Joudat-Rabt, 52 ans, à la prison centrale de Zanjan le 21 septembre. Il était originaire d’Oroumieh, la capitale de la province d’Azerbaïdjan occidental (nord-ouest). M. Joudat-Rabt était marié et père de trois enfants.
Les forces de sécurité l’avaient arrêté pour des motifs non clairs dans la province de Zanjan il y a quatre ans. Les forces de sécurité ont d’abord évité d’informer sa famille de ces accusations. Cependant, elles ont ensuite accusé M. Joudat-Rabt d’être lié à la drogue et l’ont pendu.
Le même jour, Abed Khodaverdi, 40 ans, était exécuté dans la même prison. « M. Khodaverdi était âgé d’environ 40 ans. ON l’avait arrêté et condamné à la peine de mort depuis quatre ans », a indiqué l’Organisation iranienne des droits de l’homme.
Un jour plus tôt, les autorités iraniennes ont pendu deux détenus afghans accusés de trafic de drogue. L’exécution s’est déroulée à la prison de Taybad, dans la province de Khorassan-e Razavi (nord-est du pays). L’un d’eux était originaire de la province afghane de Herat. Il était marié et avait passé les trois dernières années dans cette prison. Il n’y a pas d’autres informations sur son cas.
Auparavant, les autorités iraniennes avaient secrètement exécuté deux détenus afghans, Ali Morad et Heibat Rouzbi. Les médias officiels n’ont toujours pas fait état de ces exécutions. Cela a suscité des doutes quant au nombre réel d’exécutions secrètes de ressortissants afghans.
Le 23 septembre, deux autres détenus ont été pendus à la prison centrale de Karaj et à la prison de Rajaï Chahr, toutes deux situées dans la province d’Alborz. L’une des victimes s’appelait Mostafa Shafiei. Les autorités iraniennes l’ont placé en détention en 2018. Le nom et les détails de l’autre victime sont encore inconnus.
Décès suspects en Iran
Au cours de cette période, plusieurs décès suspects ont eu lieu dans diverses prisons. Le 21 septembre, Shahin Nasseri, 48 ans, est mort dans des circonstances peu claires au pénitencier du Grand Téhéran. Il avait été témoin des tortures subies par Navid Afkari, champion national de lutte exécuté pour avoir participé à des manifestations pacifiques l’année dernière.
Par la suite, l’ancien prisonnier politique Arash Sadeghi a révélé que le responsable judiciaire Afshin Mohammadi Darreh-Shouri avait maintes fois menacé Shahin de mort en raison de ses révélations sur les tortures subies par Navid Afkari.
Par ailleurs, Amir-Hossein Hatami, un prisonnier kurde de 23 ans, est mort dans la même prison deux jours plus tard. Dans une vidéo déchirante, sa mère a sévèrement critiqué le système judiciaire de l’avoir battu et torturé. Car cela a entraîné la mort d’Amir-Hossein.
Source INU
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire