Le président du régime iranien, Ebrahim Raïssi, doit s’adresser mardi à une session virtuelle de l’Assemblée générale des Nations Unies. Pendant ce temps, la diaspora iranienne tiendra une conférence à Stockholm pour attirer une fois de plus l’attention sur les antécédents de Raïssi en matière de violations des droits de l’homme et pour condamner la communauté internationale d’avoir légitimé son gouvernement en envoyant des émissaires à son investiture le mois dernier et en lui donnant maintenant une tribune à l’ONU.
La conférence de Stockholm présentera des témoignages d’anciens prisonniers politiques iraniens qui ont eu affaire à Raïssi alors qu’il était procureur et juge clérical.
Beaucoup de ces personnes ont été témoins du massacre de prisonniers politiques en 1988, les mettant à proximité immédiate des procédures qui ont tué plus de 30 000 personnes et les ont enterrées dans des fosses communes secrètes dans tout le pays.
La plupart des victimes étaient des membres et sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI).
Raïssi a joué un rôle de premier plan dans ce massacre, en tant que l’un des quatre responsables faisant partie d’une « commission de la mort » à Téhéran.
Des documents obtenus par la Résistance iranienne indiquent également qu’il a été personnellement chargé, avec un autre juge, d’étendre sa juridiction à plusieurs autres villes et de prononcer des peines capitales dans le but de suppléer à une « faiblesse du système judiciaire ».
Ce mandat lui a essentiellement été confié en 2019 lorsque le guide suprême du régime, Ali Khamenei, a nommé Raïssi juge en chef au milieu d’une vague historique de troubles populaires.
Lorsqu’un soulèvement national a éclaté en novembre 2019 à lui suite d’un précédent soulèvement en janvier 2018, Raïssi a assumé un rôle de premier plan dans la répression, dirigeant la campagne judiciaire de torture systématique à la suite d’arrestations massives.
Selon l’OMPI, au moins 12 000 personnes ont été détenues immédiatement après le soulèvement, et selon Amnesty International, la torture qui a suivi a duré plusieurs mois.
Cette torture a eu des effets fatals, ou qu’elle pouvait encore avoir des effets fatals sous la forme d’exécutions résultant de faux aveux. De même, il ne fait aucun doute que les conséquences fatales de mesures de répression supplémentaires ont été encore plus prononcées à la suite du mépris international pour la répression du régime contre le soulèvement de 2019.
Peu de temps après ce soulèvement, l’OMPI a rapporté que le nombre de morts par fusillades contre la foule masse avait atteint 1 500. Ce chiffre a ensuite été confirmé par un rapport de Reuters citant des sources au sein du ministère de l’Intérieur du régime. Même alors, la réponse internationale est restée particulièrement discrète.
Le discours de Raïssi à l’Assemblée générale des Nations Unies renforce le sentiment d’impunité de l’ensemble du régime sur ces deux questions, et donc sur les violations des droits humains en général.
Il faut débord se libérer d’abord de l’inertie de longue date de la politique occidentale envers le régime iranien, ce qui a incité les grandes puissances mondiales à fermer les yeux sur les conditions intérieures en Iran et à continuer de tendre la main aux responsables criminels même lorsque il est clair que ces derniers sont impliqués dans des actes terroristes et des crimes contre l’humanité.
Certains juristes ont souligné que le massacre de 1988 était un acte de génocide. Bien que les actions de Raïssi dans la commission de la mort de Téhéran visaient à éradiquer l’opposition politique dirigée par l’OMPI, l’ordre sous-jacent du massacre était formulé en termes religieux, indiquant clairement que l’intention ultime était de détruire une communauté de foi modérée qui s’opposait au fondamentalisme théocratique des mollahs.
La réception imminente de Raïssi par l’Assemblée générale des Nations Unies représente une trahison choquante des principes les plus fondamentaux des droits de l’homme. Il suffit de regarder la conférence de Stockholm le jour du discours de Raïssi pour comprendre la gravité de cette trahison.
Et quiconque le fait devrait sortir de l’expérience avec un sentiment d’urgence concernant la nécessité de traduire Raïssi en justice devant un tribunal international.
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