Aucun organe gouvernemental ne supervise les travailleuses clandestins. Elles reçoivent toutes des salaires inférieurs au salaire minimum fixé par les autorités. Leurs salaires varient entre 700 000 et 800 000 tomans (25 à 29 dollars). (Agence ISNA – 2 janvier 2021)
Un membre du conseil d’administration du Centre suprême du travail a annoncé qu’un recensement effectué en 2021 fixe le nombre de travailleurs clandestins à 6 millions. Selon le Centre national des statistiques (CNS), au moins 3 millions de femmes en Iran sont des travailleuses clandestines. Le taux de chômage des femmes a été neuf fois plus élevé que celui des hommes au cours de l’année écoulée. (Agence ROKNA – 1er août 2021)
L’emploi des femmes a souffert neuf fois plus que celui des hommes
Pendant la pandémie, l’emploi des femmes a souffert neuf fois plus que celui des hommes, notamment en raison des conditions économiques désastreuses en Iran.
Le CNS a indiqué que sur les 19.953.000 hommes employés en 2019, environ 1,7 % ont perdu leur emploi en 2020. Sur les 4.320.000 femmes employées en 2019, environ 15,3 % ont perdu leur emploi en 2020. Ainsi, le nombre de femmes qui ont perdu leur emploi en 2020 est neuf fois supérieur à celui des hommes.
Avec l’épidémie de coronavirus en Iran, les femmes ont été plus susceptibles d’être licenciées que les hommes. Les femmes qui travaillaient dans le secteur public ont subi des pertes économiques plus importantes que les hommes. Les femmes qui travaillaient dans des ateliers de production ou comme coiffeuses, dans des services scolaires, des écoles de langues, des emplois liés au tourisme, des magasins de vêtements et autres ont été plus susceptibles d’être licenciées.
Le chômage des femmes chefs de famille
Le chômage est un problème important sous le régime clérical en Iran et a de nombreuses conséquences sociales, notamment pour les femmes. En effet, le taux de chômage des femmes est beaucoup plus élevé que les chiffres officiels.
La part des travailleuses clandestines qui ont perdu leur emploi pendant la pandémie était constituée de femmes chefs de famille.
Comme les travailleurs clandestins ne reçoivent pas de primes d’assurance, les femmes chefs de famille qui perdent leur emploi font partie des travailleurs clandestins les plus touchés.
Une femme chef de famille qui perd son emploi doit se tourner vers des emplois de bas niveau et travailler comme colporteuse ou porteuse pour soutenir sa famille. Toutefois, les revenus tirés de ces emplois ne suffisent pas à couvrir ses frais de subsistance et son loyer en raison de l’inflation à trois chiffres et de la hausse des loyers. Ainsi, ses problèmes de vie se multiplient et se compliquent.
L’écart considérable entre le coût de la vie et le salaire minimum des femmes
Selon les estimations officielles, l’écart entre le revenu des travailleuses et le panier des ménages est de 4.460.000 tomans (163 $). En réalité, cet écart est de plus de 7 millions de tomans et fait que les travailleurs iraniens se trouvent pratiquement sous le seuil de pauvreté absolue.
De même, il existe un écart important entre les frais de subsistance des femmes cheffes de famille et leurs revenus. Ces femmes n’ont aucun revenu. “La pauvreté absolue, comme un tsunami, emporte toujours plus de personnes”. (Le journal d’État Baharnews.com – 20 août 2021)
Selon les estimations du Conseil suprême du travail, en mars 2021, le coût moyen de la vie pour une famille de 3,3 personnes en Iran était d’environ 7 300 000 tomans (267 $). Cinq mois après le début de l’année [persane] et compte tenu de la flambée des prix, une travailleuse ayant deux enfants et percevant le salaire minimum officiel de 3 800 000 tomans (139 dollars) ne pourra jamais faire face aux dépenses de base de sa famille.
Comme nous l’avons mentionné, la plupart des femmes cheffes de famille travaillent au noir, et leurs salaires sont bien inférieurs au salaire minimum officiel. De nombreuses femmes reçoivent moins de 2 millions de tomans (73 dollars) par mois. De plus, comme les employeurs ne signent pas de contrat permanent avec ces femmes, elles n’ont aucune assurance et aucune sécurité d’emploi. En un mot, ces femmes ne bénéficient pas d’emplois durables.
Parallèlement, comme l’attestent les médias d’État, le nombre de femmes chefs de famille augmente de jour en jour. Habibollah Massoudi Farid, un représentant de l’organisation sociale, a souligné que ce groupe s’accroît de 120 000 familles par an. (Agence Mehr – 18 juillet 2021)
Que veulent les travailleuses iraniennes ?
Le régime des mollahs en Iran a pillé les richesses du pays pendant quatre décennies. Il a volé le pain sur les tables des familles et leur a enlevé leurs abris. Il a poussé les gens à vivre dans des bidonvilles et à dormir sur les toits et dans les rues. Le régime clérical humilie les femmes et les oblige à faire des travaux insoutenables comme le colportage dans les rues et les stations de métro pendant la crise du chômage. Le régime vole le travail des ouvriers et les enfonce, ainsi que d’autres secteurs, cinq fois en dessous du seuil de pauvreté.
Pendant les années sombres des mollahs misogyne, les travailleurs iraniens, et en particulier les travailleuses, ont senti dans leur chair et dans leurs os qu’ils ne gagneraient rien d’autre que l’oppression, la discrimination et les différences immenses de classe. C’est pour cette raison qu’ils ont intensifié leurs protestations et leurs grèves au cours des derniers mois. Comme tous les opprimés d’Iran, la revendication des travailleuses et des femmes cheffes de famille iraniennes est le renversement de la dictature cléricale et l’instauration de la liberté et de la souveraineté populaire.
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