La prison centrale de Zahedan, située à l’intersection du boulevard Daneshjoo et de la rue Tavakkoli, est tristement célèbre pour ses conditions de détention désastreuses et les méthodes de torture médiévales employées par ses autorités.
Zahedan est la capitale de la province déshéritée du Sistan et Baloutchestan, dans le sud-est de l’Iran.
Ce texte, basé sur des témoignages d’anciennes détenues, met en lumière le traitement épouvantable réservé aux femmes détenues dans ses murs.
Vue d’ensemble de la prison centrale de Zahedan
La prison centrale de Zahedan est sinistre pour les brutalités infligées à ses détenus.
Avec 8 quartiers pour hommes, des sections de sécurité, des zones de quarantaine et un quartier pour femmes, la prison est gravement surpeuplée, accueillant environ 400 détenus par quartier.
L’environnement carcéral est caractérisé par la disponibilité de drogues, des conditions sanitaires épouvantables et des soins médicaux inadéquats.
Conditions de vie des détenues
Dans le quartier des femmes, les conditions sont particulièrement difficiles. Les femmes sont soumises à des tortures et des humiliations extrêmes.
Les informations indiquent que les détenues sont souvent brûlées avec des cigarettes, battues et agressées verbalement. En outre, des cas d’agressions sexuelles commises par des agents pénitentiaires ont été signalés, ce qui aggrave encore le traumatisme subi par ces femmes.
Surpopulation et problèmes sanitaires
Le quartier des femmes est extrêmement surpeuplé, avec 12 à 15 femmes entassées dans chaque cellule.
La plupart des lits sont cassés et la plupart des détenues dorment à même le sol.
En raison du manque de produits d’hygiène de base, le quartier est en proie à des infestations de poux et de punaises, qui provoquent des affections cutanées graves telles que la gale.
Les installations sanitaires de la prison sont inadéquates, les eaux usées débordantes provoquant une odeur nauséabonde et omniprésente et contribuant aux maladies respiratoires des détenues.
L’approvisionnement en eau limitée et souvent froide exacerbe les mauvaises conditions d’hygiène, rendant difficile le maintien d’une propreté de base par les détenues.
Alimentation et nutrition
La qualité de la nourriture dans la prison centrale de Zahedan est exécrable. Les détenues reçoivent des repas à peine comestibles, tels que des plats à base de soja de mauvaise qualité, des macaronis mal cuits, des soupes de lentilles et des œufs durs. La nourriture de mauvaise qualité oblige souvent les détenues à compter sur leurs ressources personnelles limitées pour préparer leurs repas. Cette mauvaise alimentation contribue à la malnutrition et à l’affaiblissement de la santé des détenues.
L’eau potable est salée et impropre à la consommation. Toutes personnes qui protestent contre cet état de fait sont invitées à acheter de l’eau minérale.
Torture et humiliation
Les femmes détenues à la prison centrale de Zahedan subissent des tortures et des humiliations permanentes. Elles sont souvent soumises à de graves abus physiques et à des traitements dégradants de la part des autorités pénitentiaires. Il s’agit notamment de coups, de brûlures de cigarettes et d’insultes.
En outre, des agressions sexuelles commises par le directeur de la prison ont été signalées, ce qui ajoute au traumatisme subi par ces femmes.
Prisonniers politiques
La situation est particulièrement difficile pour les prisonniers politiques. Ces derniers sont souvent détenus dans des cellules humides et sombres au sous-sol, sans aucun aménagement, et sont soumis à des méthodes de torture supplémentaires.
Dans le quartier des femmes, les prisonnières politiques ne sont pas séparées des personnes accusées d’autres délits, ce qui constitue une violation du principe de séparation des différentes catégories de délinquants.
Beaucoup de ces femmes sont de jeunes étudiantes, détenues pour des actes tels que la rédaction de slogans ou la promotion de la dissidence contre le régime. Ces prisonniers politiques sont contraints d’admettre faussement des accusations liées à la drogue, sous la menace de nouvelles tortures.
Négligence médicale
Les soins médicaux dans la prison centrale de Zahedan sont nettement insuffisants. Les détenus souffrant de graves problèmes de santé ne reçoivent souvent que des somnifères ou des sédatifs, ce qui les rend inconscients sans traiter les problèmes sous-jacents. Cette négligence entraîne une aggravation de l’état de santé des détenus et les empêche de recevoir les soins médicaux nécessaires.
Pratiques religieuses forcées
Les autorités pénitentiaires imposent des pratiques religieuses strictes. Pendant le Ramadan, les détenus sont obligés de jeûner et pendant le mois de Mouharram, ils doivent participer à des rituels de deuil. Le non-respect de ces pratiques religieuses entraîne des punitions sévères, y compris l’isolement et la torture physique.
Corruption et mauvaise gestion
La corruption est endémique au sein du personnel pénitentiaire. Les détenus rapportent que des fonctionnaires de haut rang se livrent à diverses formes de mauvaise conduite et d’exploitation. Un exemple notable est celui d’un juge connu sous le nom de “Janfaza”, tristement célèbre pour avoir prononcé des peines sévères, y compris des peines de mort fréquentes, sans respect des procédures. En outre, l’organisation caritative “Diyya (argent du sang) et charité de pénalité”, destinée à aider à payer les amendes et les pénalités, serait dirigée par un individu corrompu qui exploite ceux qui cherchent de l’aide.
Conclusion
La prison centrale de Zahedan est un exemple frappant des graves violations des droits de l’homme commises dans les prisons iraniennes. Les conditions de détention des femmes sont particulièrement horribles, marquées par une forte surpopulation, des installations sanitaires inadéquates, une mauvaise alimentation, la torture et les abus sexuels.
Le sort des prisonniers politiques et la corruption omniprésente parmi les fonctionnaires de l’administration pénitentiaire soulignent la nécessité urgente d’une attention et d’une intervention internationales pour remédier à ces violations flagrantes de la dignité humaine.
Source: CNRI Femmes
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