Aux côtés de la députée équatorienne Dallyana Passailaigue, Arteaga a partagé son message de clarté, rappelant à son mandat de ministre de l’Éducation en Équateur, où elle a lutté contre la fusion des affaires religieuses et étatiques. Elle a souligné les avancées significatives mais encore insuffisantes en matière de droits des femmes à l’échelle mondiale.
Le texte intégral du discours de l’ancienne présidente équatorienne Rosalia Arteaga suit :
J’essaierai de parler du fond du cœur, d’une femme à une autre femme, d’une femme aux femmes d’Iran. Je me souviens du mois de mars de cette année, lorsque je suis venue pour la première fois participer à un événement féminin sur le soutien aux femmes d’Iran, et j’ai parlé à Madame Radjavi de mon propre combat lorsque j’étais ministre de l’Éducation de mon pays. Et j’ai décidé de me battre parce que le Congrès de l’époque essayait d’instaurer la mixité entre religion et État. Et je me suis battu très dur pour éviter ce problème permanent pour notre pays.
Le monde du XXIe siècle a été présenté comme un monde dans lequel nous pourrions réaliser de grands progrès pour l’humanité. D’une certaine manière, nous l’avons fait, notamment dans des aspects scientifiques tels que l’intelligence artificielle ou les progrès des traitements médicaux et des communications.
Cependant, on lui présente aujourd’hui de sombres bouleversements dans les questions liées à la coexistence entre les peuples et les pays. Il y a des affrontements douloureux, comme celui provoqué par l’invasion de l’Ukraine, ou les événements malheureux dans la zone israélo-palestinienne, provoqués notamment par l’attaque du Hamas. Mais à côté de cela, nous voyons des affrontements et des tensions dans le monde global et au sein des territoires où il semble parfois que des gangs et des mafias tentent de s’emparer de pays, comme cela s’est produit sur le continent américain, en Haïti, et les attaques et la violence que nous subissons dans plusieurs pays d’Amérique latine, dont malheureusement mon propre pays, l’Équateur.
Nous pensons donc que le 21e siècle n’est pas aussi éclairé qu’il le paraissait. Aussi, en ce qui concerne la situation des femmes, même si nous constatons des progrès dans certains endroits en matière de leadership féminin avec des femmes gouvernant des pays ou dirigeant des multinationales, il s’agit cependant de cas exceptionnels et les femmes souffrent encore de situations d’insécurité et d’inégalité. Mais l’un des pays où une telle situation est si douloureuse et où il subit des restrictions et des persécutions de toutes sortes, comme nous le voyons, est l’Iran.
L’Iran est un pays avec une culture millénaire qui a beaucoup donné à l’humanité, et pourtant il subit aujourd’hui un régime qui terrorise les femmes, les limite dans les droits les plus élémentaires et leur ôte la vie parce qu’elles ne se conforment pas aux préceptes, non d’une religion, mais de ce que veulent les dirigeants religieux et politiques qui se sont trompés dans leurs décisions et leurs pensées.
C’est pourquoi nous sommes ici, femmes et hommes de différentes parties du monde, pour montrer notre solidarité avec la lutte des femmes en Iran, avec le Plan en dix points élaboré par le Conseil national de la Résistance, dirigé par une femme extraordinaire, Maryam Radjavi, qui a fait preuve d’un tempérament et d’un courage qui vont au-delà de l’involontaire, a à voir avec cette lutte permanente, jour après jour, pour les droits des femmes dans la liberté de son pays.
C’est pourquoi les femmes doivent élever la voix, faire preuve de solidarité et sentir que ce qui se passe dans une partie lointaine du monde, comme l’Iran, nous, femmes d’Équateur et d’Amérique latine, par exemple, nous devons recevoir cette solidarité, ce soutien, cette volonté de faire fructifier cette lutte qui a à voir avec la tolérance, le respect d’autrui, le respect des droits de l’homme, le respect des libertés, avec une volonté d’avancer pendant cette crise.
Nous savons, et nous en parlons, qu’il y a eu récemment des changements dans le gouvernement iranien, mais cela n’a pas apporté la liberté aux femmes ni un plus grand respect de leurs droits. Ainsi, depuis ce forum ici à Paris, nous voulons exprimer une fois de plus notre désaccord avec ce qui se passe en Iran et notre soutien à la lutte de femmes courageuses comme Maryam Radjavi et d’une équipe de femmes et d’hommes qui soutiennent leur travail en dehors de leur pays mais aussi chez eux.
J’aimerais que les femmes iraniennes qui se trouvent actuellement à l’intérieur des frontières de leur pays et qui n’ont pas la liberté dont beaucoup d’entre nous, femmes dans le monde, jouissent, entendent ce message. Un message du fond de l’âme qui parle de paix et de solidarité mais qui a beaucoup de force concernant la défense des principes et des libertés. Nous espérons que très prochainement les femmes pourront serrer la main de toutes les femmes iraniennes et qu’elles ressentiront cette solidarité, ce respect et cette décision de soutien permanent.
Iran libre !
Source : CNRI
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