– Ces derniers jours, les médias publics iraniens ont rapporté le suicide tragique du Dr Mehran Khosravanian, marquant le dixième suicide parmi les résidents en médecine depuis le début de l’année. Cette tendance inquiétante aux suicides a suscité de vives préoccupations quant à la santé mentale et au bien-être des professionnels de la santé dans le pays.
Les difficultés du Dr Khosravanian
Avant sa mort, le Dr Khosravanian a partagé les difficultés auxquelles il a été confronté dans une story Instagram. Il a raconté avoir été contraint de vendre sa voiture en raison d’une dette écrasante et a exprimé son désir d’acheter une moto d’occasion, malgré les objections de sa famille. Il espérait que cet achat l’aiderait à naviguer dans le trafic et la chaleur oppressants de son quotidien.
Dans ses réflexions poignantes, il écrit : « Je pense aux rêves qui ne se sont pas réalisés. Ceux d’entre nous qui sont restés dans le service de traitement en raison de leur adhésion aux bons principes et aux bonnes valeurs ont vu leurs certitudes se transformer en rêves, leurs rêves s’évanouir et leurs aspirations devenir vides ».
Une situation critique
Le directeur de la clinique où travaillait le Dr Khosravanian a révélé qu’il avait quitté son poste après un incident pénible au cours duquel un patient l’avait giflé. À la suite de cet événement, il a cessé de répondre aux appels de ses collègues, ce qui témoigne d’une crise de santé mentale de plus en plus grave.
Un rapport de Khabar Online a qualifié de « situation critique » l’augmentation du taux de suicide parmi les médecins résidents, l’attribuant à l’indifférence des autorités à l’égard de leurs conditions. Les bas salaires, combinés à de lourdes responsabilités et à une pression professionnelle intense, ont créé une tempête parfaite pour les crises de santé mentale chez ces professionnels.
Manque de soutien et de transparence
Les critiques ont souligné le « manque de transparence » du ministère iranien de la santé concernant ces questions. Les médias ont souligné que deux résidents en médecine s’étaient suicidés en l’espace d’une semaine seulement, ce qui met en évidence les problèmes de santé mentale qui ne sont pas pris en compte par les responsables de la santé. Bien que l’impact du stress au travail soit reconnu, aucune solution n’a encore été mise en œuvre.
En février 2023, le vice-ministre de l’éducation du ministère de la santé a annoncé la création d’un « comité de surveillance des licences d’assistant », affirmant qu’il réglementerait les heures de travail et les quarts de travail des résidents en médecine. Cependant, Mohammad Sharifi Moghadam, secrétaire général de la maison de retraite, a mis en doute l’efficacité de telles initiatives, déclarant que sans un changement dans l’exploitation des résidents et un salaire équitable, le taux de suicide resterait probablement inchangé.
Une vue d’ensemble : Pénurie de médecins
Le problème des suicides de médecins est aggravé par une importante pénurie de médecins en Iran. Actuellement, il n’y a que 13 médecins pour 10 000 habitants, ce qui contraste fortement avec les 300 à 500 médecins que l’on trouve dans les pays développés. La pénurie de spécialistes est encore plus alarmante, avec seulement 62 spécialistes pour 100 000 habitants.
Cette répartition inadéquate des professionnels de la santé est exacerbée par la migration des médecins à la recherche de meilleures opportunités à l’étranger, en particulier dans les pays du golfe Persique. Les difficultés économiques ont poussé de nombreux médecins à abandonner leur métier pour d’autres carrières, ce qui pèse encore plus sur le système de santé iranien.
Un appel à l’action
Hossein Ali Shahriari, chef de la commission de la santé et des traitements au sein du parlement du régime, a averti qu’au cours des deux dernières années, 10 000 professionnels de la santé ont quitté le pays. De nombreuses régions sont aujourd’hui confrontées à de graves pénuries, en particulier de chirurgiens, ce qui pourrait poser d’importants problèmes pour l’avenir des soins de santé en Iran.
Il semble que près de la moitié des médecins envisagent d’émigrer, et cette tendance est d’autant plus préoccupante que les jeunes professionnels de la santé cherchent à partir peu de temps après l’obtention de leur diplôme.
La migration croissante des professionnels de la santé est devenue l’un des défis les plus urgents auxquels est confronté le système de santé iranien, soulevant de sérieuses inquiétudes quant à la qualité des services de santé offerts à la population.
Conclusion
L’augmentation alarmante du nombre de suicides parmi les résidents en médecine et la pénurie actuelle de professionnels de santé mettent en évidence des problèmes critiques au sein du système de santé iranien. Pour relever ces défis, il est urgent que les décideurs politiques veillent au bien-être mental du personnel médical et à l’efficacité globale du système de santé dans le pays.
Source : INU
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