vendredi 8 décembre 2017

Iran : Des prisonniers politiques baloutches écrivent une lettre sur les tortures systématiques en prison

 Un groupe de prisonniers politiques et de sécurité dans la prison de Zahedan, en Iran, qui souhaitaient garder l’anonymat, a écrit une lettre ouverte sur les tortures qu'ils ont subies de la part de leurs interrogateurs.
Voici ce qu’on peut lire sur cette lettre :
« Il existe de nombreux chiffres et documents sur la torture physique et psychologique dans les centres de détention et les prisons dans ces zones, mais malheureusement, ils sont niés par les autorités iraniennes, y compris le responsable du pouvoir judiciaire, qui ordonne les crimes ... Ainsi en réponse à Larijani, qui a demandé des preuves de l'utilisation de la torture par leurs agents, nous avons noté quelques points ci-dessous.

1. Murad Mohammad Deh Baluch, 45 ans. Il a été arrêté par le régiment frontalier en 2017 et il a été soumis à de graves tortures. Il a mentionné le nom d'Abdul Majid Paidar, connu sous le nom de Majed, âgé de 27 ans, torturé. Majid, accusé de meurtre et détenu dans la prison de Chabahar, a été transféré dans le centre de détention frontalier du régiment.
Les tortures qu'ils ont subies sont les suivantes :
1- Ils ont été complètement déshabillés et de l'eau bouillante a été versée sur eux.
2- Ils ont plantés des aiguilles dans leurs organes reproducteurs.
3. Ils ont été suspendus à l'envers par leurs pieds.
4. Leurs ongles ont été arrachés.
5. Ils ont été laissés dans un noir absolu pendant environ quarante jours. En conséquence, Murad Mohammed a perdu environ 70 % de sa vue.
6. Ils ont été suspendus par leurs mains et leurs pieds.
7. Ils n'ont pas été autorisés à se baigner pendant deux mois.
8. Ils n'étaient autorisés à utiliser les toilettes qu'une fois toutes les 24 heures.
9. Leurs rations alimentaires étaient seulement de la taille de la paume de leurs mains.
10. Pendant trois mois, leur nourriture leur fut donnée dans la même assiette, non lavée, et ils furent forcés de manger.
11. Ils ont été battus avec des câbles en mangeant.
Le deuxième groupe de prisonniers souhaite que leurs identités restent secrètes. Ils ont également été torturés et sont actuellement détenus dans le centre de détention du ministère du renseignement de Zahedan. L'état de ces prisonniers était si mauvais qu'ils (les agents) ont montré leurs blessures aux autres prisonniers pour obtenir des aveux de leur part.
Leurs noms sont les suivants :
Nadim, Ehsan, Mohsen, qui sont trois frères et Mohammad, leur neveu, ont été arrêtés pour avoir tué un soldat et un agent du Basij et pour avoir été en contact avec un groupe dissident. On leur a arraché les ongles et les mains et les pieds d'Ahmad (peut-être Mohammad) ont été ligotés pendant quatre mois.
Le troisième groupe actuellement détenu dans le centre de détention du ministère du renseignement de Zahedan :
1 - Mohammad Saleh Shahdad Zehi
2 - Mahmoud Shahli Bar
3 - Idris Ronkni
4 - Abdul Aziz Rokni
5 - Hashem Zardkuhi
Ces prisonniers ont été détenus dans le ministère du renseignement pendant 5 mois pour avoir tué un officier des Pasdarans qui s’appelait Saiadi. Ils ont été soumis aux pires tortures et ils ont été forcés de dire que Molana Fazl al-Rahman Kohi (un prêtre sunnite) leur a donné une fatwa pour commettre le meurtre.
Nous demandons que les autorités, y compris le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l'homme en Iran, prennent des mesures sérieuses à cet égard pour contrecarrer les nouvelles conspirations qu'ils veulent mener contre la communauté sunnite en Iran en torturant ses membres.
Il convient de noter qu'après les protestations contre l'usage de la torture en prison, y compris les tortures de Murad Mohammad Del Baluch et Abdul Majid Paidar, les autorités de la police des frontières sont venues à la prison avec l'inspecteur des prisons et ont fait pression sur ces prisonniers pour dire devant la caméra qu'ils n'ont pas été torturés. Selon les rapports, après le tournage, les agents ont transféré Abdul Majid en quarantaine.
 Source : Les militants des droits de l'homme en Iran, le 4 décembre 2017

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