Le régime de Téhéran a été confronté à plusieurs crises la semaine dernière, qui ont toutes le potentiel de déclencher des protestations majeures, et ce avant l'annonce de nouvelles sanctions par les États-Unis visant le secteur métallurgique du régime.
Une crise importante a été déclenchée par l'annonce d'une flambée des prix du carburant. Cela a entraîné des files d'attente et des protestations considérables dans les stations-service. Craignant des protestations à une échelle plus grande, le régime a été obligé d'annoncer qu'il n'augmenterait pas le prix du pétrole.
Parallèlement, un match de football à Tabriz la semaine dernière s'est transformé en escarmouches entre les fans et la police. Après avoir été témoin de slogans anti-régime une semaine plus tôt, les forces de sécurité du régime ont, cette fois, empêché toute personne extérieure à Tabriz d'entrer dans le stade.
Un autre incident majeur a été une importante manifestation de travailleurs, d'enseignants et de retraités devant le Majlis (Parlement des mollahs) et la Chambre des travailleurs du régime. Les manifestants ont scandé notamment « Les enseignants emprisonnés doivent être libérés » et « Travailleurs, enseignants, unissez-vous. » Alors qu'auparavant, le régime avait tenté de contenir les manifestations, cette fois-ci, les mollahs ont craint que la situation ne dégénère et ont envoyé des troupes pour battre et arrêter les manifestants dès le départ.
Lors d'une manifestation similaire organisée par des enseignants et des universitaires à Machhad le 2 mai dernier, les manifestants ont accusé les mollahs d’être à la base des malheurs de la nation. Ils ont scandé notamment : « Notre ennemi est dans la patrie. Ils mentent quand ils disent alors qu’il est à l'étranger », « Notre ennemi est juste là. Ils mentent quand ils disent alors que c'est l'Amérique », « Notre problème pourrait être résolu s'il y avait moins de corruption » et « Quittez la Syrie ; pensez plutôt à nous ».
En soi, chacun de ces incidents peut sembler sans conséquence, mais comme la société iranienne est à un point de fusion et prête au changement, n'importe lequel d'entre eux pourrait déclencher un énorme soulèvement.
Au cours des dernières semaines, le nombre d'actes anti-régime commis par des militants de l'Organisation des Moudjahidine du Peuple d'Iran (OMPI, Mujahedin-e Khalq ou MEK) s’est considérablement accru. Les manifestants ont notamment incendié les portraits du fondateur du régime, l’Ayatollah Khomeini, et du Guide Suprême Ali Khamenei et ont écrit des slogans sur les murs pour soutenir le changement de régime en Iran.
Le mollah Mahmoud Alavi, ministre iranien du Renseignement, a annoncé le mois dernier que 116 des unités de Résistance de l’OMPI avaient été arrêtées l'année dernière.
De son côté, le chef du ministère du Renseignement dans la province de l'Azerbaïdjan Oriental a déclaré le 24 avril : « En 2018, les activités de l’OMPI dans la province se sont répandues et pour l'année 2019, ils ont des missions telles que la recherche et la collecte d'informations inscrites à leur agenda. L'année dernière, les Moudjahidine du Peuple (OMPI) ont étendu leurs activités en exploitant les conditions économiques et sociales, et 60 éléments associés aux centres de communication de l’OMPI ont été arrêtés » et 50 autres ont été « prévenus ».
C'est là, bien sûr, un signe de la force de l’OMPI et de la faiblesse du régime.
L’OMPI (MEK), principal groupe d'opposition démocratique iranien, organise toutes sortes de manifestations sociales et les canalisent vers des actes majeurs de rébellion contre les mollahs. L'incapacité du régime à venir en aide aux victimes de la récente crise des inondations à l'échelle nationale n'a fait qu'attiser la colère de la population.
Les dernières sanctions américaines visant le régime ne font qu'aggraver la situation pour les mollahs.
Ce mois-ci, l'administration Trump a mis fin aux dérogations aux sanctions pour les pays qui achètent du pétrole au régime. Mercredi, il a imposé des sanctions aux secteurs de l'acier, du fer, de l'aluminium et du cuivre du régime.
En avril, le Département d'État américain a inscrit le Corps des gardiens de la révolution islamique (pasdaran) du régime à sa liste d'organisations terroristes étrangères (FTO), soulignant que les mollahs ont mis en place un régime voyou qui se sert du terrorisme comme un outil étatique clé et que les pasdaran se sont livrés au terrorisme depuis leur création. Et les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions après que le régime a annoncé cette semaine qu'il réduirait ses engagements envers l'accord nucléaire de 2015.
A proprement parler, le régime des mollahs est dans son état le plus faible depuis ses quatre décennies de règne. Le mécontentement populaire à l'égard des mollahs a atteint son paroxysme, les querelles entre factions déchirent le régime de l'intérieur, les actions du réseau de l’OMPI réduit à néant la peur de la population face au régime, et le régime est de plus en plus à court de moyens de survie en provenance de l'étranger.
Ce que la communauté internationale devrait faire maintenant
La chef de l'opposition iranienne, Maryam Radjavi, a exhorté la communauté internationale à prendre les six mesures suivantes :
1. Reconnaître le droit du peuple iranien et de la Résistance à renverser la théocratie au pouvoir et à instaurer la liberté.
2. Inscrire le ministère du Renseignement et de la Sécurité (VEVAK) et les autres branches de la répression et du terrorisme du régime sur la liste des organisations terroristes étrangère (FTO) du département d'État et sur la liste de surveillance du terrorisme de l'UE.
3. Expulser les agents du VEVAK et de la force terroriste Qods des États-Unis et de l'Europe.
4. Renvoyer le dossier sur les violations des droits de l'homme par le régime des mollahs et le massacre de prisonniers politiques au Conseil de sécurité des Nations unies et à la Cour internationale de justice.
5. Expulser le régime théocratique illégitime de l'ONU et reconnaître la Résistance iranienne comme le véritable représentant du peuple iranien.
6. Expulser le régime des mollahs et ses forces de Syrie, d'Irak, du Yémen, du Liban et d'Afghanistan.
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