jeudi 16 mai 2019

Un magazine réformiste suspendu après avoir préconisé la diplomatie dans les tensions entre les Etats-Unis et l'Iran


magazine réformiste seda suspendu iranCSDHI - Le tribunal de la culture et des médias de Téhéran a suspendu le magazine hebdomadaire réformiste « Seda » (The Voice) le 11 mai 2019, quelques heures après la publication d'un article sur la possibilité d'une guerre avec les États-Unis.

« La suspension du magazine Seda et l'arrestation de l'un de ses journalistes sont préoccupantes », a tweeté Fatemeh Saeidi, membre éminent du Parlement réformiste. « Ce n'est pas la meilleure façon de surmonter ces temps difficiles ».
Les responsables du ministère n’ont pas expliqué pourquoi on avait ordonné au magazine d’arrêter ses activités, mais la suspension est survenue après la publication par le magazine d’un article intitulé « Au carrefour de la guerre et de la paix », avec une photo d’un navire de guerre américain en couverture.
Les médias financés par l'État qui entretiennent des liens étroits avec l'armée et les forces de sécurité ont condamné l'article pour avoir suggéré que l'Iran et les États-Unis négocient pour mettre fin à l'escalade des tensions.
Le 12 mai, un jour après la fermeture du magazine, les forces de sécurité ont perquisitionné le domicile de l'un de ses reporters, Ali Malihi, et l'ont arrêté pour interrogatoire. Il a été libéré quelques heures plus tard.
En mai 2010, Malihi avait été condamné à quatre ans de prison pour son implication présumée dans des manifestations de rue contre le résultat controversé de l'élection présidentielle de 2009 en Iran. Il a été libéré en août 2011 dans le cadre d'une amnistie générale approuvée par le Guide suprême.
Fondé en 2014, Seda exerce ses activités sous la direction du rédacteur en chef Mohammad Javad Rouh, journaliste réformiste chevronné, également arrêté pendant deux semaines en mars 2013 alors qu'il dirigeait le mensuel « Mehrnameh » (Love Journal).
En octobre 2016, un tribunal des médias a déclaré Seda coupable d'avoir « troublé l'opinion publique » et d'avoir « insulté le président » dans un article satirique qui s’intitulait « Dors tranquillement, Robin des Bois ne vient pas ». À l'époque, le magazine a cessé ses publications jusqu’à ce qu’il refasse surface en 2018.
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran

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