mardi 3 novembre 2020

Un mineur du nord de l’Iran s’auto-immole en signe de protestation


 CSDHI – En signe de protestation contre son licenciement, un travailleur des mines s’est immolé dans le nord de l’Iran.

L’ouvrier de 32 ans est originaire du village de Ganjeh, dans le comté de Rudbar. Il est actuellement dans un état critique à l’hôpital. L’Agence de presse des droits humains a déclaré aujourd’hui que le corps de Saber Behboudi est brûlé à 90 %.

Le chef de l’organisation des coopératives, du travail et du bien-être social de Rudbar a témoigné des évènements.  Dans les faits, Saber Behboudi s’est immolé par le feu à l’extérieur d’une des entreprises de la mine de sable de Rudbar.

« Les dirigeants de l’entreprise affirment qu’il travaillait comme journalier dans le secteur de la construction de l’entreprise, il y a encore huit mois. Son travail a été interrompu après la fin des travaux de construction », a ajouté Mohammad Heidari.

Une source informée a déclaré que le jeune homme s’est immolé par le feu. Il voulait protester contre son licenciement de la Shabab Mine Company et ses quatre mois de chômage.

Détérioration de l’économie iranienne

La détérioration de l’économie iranienne, les prix élevés et la pauvreté ont entraîné une augmentation du taux de suicide en Iran. Même les enfants y ont recours. Rien qu’en octobre, plusieurs enfants se sont suicidés. Ils ont commis cet acte terrible à cause de la pauvreté. Mais aussi à cause du manque d’accès aux smartphones pour suivre leurs cours en ligne.

Les nouveaux chiffres officiels de la première semaine d’octobre ont montré que la moitié de la population iranienne vit dans une pauvreté absolue. De nombreux Iraniens n’ont pas les moyens de satisfaire leurs besoins fondamentaux, y compris se nourrir.

Un site web iranien a rapporté que les habitants de Téhéran achetaient des os de poulet, de mouton et de vache au lieu de viande. Cela leur sert à ajouter de la saveur à leurs soupes et au khorech. C’est un plat de ragoût typique de la cuisine persane, que l’on mange avec du riz.

Certains propriétaires de magasins ont placé des pancartes indiquant « os de poulet pour 4 000 toman/kg ou 0.82 € ». Les propriétaires de magasins ont déclaré que beaucoup de leurs clients n’achetaient que des os.

La pauvreté absolue

Soixante millions d’Iraniens vivent sous le seuil de pauvreté en raison de l’absence systématique de contrôle du régime sur l’économie, a déclaré un économiste iranien le 20 septembre. Ibrahim Razaghi a dit à Tabnak, un site web affilié au régime : « La menace la plus importante pour l’Iran est l’extrême pauvreté, le chômage généralisé, l’incapacité de payer son loyer. S’ajoutent à cette liste, les riches qui s’enrichissent de plus en plus. »

« Il y a actuellement 30 millions de chômeurs et 60 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté », a-t-il déclaré. Il a ajouté que la situation économique était « très mauvaise. »

Selon les médias officiels, plus de 19 millions d’Iraniens vivent dans 3 000 bidonvilles et constituent les 20 % de la population urbaine du pays.

Source : Iran News Wire

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