lundi 22 mai 2023

Le régime iranien renforce les mesures de sécurité pour réprimer les manifestations

– Le régime iranien est confronté à une multitude de crises, notamment économiques, environnementales et sociales, qui menacent son existence. Néanmoins, l’obstacle le plus redoutable pour le régime provient de la détermination persistante et inébranlable du peuple iranien à parvenir à une société libre et démocratique, en particulier à la suite des manifestations de 2017. La poursuite des manifestations a favorisé une culture de résistance et un rejet des tactiques oppressives du régime, ce qui représente un résultat important. Par conséquent, le régime a eu recours à des mesures répressives pour lutter contre ce sentiment croissant, y compris :

  • Le déplacement rapide du chef du pouvoir judiciaire du régime, Gholam-Hossein Mohseni-Eje’i, dans la région du Kurdistan iranien.
  • Le renforcement des forces de sécurité dans plusieurs villes et les arrestations sans discernement.
  • Dans un discours, le ministre de l’intérieur du régime, Ahmad Vahidi, a menacé les jeunes rebelles et les a mis en garde contre une répression sévère.
  • Pression croissante sur les femmes sous prétexte de faire respecter le code vestimentaire du régime

Voyage précipité de Gholam-Hossein Mohseni-Eje’I au Kurdistan

Le guide suprême du régime iranien, Ali Khamenei, a récemment envoyé Gholam-Hossein Mohseni-Eje’i au Kurdistan, craignant que les manifestations se poursuivent et s’étendent à d’autres régions. Lors d’une interview réalisée avant le départ, Mohseni-Eje’i a avoué la fragilité de la situation du régime, déclarant que « tant que les emplois, les moyens de subsistance et les revenus des gens ne seront pas bons, il n’y aura pas de sécurité ». Il n’est pas surprenant qu’il ait mis l’accent sur la sécurité du régime plutôt que sur la sécurité sociale, comme ce serait le cas dans d’autres pays.

Quatre jours après ce voyage, lors d’une réunion du Conseil judiciaire suprême du régime, il a appelé à une action et à une planification plus rapide pour faire face à ceux qui menacent la sécurité psychologique du régime, qu’il a appelés « le peuple ».

Il a exhorté les agents du régime, y compris les forces morales telles que la police, les bassidjis et les mollahs, à faire preuve de plus de rapidité et de précision dans le traitement des cas des « malfaiteurs » et de ceux qui menacent le régime.

Arrestations et raids aléatoires menés par le régime iranien

À la suite de la dernière série de manifestations en 2022, le régime iranien a intensifié sa campagne d’arrestations arbitraires et de perquisitions, justifiant ces actions en affirmant qu’elles visaient des « voyous ». Cependant, le régime a spécifiquement ciblé la province pauvre de Sistan-Baloutchistan, qui a été un centre de résistance contre le régime.

Pour justifier ses actions dans la province, le régime a mis en œuvre un plan appelé « Raad 1 », qui vise à cibler les « centres de criminalité » de la région.

Le chef de la police du Sistan-Baloutchistan s’est vanté de la réussite de ce plan, affirmant que « 1 118 personnes, tous chefs d’accusation confondus, ont été arrêtées en 48 heures » à la suite d' »opérations nombreuses et coordonnées » dans toute la province. Il a également déclaré que 126 armes avaient été saisies au cours de ces opérations, ce qui représente une augmentation de 100 % par rapport au nombre d’armes illégales saisies l’année précédente. Il convient de noter que des plans similaires ont été mis en œuvre dans d’autres provinces, comme Alborz.

Le régime iranien menace les jeunes

Face à la résistance croissante du peuple iranien contre les forces de répression, Ahmad Vahidi, le ministre de l’Intérieur du régime, a eu recours à des menaces à l’encontre des jeunes.

Il a déclaré que le régime considère l’utilisation d’armes froides comme équivalente à celle d’armes à feu et que toute personne commettant un crime avec une arme froide sera punie de la même manière que ceux qui utilisent des armes à feu. Cette menace est un nouvel exemple des tentatives du régime pour réprimer l’agitation croissante au sein de la population.

Pression croissante sur les femmes sous prétexte de faire respecter le code vestimentaire du régime

Depuis la mi-avril, la police de Téhéran a intensifié son harcèlement des personnes concernant les lois sur le hijab. Dans une déclaration publiée à la mi-avril, les autorités ont indiqué que plus de 150 établissements commerciaux avaient été fermés dans les 24 heures parce que leurs employées ne portaient pas le voile.

Ahmad Reza Radan, ancien chef de la police de Téhéran, avait des convictions strictes en matière de morale et de coutumes. En 2007, lors de son investiture, Radan a déclaré que les femmes qui ne portent pas le hijab souffrent de « troubles de la personnalité et d’une moralité anormale » et que « le hijab inapproprié nuit à la sécurité morale et menace la sécurité intérieure ».

M. Radan a été le responsable suprême de l’application de l’obligation de porter le voile jusqu’en 2014 et était connu pour ses méthodes d’application strictes.

Le régime l’a choisi pour obliger les femmes de tout le pays à se conformer à l’obligation de porter le hijab. Le 7 janvier, M. Khamenei a nommé M. Radan à la tête des forces de police du régime, soulignant ainsi l’intolérance du régime à l’égard des femmes qui apparaissent en public sans foulard.

Source : INU (Iran News Update)/ CSDHI 

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