– Constamment visés par le pouvoir iranien, notamment par de fréquentes interpellations, Anisha Asadollahi et Keyvan Mohtadi ont été arrêtés en mai 2022 à leur domicile de Téhéran. Moins d’un an plus tard, la justice iranienne les a condamnés à plusieurs années de prison, des sentences confirmées en appel…
Quelques jours après leur participation au rassemblement de la fête du Travail, le 1er mai 2022, Anisha Asadollahi et Keyvan Mohtadi avaient été interpelés à leur domicile. L’expression d’une animosité du régime iranien vis-à-vis de l’action syndicale, qui a débouché, pour Asadollahi, sur une condamnation à un an de prison, dont six mois avec sursis, et 74 coups de fouet, rapporte l’Union syndicale Solidaires.
En ce début d’année 2023, la répression n’a pas relâché son emprise sur le couple : en mars dernier, Keyvan Mohtadi a vu sa peine de 6 années de prison confirmée en appel, quelques semaines avant celle de sa compagne Anisha Asadollahi. La Cour d’appel de Téhéran a en effet une peine de 5 ans et 8 mois de prison à son encontre, pour « entente et conspiration contre la sécurité nationale » et « propagande contre le régime ».
Selon l’agence HRANA, organe de communication de l’ONG Human Rights Activists in Iran, Asadollahi est entrée à la prison d’Evin de Téhéran pour commencer à purger sa peine.
Karin Deutsch Karlekar, directrice des programmes de liberté d’expression à risque pour l’organisation PEN America, a appelé sur le réseau social X à la libération des deux auteurs, rappelant que « la liberté d’expression n’est pas un crime ».
La double peine
Auteurs et traducteurs, Anisha Asadollahi et Keyvan Mohtadi sont membres de l’Association des auteurs iraniens (Iranian Writers’ Association, IWA), organisation interdite en 1981 par la République islamique d’Iran et régulièrement harcelée par les autorités.
Leur engagement syndical les expose un peu plus à la répression. L’arrestation du couple, le 9 mai 2022, survenait ainsi après leur rencontre avec deux syndicalistes français, Cécile Kohler et Jacques Paris, eux-mêmes emprisonnés depuis et accusés d’avoir tenté de « provoquer des troubles », d’après l’AFP. Au total, quatre ressortissants français sont toujours détenus en Iran, après les libérations de Benjamin Brière et Bernard Phelan en mai 2023.
L’engagement et les activités d’Anisha Asadollahi et Keyvan Mohtadi les ont particulièrement exposés à la répression du régime iranien. D’une manière générale, les auteurs font partie des cibles privilégiées de la république islamiste : en 2022, 57 personnes étaient emprisonnées en Iran pour leurs textes et leurs opinions.
Ce qui place le pays juste derrière la Chine, selon PEN America, dans le classement des pays qui jettent le plus d’auteurs en prison…
Source : Actualitté.com Les univers du livre/ CSDHI
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