À la suite de la destruction de certaines sections de la prison d’Evin et du transfert forcé des prisonnières, Mme Korvandi a été transférée dans l’établissement tristement célèbre de Qarchak.
Azar Korvandi souffre d’un grave blocage dans deux artères coronaires principales. En raison de la détérioration de son état de santé, elle a récemment été transférée à l’infirmerie de la prison, où elle a reçu une oxygénothérapie et a subi un électrocardiogramme (ECG). Toutefois, l’infrastructure médicale insuffisante de Qarchak ne permet pas de répondre à ses besoins urgents, et les médicaments prescrits ne sont plus efficaces.
Prison de Qarchak : un établissement aux conditions inhumaines
La prison de Qarchak est en proie à des conditions sanitaires et de vie désastreuses. L’absence de toilettes appropriées, l’utilisation de sanitaires en plastique de fortune, une nourriture de mauvaise qualité, l’absence d’installations pour cuisiner, ainsi que l’incarcération des détenues politiques aux côtés de toxicomanes et de personnes souffrant de troubles mentaux ont transformé cet établissement en un lieu de souffrance psychologique et physique permanente pour les prisonnières.
De nombreuses détenues transférées à Qarchak n’ont pas reçu leurs effets personnels et sont privées des biens les plus élémentaires. Cela a de graves conséquences sur leur santé physique et mentale, mettant leur vie en danger sérieux.
Négligence médicale systématique : un jeu mortel avec la vie d’une prisonnière
En dépit du besoin urgent d’Azar Korvandi de soins spécialisés liés à ses problèmes cardiaques et à ses antécédents de cancer, les autorités ont non seulement refusé son transfert à l’hôpital, mais elles ont également rejeté les demandes de permission médicale.
Ce refus s’inscrit dans un schéma plus large et systématique du régime iranien : priver les prisonniers politiques de soins médicaux essentiels, une pratique qui conduit souvent à leur mort progressive.
Parcours d’Azar Korvandi
Née en 1962, Azar Korvandi est mariée et mère de deux enfants. Elle avait déjà été emprisonnée en tant que détenue politique dans les années 1980. À cette époque, elle était enceinte lors de son arrestation et a accouché alors qu’elle subissait des interrogatoires dans des conditions carcérales dures.
Elle a été arrêtée à l’été 2019, accusée de collaboration avec l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI) et de propagande contre le régime, après avoir organisé des séances de conseil familial dans son jardin privé à Chahriar. Elle a été libérée sous caution à cette époque, mais a ensuite été condamnée en décembre 2021 par le tribunal révolutionnaire de Téhéran.
Mme Korvandi a été condamnée à cinq ans de prison pour « rassemblement et collusion en vue d’agir contre la sécurité nationale », ainsi qu’à une peine supplémentaire d’un an pour « propagande contre l’État ». À titre de peine complémentaire, elle a été interdite de quitter le pays pendant deux ans et de participer à des groupes sociaux, politiques et culturels pour une durée de deux ans.
Le 30 juillet 2023, elle a été convoquée par la première section du bureau d’exécution des peines du parquet du district 33 de Téhéran, arrêtée, puis transférée à la prison d’Evin pour purger sa peine.

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