Amnesty International : Des milliers en danger d’exécution
Amnesty International a lancé un avertissement sévère sur la « crise des exécutions » en cours en Iran, la décrivant comme ayant atteint des proportions terrifiantes. Dans un appel urgent publié le 10 septembre, l’organisation a déclaré :
« Des milliers de personnes risquent l’exécution après avoir été condamnées à mort, notamment pour des infractions liées à la drogue ou sur la base d’accusations vagues et trop larges à l’issue de procès profondément inéquitables, ou encore sont actuellement sous enquête ou poursuivies pour des charges passibles de la peine capitale. »
Depuis les manifestations de 2022, les autorités du régime iranien ont « instrumentalisé la peine de mort comme un outil de répression », avec plus de 800 exécutions en 2025 seulement.
« Les autorités iraniennes ont utilisé la peine de mort pour instiller la peur au sein de la population et renforcer leur emprise sur le pouvoir », a ajouté Amnesty.
Une forte augmentation des exécutions
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a confirmé qu’entre janvier et fin août 2025, au moins 841 exécutions ont eu lieu. Amnesty a noté qu’il s’agit « d’une augmentation spectaculaire de l’usage de la peine de mort depuis 2024, où le nombre d’exécutions entre janvier et août n’avait été “que” de 429 ».
Selon Amnesty International, « les responsables judiciaires ont appelé à accélérer les procès et à infliger des peines sévères, y compris la peine de mort, à ceux accusés de “soutien” ou de “collaboration” avec Israël » après le conflit armé de juin 2025 entre l’Iran et Israël.
Les médias d’État ont même « plaidé pour la répétition des massacres de prisonniers de 1988 », citant un article de Fars News affirmant que « les éléments mercenaires… méritent des exécutions à la manière de 1988 ».
Prisonniers politiques et minorités en danger
Le rapport d’Amnesty International répertorie de nombreuses personnes condamnées à mort, y compris des femmes militantes et des détenus connus. Amnesty a souligné que les procès devant les tribunaux révolutionnaires « manquent d’indépendance et prononcent des peines sévères à l’issue de procès grossièrement inéquitables. Les individus jugés devant ces tribunaux se voient systématiquement refuser leurs droits à un procès équitable. »
Amnesty International a également mis en garde contre l’impact disproportionné sur les minorités :
« L’usage de la peine de mort par les autorités iraniennes touche de manière disproportionnée les minorités opprimées d’Iran, en particulier les communautés afghanes, baloutches et kurdes. »
Appel à l’action internationale
Réaffirmant sa position, Amnesty a déclaré :
« La peine de mort constitue une violation du droit à la vie tel que proclamé dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et représente la forme ultime de peine cruelle, inhumaine et dégradante. »
L’organisation a appelé Téhéran à « suspendre immédiatement toutes les exécutions prévues, annuler toutes les condamnations à mort et instaurer un moratoire officiel sur les exécutions, en vue d’abolir totalement la peine capitale ».
Un régime de la peur
Les conclusions d’Amnesty International soulignent que la peine de mort est devenue l’un des principaux outils de répression du régime iranien, utilisée pour instiller la peur et étouffer la dissidence. Alors que des milliers de personnes restent en danger, le rapport avertit que les autorités iraniennes entretiennent un cycle de peur, d’injustice et de violence qui éloigne encore davantage le peuple du système au pouvoir.

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