« L’agression extérieure a nourri une répression intérieure encore plus dure », a déclaré Mme Sato. « Les droits à la vie et à la liberté du peuple iranien sont menacés comme jamais auparavant. »
Répression accrue après les attaques de juin
Dans son rapport présenté à l’Assemblée générale, la Rapporteuse spéciale souligne que les mesures d’urgence adoptées pendant la crise ont entraîné :
des expulsions massives de ressortissants afghans,
une nouvelle législation sur l’espionnage restreignant davantage les libertés civiles,
et une intensification des campagnes de surveillance et d’arrestations massives visant les militants, les minorités ethniques et religieuses, ainsi que toute personne soupçonnée de dissidence ou d’espionnage.
Mme Sato a condamné les attaques menées par Israël et les États-Unis contre l’Iran en juin 2025, qualifiées d’« emplois illégaux de la force en violation de la Charte des Nations unies ». Selon son rapport, cette escalade de douze jours aurait fait plus de 1 100 morts, dont de nombreuses femmes et enfants, et plus de 5 600 blessés. Les infrastructures civiles ont été lourdement touchées, notamment les zones résidentielles, les hôpitaux et les bâtiments de médias, provoquant panique et déplacements massifs.
« Ces attaques ont dévasté la vie civile et les infrastructures essentielles », a averti Mme Sato.
Elle a mis en garde contre toute frappe visant des installations nucléaires placées sous supervision de l’AIEA, soulignant que de tels actes risqueraient d’entraîner des conséquences humanitaires et environnementales catastrophiques.
Explosion du nombre d’exécutions
Le rapport fait état d’une hausse spectaculaire et alarmante du recours à la peine de mort. Mme Sato s’inquiète du fait que plus de 1 000 cas d’exécutions confirmées lui aient été signalés en septembre 2025 — le chiffre le plus élevé depuis des années.
Elle décrit cette situation comme une politique délibérée de peur et de représailles, de nombreuses condamnations à mort ayant été prononcées à l’issue de procès inéquitables ou sur la base de charges vagues liées à la sécurité nationale.
La Rapporteuse spéciale a également dénoncé une intensification de la répression transnationale, les autorités iraniennes ciblant les dissidents à l’étranger par l’intimidation, la surveillance et les menaces.
Appel à un sursaut national contre l’intensification de la répression
Mme Sato a exhorté le gouvernement iranien à saisir cette période comme une occasion d’unité et de réconciliation.
« C’est un moment charnière pour l’Iran, un moment pour reconstruire la confiance entre l’État et son peuple », a-t-elle déclaré.
« Mettre fin aux exécutions, protéger les libertés fondamentales et faire respecter l’État de droit sont les premiers pas indispensables. »
Elle appelle les autorités à :
instaurer un moratoire sur la peine de mort,
garantir les droits à un procès équitable,
libérer toutes les personnes détenues pour l’exercice pacifique de leurs droits fondamentaux,
et protéger les avocats, journalistes, défenseurs des droits humains et minorités contre les violences et intimidations.
Mme Sato a également exhorté les autres États à soutenir les acteurs de la société civile iranienne en danger et à coordonner leurs efforts contre la répression transnationale.
« Responsabilité et transparence sont indispensables à tout avenir possible », a-t-elle conclu.
« Le peuple iranien mérite la paix, la dignité et la justice — et la communauté internationale doit se tenir à ses côtés dans cette quête. »
À propos de la Rapporteuse spéciale
Mai Sato est la Rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits humains en République islamique d’Iran.
Les Rapporteurs spéciaux, Experts indépendants et Groupes de travail constituent les Procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Ces experts travaillent à titre bénévole, sans rémunération, et indépendamment de tout gouvernement ou organisation, y compris du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) et des Nations unies.
Leurs opinions n’engagent donc pas l’ONU et reflètent uniquement leur analyse personnelle.
Les observations et recommandations des mécanismes onusiens relatifs aux droits humains, y compris les Procédures spéciales, les organes de traités et l’Examen périodique universel, sont disponibles sur le Portail universel des droits humains : https://uhri.ohchr.org/en/

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