Des témoins du massacre et des prisonniers politiques rescapés des prisons, ainsi que des militants des Moudjahidine du peuple à l’intérieur de l’Iran se rallient au mouvement pour la justice
En réponse à l’appel de Mme Maryam Radjavi, la Présidente-élue de la Résistance iranienne, à la justice pour les 30000 prisonniers politiques massacrés en Iran en 1988, plusieurs témoins de ce génocide, des prisonniers politiques rescapés des prisons du régime, ainsi que de jeunes militants des Moudjahidine du peuple à l’intérieur de l’Iran qui ont réussi récemment à quitter l’enfer du régime des mollahs pour rejoindre ce mouvement, ont présenté leurs témoignages lors d’une conférence à Paris intitulée « Appel à la justice, traduction devant la justice des auteurs de crimes contre l’humanité en Iran et en Syrie ».
Dans cette conférence tenue le 26 novembre en présence de Mme Radjavi et de nombreuses personnalités politiques ainsi que des juristes internationaux, l’ampleur qu’a prise le mouvement de demande de justice pour les prisonniers politiques massacrés en Iran en 1988, a été particulièrement remarqué.
La Présidente-élue de la Résistance iranienne a déclaré à ce propos : « Cette demande de justice vise les fondements de la dictature religieuse. Il faut que soient rouverts les dossiers concernant les exactions au centre de détention Kahrizak, ceux portant sur les crimes de guerre pendant les huit années de la guerre contre l’Irak, l’exécution systématique de nos compatriotes arabes, baloutchis et kurdes, le massacre par dizaines de nos compatriotes sunnites, la répression de nos compatriotes bahaïs et d’autres minorités religieuses uniquement pour leur foi religieuse, ainsi que les dossiers d’assassinats en série des années 1990. »
« Le message central de cette demande de justice est de voir renversé le régime du Guide suprême dans sa totalité et la récupération des droits bafoués du peuple iranien, notamment sa liberté et sa souveraineté. »
Cette conférence comprenait deux parties différentes, la première étant consacrée à la situation catastrophique des droits humains en Iran. Mais la demande de justice et la fin de l’impunité pour les responsables des massacres et de tueries en Iran et en Syrie ont été particulièrement soulignées au cours des deux parties de la conférence. Des extraits d’une lettre adressée à la conférence par un nombre de prisonniers politiques, ont été lus.
Ensuite, des témoins ont raconté leurs vécus et des récits de ce qu’ils avaient vu de la répression de plus en plus féroce et généralisée à travers le pays, ainsi que les activités des Moudjahidine du peuple à l’intérieur pour informer l’opinion et dénoncer ces crimes.
Farideh Goudarzi, l’un des témoins du massacre de 30000 prisonniers politiques en 1988, a vu son époux, sa sœur et son frère exécutés en 1984 et en1988 pour avoir été des sympathisants des Moudjahidine du peuple. Elle a donné naissance à son fils, Iman, en prison et a été sauvagement torturée pendant cinq ans et demi à la prison de Hamedan. Dans son témoignage, elle a affirmé que le mollah Ebrahim Raïssi, alors procureur du « tribunal » de Hamedan et l’un des membres de la « commission de la mort » en 1988, était présent en personne lors des séances de la torture. Aujourd’hui, Raïssi est l’un des plus hautes autorités du régime ; son nom circule même comme un possible successeur du « guide suprême » Ali Khamenei. Connu pour être l’un des dirigeants du régime les plus impitoyables, Khamenei lui a confié le contrôle d’Astane Qods-e Razavi, un empire commercial et financier d’une valeur légendaire pour le récompenser des services rendus au régime.
Iman Afsahi, 33 ans, étudiant en droit privé, est né en prison en 1983. Fils de Mme Goudarzi, il a été arrêté en 2011 pour ses liens avec les Moudjahidine du peuple et des « activités de propagande contre le régime ». Iman a présenté un récit poignant sur le vécu horrible des enfants nés en prison, l’exécution de son père, Behzad Afsahi, le massacre de prisonniers politiques dont son oncle, Parviz Goudarzi et sa tente, Fariba Goudarzi, en 1988.
Shabnam Madadzadeh, étudiante en troisième année de l’informatique à l’Université Tarbiat-e Mo’alem de Téhéran, a été arrêtée à 21 ans à Téhéran et incarcérée pendant cinq années. Son témoignage a porté sur les tortures physiques et psychologiques qu’ont subies elle et d’autres femmes prisonnières dans les prisons terrifiantes d’Evin, Gohardacht, Ghartchak à Varamine et Kotchouï à Karadj.
Arash Mohammadi, 25 ans, a été arrêté pour la première fois à l’âge de 19 ans, pour ses activités d’information en faveur des Moudjahidine du peuple et transféré aux cellules spéciales du ministère du Renseignement à la Prison d’Evin. Il a été arrêté une deuxième fois en 2012 alors qu’il tentait tout simplement de porter des secours aux victimes du séisme en Azerbaïdjan. Arash parle du cauchemar de l’attente dans les couloirs de la mort des milliers de prisonniers condamnés à mort, les souffrances au quotidien d’enseignants, d’ouvriers, d’étudiants et d’artistes jetés en prison, des enfants forcés à travailler, des coups de fouet infligés aux ouvriers affamés, les ravages de la toxicomanie, ainsi que la colère et la volonté de la jeunesse pour éradiquer l’oppression des mollahs…
Mme Radjavi a souligné qu’aujourd’hui, «les mollahs ne sont plus capables, comme par le passé, de contrôler totalement les factions internes, pas plus que de contenir les protestations sociales. « Ils sont dans une telle impasse qu’ils n’hésitent plus à mettre en garde contre les menaces pour leur régime allant jusqu’à avouer parfois que celui-ci n’a pas d’avenir ». « Le peuple de son côté continue ses manifestations de protestation devenues quotidiennes en préparation du grand soulèvement populaire contre le régime du « Guide suprême » et pour la liberté de l’Iran. »
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