Le mardi 15 novembre, un grand nombre de travailleurs – notamment des retraités de la Régie des transports urbains et des ouvriers du secteur industriel – ont participé à une manifestation imposante devant le parlement (Majlis) afin de protester contre le nouveau code du travail inique des mollahs.
Un grand nombre de travailleuses et d’épouses d’ouvriers ont participé à cette manifestation. Des groupes d’étudiants y ont également participé pour soutenir les travailleurs. Le rassemblement a eu lieu alors que les forces répressives du régime ont essayé d’empêcher les gens de rejoindre les manifestants.
Les agents du régime ont brutalement attaqué ceux qui marchaient depuis la place Baharestan vers l’avenue Pirouzi et les ont empêchés de rejoindre les manifestants.
De nombreuses personnes ont été blessées par des coups de matraques. Les agents des renseignements du régime ont arrêté deux étudiants, mais face aux protestations des manifestants ont été contraints de les libérer.
Les manifestant scandaient les slogans suivants : « Les prisonniers politiques doivent être libérés », « Les ouvriers emprisonnés doivent être libérés » ; « Les contrats temporaires réduisent les ouvriers à l’esclavage » ; « Les contrats permanents doivent être rétablis » ; « Les sociétés sous-traitant réduisent les ouvriers à l’esclavage » ; « Travailleurs, enseignants, étudiants, unité! unité! » ; « Le droit de grève et le droit de manifester sont des droits indiscutables » ; « Le projet de loi proposé par le gouvernement garantit l’esclavage » ; « Le droit à la subsistance et le droit à la dignité sont des droits indiscutables » ; « Le nouveau code du travail sert les intérêts des patrons » ; « Ouvriers iraniens, unité ! unité ! » ; « Le droit de grève, le droit de manifester et le droit de créer des organisations syndicales sont des droits incontestables ». Les manifestant ont scandé des slogans contre Nobakht, le porte-parole du gouvernement Rohani, et ont demandé sa démission.
Dans le cadre du projet de loi, présenté au Parlement par le gouvernement Rohani, l’augmentation du salaire minimum des travailleurs dépend de la situation économique. Cette loi permet aux employeurs de refuser toute augmentation de salaire sous prétexte que la situation économique est mauvaise. Ainsi, les salaires ne seront même pas augmentés proportionnellement à l’inflation. Par ailleurs, dans ce projet de loi, il n’y a aucun élément obligeant les employeurs de s’occuper de la question de couverture d’assurance maladie pour les travailleurs. Elle permet la mise en place de « comités disciplinaires » au sein des entreprises. Il s’agit d’un organe répressif qui a le pouvoir de licencier les salariés.
Ce nouveau code du travail affectera la vie de plus de 13 millions de personnes. Si l’on prend en compte les familles de ces salariés, cela affectera la vie de près de 50 millions de personnes (60% de la population du pays) et augmentera les pressions sur ceux qui vivent en-deçà du seuil la pauvreté. Il refuse aux travailleurs le droit de protester et le droit de faire grève.
Le texte du nouveau code du travail est tellement mauvais que les responsables du régime et les députés ont donné au gouvernement de Rohani l’avertissement suivant : l’entrée en vigueur du nouveau code du travail risque de provoquer des protestations massives de la part des ouvriers.
Une Résolution du Syndicat des travailleurs de la Régie des transports urbains de Téhéran a été lue à la fin de la manifestation. La résolution demande au gouvernement de retirer immédiat ce projet de loi, mettre fin aux contrats de travail temporaires et aux agissements des entreprises sous-traitant qui imposent aux ouvriers des conditions travail insupportables.
Selon le ministère du Travail, 75% des salarié travaillent dans le cadre de contrats de travail temporaire. La Résolution demande le rétablissement des contrats directs et permanents, ainsi que le rétablissement du droit de constituer des syndicats indépendants dans toutes les entreprises.
Concomitamment avec la manifestation des travailleurs, plusieurs centaines d’actionnaires des sociétés « Samen al-Hujaj » et « Padideh » ont protesté devant le parlement contre le pillage de leurs actifs par des agents du régime. Venus de diverses provinces (notamment de Lorestan et de Chahar-Mahal et Bakhtiari), ils ont scandé les slogans suivants : « Les biens de la nation sont volés par le gouvernement » ; « Les actionnaires de Padideh ont ras-le-bol », « Le ministre du travail est indigne et doit démissionner » ; « Jusqu’à quand nous devrons souffrir ? » ; « Jusqu’à quand nous devrons supporter des injustices et des oppressions ? » ; « Nous avons entendu beaucoup de promesses, mais n’avons rien vu ».
Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 15 novembre 2016
Le 15 novembre 2016
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