Au moins huit prisonniers politiques à Téhéran et à Karaj, en Iran, sont actuellement en grève de la faim et leur vie est en danger. Ils exigent de meilleures conditions et la révision de leurs peines de prison injustes. Bien qu'au moins un prisonnier politique en Iran soit décédé à la suite de sa grève de la faim, les responsables judiciaires ont non seulement ignoré l'aggravation de l'état de santé des grévistes, mais, dans certains cas, les ont également punis pour leurs protestations.
Les prisonniers politiques, Arash Sadeghi, Mehdi Rajabian et son frère Hossein Rajabian, Ali Shariati et Vahid Sayyadi Nasirpour sont actuellement en grève de la faim dans la prison d'Evine à Téhéran.
Selon une source bien informée, Sadeghi, un militant des droits civiques, a entamé une grève de la faim le 24 octobre 2016 dans le quartier 8 de la prison d'Evine, le jour où sa femme et son camarade prisonnier politique, Golrokh Ebrahimi Iraee, ont été placés en détention. Sa femme a été conduite dans le quartier des femmes de la Prison d'Evine pour purger sa peine de six ans d'emprisonnement pour «insultes envers le sacré» et «propagande contre l'État».
"La pression artérielle d'Arash a chuté et il a refusé les injections intraveineuses et des médicaments", a déclaré la source à la Campagne internationale pour les droits de l'homme en Iran. "En violation des règles de la prison, on lui a nié le droit de voir sa femme et les responsables de la prison lui ont dit qu'il n'obtiendrait pas de droits de visite à moins qu'il ne cesse sa grève de la faim".
Le 7 juin 2016, Sadeghi a commencé à purger une peine de prison de 19 ans pour «rassemblement et collusion contre la sécurité nationale», «propagande contre l'État», «diffusion de mensonges dans le cyberespace» et «insulte du fondateur de la République islamique».
Mehdi et Hossein Rajabian ont entamé une grève de la faim conjointe le 28 octobre 2016. Les frères, qui ont commencé à purger une peine de trois ans de prison en juin 2016 pour avoir distribué de la musique clandestine, exigent une permission médicale et d'être remis ensemble dans le même quartier de la prison où ils avaient été initialement placés dans la prison d'Evine. Le 13 novembre, Mehdi Rajabian a été transféré à l'hôpital à la suite de la détérioration de son été de santé en raison de sa grève de la faim.
"La santé des deux frères a empiré depuis qu'ils ont commencé la grève de la faim", a déclaré une source informée à la Campagne. «Hossein a une infection pulmonaire sévère. Il était à l'hôpital depuis cinq jours avant de commencer sa grève de la faim et les médecins avaient dit alors qu'il avait besoin de davantage de traitements médicaux. Mehdi souffre d'une maladie semblable à la sclérose en plaques - ce n'est pas clair. Il est très faible et ne peut marcher qu'avec une canne.
Shariati, un militant des droits civiques, a entamé sa grève de la faim le 31 octobre 2016 alors qu'il commençait à purger une peine de cinq ans de prison pour avoir protesté contre les attaques acides contre les femmes. Depuis du 9 novembre, il a cessé de boire du liquide, ce qui le rend très faible, a déclaré une source à la campagne. Shariati proteste contre son «retour forcé en prison pour purger une peine sans fondement juridique», selon sa mère, Shayesteh-ol-Sadat Shahidi.
Mohammad Ali Taheri, le fondateur du groupe spirituel Erfan-e Halgheh, a débuté une grève de la faim à Evine le 18 octobre 2016 pour exiger la fin de son incarcération illégale. La peine de cinq ans d'emprisonnement de Taheri pour "insulte envers le sacré", "contact immoral avec les femmes" et "application de procédures médicales illégales" s'est terminée le 7 février 2016, mais il n'a pas été libéré. Les autorités dissimulent son emplacement à sa famille depuis fin octobre.
Nasiri a entamé une grève de la faim le 16 octobre 2016 parce que la cour d'appel ne s'est pas encore réunie pour examiner sa demande d'appel - déposée il y a plus d'un an - contre une peine de huit ans d'emprisonnement pour "insulte envers le sacré et le Guide suprême" ainsi que "propagande contre l'Etat".
Rasoul Razavi, Morteza Moradpour et Hossein Alimohammadi, tous des militants des droits de l'Homme azerbaïdjanais, ont été condamnés respectivement à deux, trois et cinq ans de prison pour avoir fait campagne contre la discrimination ethnique dans la province de l'Azerbaïdjan oriental. Après avoir été en grève de la faim dans la prison de Tabriz pendant plusieurs jours, Razvi et Moradpour ont été transférés dans une prison de Karaj, dans la province d'Alborz, le 5 novembre 2016 comme punition à leurs protestations. Hossein Ali Mohammadi a donc terminé sa grève de la faim, a appris la Campagne.
Le 10 juin 2011, le militant politique et dissident Hoda Saber est décédé suite à un manque de traitement médical à la prison d'Evine huit jours après avoir entamé une grève de la faim.
Les détenus politiques en Iran reçoivent systématiquement un traitement discriminatoire, y compris le refus de soins médicaux nécessaires.
Source : Campagne internationale pour les droits de l'homme en Iran
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