Sid Ahmed Ghozali ancien premier ministre d’Algérie est intervenu lors d’une conférence appelant à la fin de l'impunité des auteurs de crimes contre l'humanité en Iran et en Syrie qui s'est tenue, le samedi 26 novembre, à la de la Mutualité à Paris. De nombreuses personnalités dont la présidente élue de la Résistance iranienne Maryam Radjavi et des dirigeants de l’opposition syrienne et des figures politiques, juristes et défenseurs des droits de l’Homme sont intervenus lors de cette conférence. Plusieurs rescapés des prisons iraniennes qui ont récemment quitté l’Iran ont également pris la parole dont Shabnam Madadzadeh.
Voici l’intervention de Sid Ahmed Ghozali après avoir entendu ces témoignages émouvant: « Mes chers amis, mes chers frères, mes chères sœurs, dans le combat pour la liberté, la justice et la paix dans le monde.
Vous me donnez la parole, mais comment voulez-vous que je parle après avoir entendu ce qu’a dit la sœur Maryam Radjavi, ou bien cette jeune étudiante Shabnam Madadzadeh. C’est la voix étranglée que j’ai entendu le récit, le témoignage de cette jeune étudiante. Et comment derrière ce visage de Shabnam, un visage tranquille, serein, comment peut-on deviner une histoire aussi douloureuse qui est l’histoire du peuple iranien. Aujourd’hui, nous nous concentrons spécialement dans l’examen de cette douleur et la douleur du peuple syrien frère, qui est en train d’endurer depuis des années la pire des souffrances, dans l’histoire de notre planète. Je comprends Mme Radjavi que cette période que nous commémorons, je comprends la douleur que peut provoquer chez vous ce massacre de 30000 résistants iraniens à Téhéran sur une simple fatwa de Khomeiny qui d’un seul trait de plume a fait assassiner en moins de quatre mois 30000 prisonniers, c’est-à-dire des iraniens qui avaient déjà été jugés, et qui étaient en prison en train de purger leurs peines, et qui décident comme ça, froidement, de les assassiner et cela dans une sorte de conspiration du silence, une conspiration mondiale du silence.
Les syriens par milliers, par millions, déportés. Et on entend déjà des suggestions pernicieuses qui consistent à dire, on peut faire la paix en négociant avec Bachar al-Assad. Comment peut-on imaginer dans ce monde occidental souvent aveugle, que cet homme, ce chef d’un régime qui massacre ses enfants par centaines de milliers, qui massacre les enfants… comment peut-on imaginer une paix possible en Syrie en la présence de ce régime. Et si vous regardez la situation, la Syrie qui est un joyau de la civilisation humaine, comme l’est l’Irak, comme l’est l’Iran, comme l’est le Yémen, sont aujourd’hui des peuples qui souffrent de la dictature et comme par hasard, derrière tout ça, il y a le régime iranien. C’est l’administration américaine qui a offert avec l’intervention de 2003, comme un cadeau sur un plateau d’argent, le peuple irakien sous le joug d’une dictature religieuse qui est la plus cruelle de l’histoire contemporaine. Comment cette Syrie qui souffre, cette Syrie qu’on est en train de massacrer… commenet peut-on proposer à la résistance syrienne de s’arrêter et de « parler » avec le régime de Bachar al-Assad ? Par conséquent, vous regardez derrière tout ça, il y a l’Iran. Il y a le régime iranien.
Le régime iranien a décrété que la Syrie est sa 35ième province. Pourquoi ? Parce que le véritable objectif, et ça il faut le crier à travers le monde – le véritable objectif de la dictature iranienne c’est d’étendre son leadership à l’ensemble de la sphère arabo-musulmane. Et c’est ça la réalité. Et tous les gouvernements occidentaux se trompent quand ils croient qu’ils peuvent assurer la stabilité dans la région, et dans le monde, en négociant, en faisant ami-ami avec un régime tel que le régime iranien ; ou en suggérant qu’il est possible de travailler également avec le régime syrien.
Je m’efforce de surpasser la peine que je sens à travers les témoignages. J’en ai écouté des témoignages, des syriens et des iraniens, par milliers, et chaque fois, je reste bouleversé quand j’entends un nouveau témoignage. Mais par contre, j’ai la force pour refouler mes larmes quand je vois deux femmes iraniennes s’embrasser, deux générations se serrer dans les bras, alors cela décuple mes forces et je dirai la vérité mes chers frères et sœurs, on ne peut pas la taire, on ne peut pas la cacher éternellement. Et je suis sûr que derrière ce visage de Shabnam que nous avons vu tout à l’heure témoigner, qui est d’une grande sérénité, je suis sûr qu’il y a une douleur qui ne pourra pas disparaitre tant que justice ne sera pas rendue, tant que ces régimes ne seront pas jugés pour crimes contre l’humanité. »
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