Soulèvement en Iran -No.150
Malgré les mesures répressives et les tactiques trompeuses du régime iranien, et malgré le fait que le régime avait refusé d'accorder aux travailleurs une autorisation pour leur rassemblement, la population a fait de la Journée internationale des travailleurs, le1er mai, une journée de manifestations contre la dictature et pour protester contre la misère économique.
Maryam Radjavi, présidente-élue de la Résistance iranienne, a déclaré le 30 avril, s'adressant aux ouvriers iraniens : « Il est temps d'élargir le mouvement de protestation et de cibler la cause principale de la misère et du dénuement des travailleurs en s'associant à la lutte nationale pour le changement de régime. Les efforts pour faire aboutir ces revendications font partie de la lutte pour le renversement du régime théocratique. »
Voici quelques exemples de mouvements de protestation des travailleurs iraniens à l'occasion du 1er mai :
1. Malgré la préparation et la présence intensive des forces répressives, des milliers de travailleurs, d'enseignants, de retraités et d'autres personnes démunies se sont rassemblées devant le Majlis (parlement du régime) à Téhéran pour protester contre la misère économique. Les slogans de la foule étaient : « Les travailleurs emprisonnés doivent être libérés ; les prisonniers politiques doivent être libérés ; les enseignants emprisonnés doivent être libérés ; le pain, le logement et la liberté sont nos droits absolus ; la sécurité sociale est notre droit absolu ; travailleur, enseignant, étudiant ; unité, unité ; l’association et la grève sont notre droit absolu ; le seuil de pauvreté est de cinq millions de tomans, notre salaire est d'un million ; nous n'abandonnerons pas tant que nous n'aurons pas obtenu nos droits. »
Le rassemblement a donné lieu à des heurts lorsque les forces répressives ont attaqué les manifestants. Des agents en civil et des agents des services de renseignement ont confisqué les téléphones portables des manifestants et les ont cassés afin de les empêcher de prendre des photos et des vidéos de la scène des manifestations. Un certain nombre de manifestants ont été arrêtés lors des affrontements. Avec la réaction de la population, un certain nombre de femmes arrêtées ont réussi à fuir des griffes des agents du régime.
2. Des centaines de travailleurs ont défilé dans les rues de Kargar et de Hafez et se sont rassemblés devant la « Maison des travailleurs » sur l'avenue Abu Reyhan. Ils se sont insurgés contre la non-délivrance de l’autorisation pour leur rassemblement. La foule a scandé : « Mort à l'oppresseur, vive l'ouvrier. » Ils se sont ensuite dirigés vers la rue Jomhouri et portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « La table des travailleurs est encore vide ; Il y a toujours plus de chômage des travailleurs. » Suite à l'intervention de la police plusieurs travailleurs ont été arrêtés.
3. Un groupe de travailleurs du Syndicat des compagnies de bus s'est réuni au terminal Azadi à Téhéran. Ils avaient une pancarte sur laquelle il était écrit : « La Journée internationale des travailleurs : la journée de l'unité, de la solidarité et de la recherche de la justice. » Les ouvriers ont scandé : « Vive les travailleurs, vive l'unité ; vive le syndicat ; Travailleurs, unité, unité ; l'association indépendante est notre droit absolu. »
4. A Yazd, une foule immense de travailleurs a défilé sur le boulevard Modarres et la place Namaz. Ils scandaient : « Les travailleurs sont éveillés, ils détestent l'exploitation ; avec moins de détournement, notre problème sera résolu ; travailleurs, unité, unité. »
5. A Baneh, les ouvriers, les commerçants et les marchands ont poursuivi leur grève pour le 17ème jour consécutif. Les étudiants de l'Université Payame Noor à Baneh ont soutenu les commerçants et les marchands de la ville en se rassemblant devant l'université et en dressant symboliquement une nappe sans nourriture. Les manifestations à Baneh se sont poursuivies pendant la soirée avec un rassemblement devant le gouvernorat. Les forces répressives ont déployé un grand nombre de véhicules anti-émeutes remplis d'agents de renseignement dans les rues principales de la ville, notamment autour du gouvernorat, afin d'intimider la population. Trois autobus d'agents des Gardiens de la révolution (pasdaran) étaient stationnés devant le gouvernorat. Internet a été coupé aussi.
6. Dans le canton de Naysar à Sanandaj, la fête du 1er mai a été commémorée par le rassemblement des travailleurs et de leurs familles. Ils portaient des pancartes sur lesquelles il était inscrit : « Non à l'assassinat de porteurs frontaliers ; les travailleurs sont éveillés, ils détestent la discrimination ; Pain, logement, liberté ; Femme=Homme. »
7. Dans la Ville industrielle-1 de Sanandaj, des centaines de travailleurs se sont rassemblés et ont marché vers la Ville industrielle-3 et y ont organisé une célébration avec un fort thème politique.
8. A Saqez, un rassemblement à l'occasion de la Journée internationale des travailleurs sur la place Chami Vali Khan a été attaqué par les forces répressives et leurs agents locaux. L'attaque a conduit à des affrontements et plusieurs manifestants ont été arrêtés.
9. A Marivan, les travailleurs se sont rassemblés sur la place Shabrang et dans la ville industrielle de Marivan à l'occasion de la Journée internationale des travailleurs.
10. A Kamyaran, les travailleurs se sont rassemblés sur la place centrale de la ville à l'occasion de la fête des travailleurs.
11. Dans le Naqadeh, les activistes syndicaux ont commémoré la Journée internationale des travailleurs autour de la ville.
12. A Bandar Abbas, les travailleurs de la Gulf Star Oil Refinery ont protesté contre les salaires impayés pendant au moins deux mois et le congédiement de 30 collègues.
13. A Qazvin, un groupe de travailleurs s'est rassemblé devant la mairie.
14. A Ispahan, les retraités de la Isfahan Steel Company se sont rassemblés devant le bâtiment de la Caisse de retraite pour protester contre leurs conditions de vie déplorables.
15. A Suse un groupe d'ouvriers de l’usine de canne à sucre Haft-Tapeh a organisé une cérémonie devant l'usine le 30 avril.
16. En plus des rassemblements de protestation lors de la Fête des travailleurs, d'autres rassemblements de protestation des personnes spoliées se sont poursuivis le 1er mai. A Karaj, les personnes spoliées par l’établissement financière Alborz se sont rassemblées devant la « Maison du Peuple ». Les gardes anti-émeute leur ont lancé du gaz lacrymogène blessant plusieurs personnes. En même temps, de nombreux employés du même établissement se sont rassemblés devant le bâtiment de la coopérative rurale pour protester contre le non-paiement de leurs salaires depuis huit mois.
17. A Racht, les personnes spoliées par l'établissement financier Caspian se sont rassemblées devant la succursale de l'établissement, y jetant de la terre et des œufs pourris. La plupart des manifestants étaient des femmes. Ils ont lancé des pierres à la porte de l'établissement et ont brisé ses vitres, scandant : « Voleurs malhonnêtes, remboursez-nous votre argent. »
18. A Machhad, un groupe de personnes spoliées s'est rassemblé devant le gouvernorat. Ils ont scandé : « Rohani, le menteur ; où est notre argent » ; « Rohani, honte à toi ».
Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 2 mai 2018
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire