L'écologiste Afshin Sheikholeslami Vatani, un résident permanent des États-Unis, a été arrêté le 17 février 2019 chez son père à Sanandaj, capitale de la province iranienne du Kurdistan, un mois après être arrivé en Iran, a annoncé sa sœur au Centre pour les droits de l'homme en Iran (CDHI).
« Nos parents, notre oncle et quelques artisans étaient à l'intérieur de la maison lorsque plusieurs agents sont arrivés et ont procédé à une perquisition et ont emmené Afshin », a déclaré Negin Sheikholeslami Vatani lors d'un entretien téléphonique depuis la Suède le 27 février.
À cette date, Afshin n’avait passé qu’un bref appel à sa mère.
Afshin Sheikholeslami Vatani, ingénieur en génie civil, âgé de 40 ans, s'est rendu plusieurs fois en Iran sans problème depuis son immigration aux États-Unis en 2015 (il est actuellement résident permanent). Auparavant, il avait passé un an en prison pour ses activités politiques pacifiques.
« Afshin était un militant politique », a déclaré sa sœur au CDHI. « Ses activités consistaient principalement à commenter des questions politiques et relatives aux droits civils et à participer à des manifestations de rue à Sanandaj. Mais au cours des deux ou trois dernières années, il n’a mené aucune activité politique… Hormis sa carrière professionnelle, il n’a travaillé que pour des œuvres de bienfaisance et s’est concentré sur les questions environnementales, à nettoyer l’environnement et à planter des arbres.
Negin a ajouté : «… S'ils le retiennent pour quelque raison que ce soit, nous voulons connaître les accusations portées contre lui et la raison pour laquelle il a été arrêté. Ensuite, nous voulons une procédure judiciaire équitable et la permission pour nos parents de le voir. Rencontrer son père et sa mère ne menacera pas la sécurité nationale, mais calmera les craintes d’un vieux couple ».
Afshin a été arrêté pour la première fois par des agents du ministère du renseignement à Sanandaj en 2003 et condamné à un an de prison pour « propagande contre l'État », qui a été suspendu pendant trois ans. Deux ans plus tard, il fut de nouveau arrêté et purgea sa peine.
Sa deuxième arrestation a eu lieu en 2011, alors qu'il participait à un rassemblement devant la prison centrale de Sanandaj pour protester contre la peine de mort prononcée contre le militant politique kurde, Habibollah Latifi.
Accusé de « perturber l'ordre public », il fut maintenu pendant trois semaines dans le centre de détention du ministère du renseignement, avant d'être libéré sous caution.
Depuis janvier 2018, des dizaines d’écologistes ont été arrêtés en Iran dans le cadre d’une campagne de répression qui s’accroît de plus en plus, menée par l’organisation du renseignement des pasdarans (IRGC).
Huit écologistes - Niloufar Bayani, Houman Jowkar, Taher Ghadirian, Morad Tahbaz, Sepideh Kashani, Amir Hossein Khaleghi, Sam Rajabi et Abdolreza Kouhpayeh - sont actuellement jugés par le système impénétrable des tribunaux révolutionnaires du pays, sur la base d’accusations cruellement déficientes en matière de procédure régulière selon les normes internationales. Certains d'entre eux risquent la peine de mort.
Trois grandes agences officielles iraniennes, dont la plus haute instance de sécurité du pays, ont déclaré que les défenseurs de l’environnement arrêtés étaient tous innocents des accusations d’espionnage qui leur étaient reprochées.
Leur détention qui se poursuit a suscité un tollé international. L'ONU a qualifié les accusations portées contre les défenseurs de l'environnement de « difficiles à comprendre » et, en février 2019, a déclaré : « Nulle part dans le monde, y compris en Iran, la protection de l’environnement ne doit être assimilée à de l'espionnage ou considérée comme un délit ».
Source : Les droits de l’homme en Iran
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