Par. Struan Stevenson
Lors d'une conférence intitulée Droits humains en Iran qui s'est tenue au Palais des Nations au siège des Nations Unies à Genève le 7 mars 2019. Struan Stevenson, coordinateur de la Campagne pour le changement en Iran (CiC) et ancien membre du Parlement européen représentant l'Ecosse (1999-2014), est intervenu sur la grave situation des droits de l'homme en Iran :
Lors d'une conférence intitulée Droits humains en Iran qui s'est tenue au Palais des Nations au siège des Nations Unies à Genève le 7 mars 2019. Struan Stevenson, coordinateur de la Campagne pour le changement en Iran (CiC) et ancien membre du Parlement européen représentant l'Ecosse (1999-2014), est intervenu sur la grave situation des droits de l'homme en Iran :
« Après 40 ans d’une dictature théocratique violente, 80 millions d'Iraniens en ont assez aujourd'hui. Des manifestations nationales, impliquant des centaines de milliers de citoyens iraniens, font rage depuis plus de 14 mois dans les villes d'Iran. Des hommes, des femmes, des étudiants, des enseignants, des conducteurs de camions, des ouvriers de l’usine de canne à sucre, des propriétaires d'entreprises et des retraités sont descendus dans la rue pour protester contre la violence et la corruption du régime théocratique qui a spolié la richesse de l'Iran, opprimé son peuple et mené des guerres par procuration à travers le Moyen-Orient. La classe moyenne iranienne a pratiquement disparu et la pauvreté est plus que jamais répandue. Les gens luttent aujourd'hui pour nourrir leurs familles dans un contexte marqué par les coupures d'électricité, les pénuries d'eau, la flambée des prix des aliments et les salaires impayés.
Au lieu d'essayer de relever le niveau de l'économie en ruine de l'Iran, les mollahs ont utilisé leur équivalent de la Gestapo, le Corps des gardiens de la révolution islamique (pasdaran), pour réprimer les manifestants, assassiner des dizaines de personnes et arrêter plus de dix mille. Mais le peuple iranien n’a plus peur. Il exige ouvertement un changement de régime. L'Iran est le pays le plus répressif du Moyen-Orient. Il exécute plus de personnes par habitant que n'importe quel autre pays dans le monde. Nous sommes en présence d’un régime qui torture, viole et exécute les prisonniers politiques. Un régime qui fouette, lapide, ampute des membres, arrache des yeux et pend des personnes en public. Un régime qui a exécuté plus de 4 000 personnes, dont des femmes et des enfants depuis que le prétendu « modéré », Hassan Rohani, est devenu président. C'est une dictature qui gouverne par la corruption, les pots-de-vin, le chantage, l'extorsion et la peur.
En 1988, le régime a massacré plus de 30 000 prisonniers politiques, pour la plupart des partisans et membres des Moudjahidine du Peuple d'Iran (OMPI ou MEK), dans une atrocité bien documentée qui fait maintenant l'objet de rapports d’Amnesty International et d'enquêtes par les Nations unies. Les auteurs de ce massacre sont toujours en position de pouvoir au sein du régime actuel. Beaucoup se sont même vantés de leur rôle. Il s'agit d'un régime qui utilise ses ambassades comme des usines à bombes et des cellules terroristes, complotant des meurtres en Europe et en Amérique, comme en témoigne l'arrestation, le 30 juin dernier, d'Assadollah Assadi, un diplomate de l'ambassade d'Iran à Vienne. Assadi a été accusé d'avoir remis une bombe à deux agents des mollahs et de leur avoir donné l'ordre de bombarder de poser une bombe dans un Rassemblement organisé à Paris par l'OMPI et le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), la principale opposition démocratique aux mollahs.
Des mesures similaires ont été prises contre les complots terroristes des mollahs aux États-Unis, au Danemark, en Bulgarie, aux Pays-Bas et dans plusieurs autres pays européens, qui imposent maintenant leurs propres sanctions au régime des mollahs et mettent certains de ses agents sur liste noire. En décembre de l'année dernière, le Premier ministre albanais, Edi Rama, a expulsé l'ambassadeur et le premier secrétaire de l'Iran au motif qu'ils constituaient un danger pour la sécurité de l'Albanie.
Malgré ce bilan épouvantable de violations des droits de l'homme et de crimes contre l'humanité, nous avons encore des gouvernements de l'UE qui préfèrent ignorer ces questions et chercher à continuer à signer des accords commerciaux comme un acte de complaisance crapuleux avec le vil régime des mollahs. La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni semblent avoir une soif de dollars ensanglantés, qui semble l'emporter sur leur désir de respect des droits humains. Ce sont ces pays qui ont honteusement créé l'INSTEX, l'instrument de soutien aux échanges commerciaux, qui a été conçu pour permettre aux entreprises de l'UE de contourner les sanctions américaines réimposées, en appliquant une sorte de système de troc.
Complaire avec cette dictature violente et courber l’échine devant elle, est une erreur historique et une trahison du peuple iranien. Les mollahs doivent être tenus responsables de leurs crimes. Ils ne peuvent pas rester impunis. Il faut écouter les cris des millions d'opprimés en Iran. »
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