mardi 5 mars 2019

Un bourreau nommé à la tête du pouvoir judiciaire en Iran


nomination raisi iran Le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien a confirmé que l'ecclésisitique, Ebrahim Raisi, juge et bourreau lors de l’exécution de milliers de prisonniers politiques en 1988, serait le prochain Juge en chef de l’Iran.
Il remplacera Sadeq Amoli Larijani, également membre du clergé.

Gholamhossein Mohseni Ejei a déclaré dimanche aux médias iraniens qu'il continuerait de travailler avec le pouvoir judiciaire sous l'autorité de Raisi.
Selon Yahya Kamalipour, membre du comité judiciaire du Parlement iranien, Raisi sera officiellement présenté au poste de chef de la magistrature iranienne, le jeudi 7 mars.
Le religieux âgé de 57 ans était candidat aux élections présidentielles de 2017 en Iran.

Les débuts de Raisi
Selon Wikipedia, Raisi est l'actuel gardien et président de l'Astan Quds Razavi, une fondation riche et puissante ou Bonyad (fonds caritatifs iraniens) à Mashhad.
Raisi a occupé plusieurs postes au sein du système judiciaire iranien, tels que procureur général de 2014 à 2016 et juge en chef adjoint de 2004 à 2014. Il a également été procureur et procureur adjoint de Téhéran dans les années 1980 et 1990.
Ebrahim Raisi est le beau-fils d'Ahmad Alamolhoda, chef de la prière du vendredi de Mashhad et grand Imam du sanctuaire de l'Imam Reza, un partisan de la ligne dure, connu pour ses sermons controversés et parfois ridicules.
Né à Mashhad, dans le nord-est du pays, en 1960, Raisi a commencé son éducation religieuse au séminaire de Qom à 15 ans.
Après la révolution de 1979, qui a amené la République islamique de Khomeiny au pouvoir, Raisi s’est rapidement hissé dans les rangs des organisations répressives du régime, telles que le « tribunal révolutionnaire », réputé pour avoir condamné des dissidents. Il n'avait que 18 ans à l'époque.
Selon Astan News, il a été envoyé au début de la révolution auprès de la cour révolutionnaire de la ville de Masjed Soleiman, dans le sud du pays, pour traiter le problème « marxiste » dans le sud du pays. Après avoir traité avec succès le « problème », il a été nommé procureur adjoint à Karaj à l'âge de 19 ans. Il était principalement chargé de mener des interrogatoires. Raisi a ensuite été nommé procureur de Karaj à l'âge de 20 ans. Après quelques mois, il est également devenu procureur de Hamedan. Il occupa ce poste jusqu'en 1984, date à laquelle il fut nommé procureur du tribunal révolutionnaire central.
Au cours de cette période, le bureau du procureur central comptait trois départements : le département économique, le département du trafic de stupéfiants et un département appelé « Grouplet », chargé de réprimer les groupes dissidents. Raisi, qui avait 24 ans à l'époque, a été nommé chef du département « Grouplet ».
C’est dans cette position qu’il a activement participé aux « commissions de la mort » chargées de l’exécution de milliers de prisonniers politiques en 1988.

Exécution de milliers de prisonniers politiques en 1988
Le fondateur de la République islamique d’Iran, Ruhollah Khomeiny, se sentant menacé par la contestation contre son gouvernement absolu moins de 10 ans après son entrée dans la révolution islamique, a publié un décret religieux appelé « décret de mort » pour exécuter tous les prisonniers politiques.
Le regretté Hussein-Ali Montazeri, autrefois successeur de Khomeiny, qui avait été mis de côté après un désaccord avec Khomeiny au sujet du « décret de mort », a désigné Raisi comme l’un des quatre membres de la « commission de la mort » chargée par Khomeiny de déterminer le sort de milliers de prisonniers, principalement des membres de l'OMPI.
Khomeiny a décrété que « comme le perfide Monafeqin [OMPI] ne croit pas en l’islam et que ce qu’ils disent est au-delà de la tromperie et de l’hypocrisie… il est décrété que ceux qui sont en prison dans tout le pays et qui restent fidèles à leur soutien pour Monafeqin [OMPI], font la guerre à Dieu et sont condamnés à mort ».
« Il est naïf d’être miséricordieux envers ceux qui font la guerre à Dieu », a-t-il écrit.
S'adressant au Comité de la mort, il a écrit : « Ceux qui prennent les décisions ne doivent pas hésiter, ne montrer aucun doute ni se soucier des détails ».
« Ils doivent essayer d'être les plus féroces contre les infidèles. Avoir des doutes sur les questions judiciaires de l'islam révolutionnaire, c'est ignorer le sang pur des martyrs », a écrit le vieux clerc dans la fatwa.
Ebrahim Raisi, qui avait été introduit dans les institutions répressives du régime à 18 ans, était maintenant impliqué dans le massacre le plus sanglant de dissidents dans l’histoire récente de l’Iran, à l’âge de 28 ans.
Selon certains des prisonniers qui ont survécu aux exécutions, Raisi s'est promené dans la prison sans son manteau religieux et son turban « s’occupant » des questions liées aux exécutions.
Raisi a convaincu Khomeiny de son travail exceptionnel lors des exécutions de masse et il a ensuite été placé dans un comité spécial composé de deux membres, chargé d'accélérer le prononcé des peines inhumaines afin de maintenir le climat de répression totale en Iran.
Khomeini a cconfié à Raisi, et à un autre membre du clergé, Nayeri, de délivrer des amputations de mains et de jambes et à d'autres peines, « exempts de complications administratives ».

Dépositaire de la caisse noire de Khamenei
Ebrahim Raisi est également le dépositaire d’Astan Quds Razavi, une énorme société commerciale dotée d’un portefeuille immobilier estimé à environ 17 milliards d’euros, qui constitue en réalité une caisse noire du Guide suprême de l’Iran. Raisi aide à générer les fonds permettant à Téhéran de réprimer la dissidence chez lui et d’exporter la terreur à l’étranger.
L'organisme de bienfaisance a été créé à l'origine pour soi-disant aider les plus démunis et « octroyer des subventions » aux citoyens frappés par la pauvreté.
Selon un rapport récent de la Fondation pour la défense des démocraties, le fonds de dotation gouverne plus de 100 entreprises dans divers domaines, notamment l'automobile, l'agriculture, les services financiers, la construction, le pétrole et le gaz, dont beaucoup exercent des activités à l'étranger. Il contrôle également la frontière entre l'Iran et le Turkménistan, une zone économique spéciale pour le commerce avec l'Asie centrale.
L'Astan Quds Razavi - farsi pour « les biens sacrés de l'imam Reza » - gère le sanctuaire de l’Imam Reza, un vaste complexe de Mashhad qui comprend la plus grande mosquée du monde, une bibliothèque et d'autres institutions religieuses consacrées à la mémoire du huitième Imam chiite. Environ 25 à 30 millions de pèlerins visitent le sanctuaire chaque année, faisant de Mashhad l’attraction touristique la plus populaire du pays. Astan Quds Razavi possède également près de la moitié des terres de Mashhad, la deuxième plus grande ville d’Iran.
Le rapport du FDD, intitulé « Profils de la répression iranienne », publié le 29 octobre, indiquait que le fonds de dotation ne faisait l'objet d'aucun contrôle de la part d'un autre organisme gouvernemental, ce qui compromettait toute tentative d'en déterminer la taille et l'impact.
Source : Iran News Wire, le 5 mars 2019

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