Samedi 29 juin, une conférence s'est tenue à « Achraf 3 », la nouvelle maison de la Résistance iranienne dans la banlieue de Tirana. Achraf 3 a été construit sur une terre agricole vide en seulement un an et demi grâce au travail intense et à l'engagement des membres de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI) qui ont été transférés d'Irak en Albanie après une campagne internationales de solidarité.
Les participants venus des principaux pays européens, dont la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Suisse, ainsi que l'Australie, ont discuté du cours actuel des événements en Iran et de la meilleure façon de répondre aux défis que pose le régime des mollahs au mouvement pour la démocratie en Iran et à la paix et la stabilité dans la région.
Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), principal intervenant de l'événement, a évoqué la série d'attentats terroristes perpétrés par Téhéran ces derniers mois, notamment contre des navires commerciaux dans le golfe Persique, l'explosion d'oléoducs dans d'autres pays de la région, le tir de roquettes sur l'ambassade des États-Unis à Bagdad, des attaques de pétroliers dans le Golfe et le tir sur un drone américain volant dans l'espace aérien international. Elle a ajouté : «Est-ce qu’après toutes les attaques, les défenseurs de la complaisance n’ont toujours pas compris que c’est le régime en Iran qui est la source de la guerre au Moyen-Orient, ou bien ont-ils décidé cette fois de décerner le prix de la paix aux mollahs ?
Je ferais mieux de leur demander s’ils n’ont pas honte de leurs allégations contre les opposants aux violations des droits humains en Iran et contre les révélations de la Résistance sur les sites nucléaires secrets des mollahs ? N’ont-ils pas honte de les avoir accusés de préparer le terrain à la guerre, ou bien cherchent-ils encore à exonérer le régime ?
Oui, il est franchement honteux d’envelopper le fascisme religieux dans un papier cadeau « anti-guerre » pour le défendre. Bien sûr, cela ne trompe personne.
Liberté, démocratie et droits humains : les droits inaliénables des Iraniens
La question principale est de savoir si la liberté, la démocratie et les droits humains sont des droits du peuple iranien. Le monde sait-il ce qui se passe dans les prisons du régime, comme au pénitencier concentrationnaire de Fachafouyeh, et ce que subissent les femmes et les jeunes en Iran ?
A plusieurs reprises, au nom de la Résistance iranienne, j’ai demandé des mesures urgentes au Secrétaire général de l’ONU, au Haut-commissaire des droits de l’homme, au Conseil des droits de l’homme de l’ONU et aux organisations internationales de défense des droits humains pour faire libérer les prisonniers en Iran. Je leur ai demandé d’envoyer une mission pour inspecter les prisons et y voir les prisonniers.
Durant le soulèvement de décembre 2017-janvier 2018, au moins 14 personnes arrêtées durant le soulèvement sont mortes sous la torture.
Au fait pourquoi les gouvernements européens gardent-ils le silence ? Comment se fait-il que pas une fois, les apologistes du régime soucieux du commerce n’ont pas envoyé de délégation pour visiter les prisons et recueillir des informations sur la situation des prisonniers du soulèvement, en particulier des femmes ?
Qu’attendent ces femmes de Mme Mogherini ? N’aurait-elle pas dû dans ses voyages à Téhéran et lors de ses photos avec des autorités du régime, demander au moins une visite symbolique des prisons à Rohani, le président des mollahs ?
La situation explosive de la société iranienne
Chers amis du peuple iranien, chers invités,
Aujourd’hui, nous sommes face à une situation explosive, une société révoltée et prête à renverser le fascisme religieux.
Malgré leur recours sans restreinte aux arrestations, à la torture et à la répression, les mollahs n’ont pas réussi à récupérer l’équilibre qu’ils ont perdu, car il y a un grand mouvement déployé contre eux et prêt à franchir le dernier pas. Un mouvement combattif composé de jeunes éveillés et privés de tout ; une tempête de revendications des opprimés, des gens pillés et des miséreux ; un mouvement qui a généré les unités de résistance. Oui, un feu qui couve sous la braise, un société prête à se révolter, un véritable baril de poudre.
C’est cette situation explosive qui a provoqué chez les mollahs un besoin si profond de fomenter des crises.
Nous n’oublions pas que Khamenei a qualifié les guerres qu’il mène en Syrie, au Yémen et au Liban de « partie majeure de la sécurité du régime ». Lui et les autres dirigeants de la théocratie ont déclaré à maintes reprises que sans la guerre hors des frontières, il faudra se battre en Iran « à Kermanchah et Hamedan » ou « au Sistan-Balouchistan, en Azerbaïdjan, à Chiraz et Ispahan » avec une nation insurgée.
Dans une analyse en novembre dernier, Massoud Radjavi, le dirigeant de la Résistance iranienne, avait expliqué que ces circonstances avaient franchement affaibli le régime, le privant de la capacité à trouver « une porte de sortie véritable ou sérieuse ». Il avait aussi dit à propos de la feuille de route des mollahs que « de toute évidence nous serions très reconnaissants à Dieu si notre ennemi battait en retraite (…) mais ce sur quoi il nous faut compter, c’est que le régime va davantage se contracter et intensifier la répression. »
C’est ce qui s’est passé dans la pratique. La preuve en est que le guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, a nommé de manière extrêmement choquante à la tête du pouvoir judiciaire le mollah Ebrahim Raïssi, un des plus grands criminels de l’histoire de l’Iran impliqué dans le massacre des prisonniers politiques de l’été 1988. Dans un fichier audio rendu public, on entend Montazeri, alors dauphin de Khomeiny, dire à Raïssi et à ses complices : « A mon avis, c’est vous qui avez commis le plus grand crime perpétré en République islamique et pour lequel l’histoire nous condamnera. Dans le futur, vos noms figureront dans les annales de l’histoire comme des criminels. »
Le régime se rattrape à toutes les branches. Il se lance dans des complots terroristes contre l’OMPI. Pas un jour et pas un instant il ne cesse ses campagnes de mensonges et de diabolisation contre la Résistance iranienne. Au sein du pouvoir, il poursuit le même plan pour solidifier son contrôle sur la politique et l’économie.
Certes, dans cette situation le régime compte toujours sur la politique de complaisance de l’Europe où il puise de l’aide pour sa campagne de diabolisation, son terrorisme et sa belligérance.
Imaginons juste un instant si dès le départ cette politique catastrophique n’avait pas existé. Dans ce cas,
- le massacre de 30.000 prisonniers politiques ne se serait pas heurté à un mur de silence.
- Le régime n’aurait pas eu l’opportunité de développer ses installations de fabrication de la bombe atomique.
- Comme l’a reconnu le président actuel du régime, les infrastructures de son programme nucléaire ont été préparées dans le climat favorable de la politique de complaisance.
- De même, les mollahs n’auraient pas pu lancer l’occupation cachée de l’Irak et y imposer leur hégémonie destructrice.
- La tragédie de la Syrie avec un demi-million de morts et des millions de déplacés n’aurait jamais existé.
- L’économie de notre pays n’aurait pas été ruinée.
- Et plus important que tout, la vie de ce régime barbare n’aurait pas été prolongée avec l’inscription sur la liste noire et la répression de la Résistance iranienne. Les bombardements des Moudjahidine du peuple et de l’ALNI en 2003, couplés à la répression simultanée de la Résistance iranienne en France le 17 juin de la même année, dont les conséquences ont duré une décennie, ont été des cadeaux incomparables qui ont allongé la survie d’un régime supposé se réformer ou se modérer.
Heureusement la Résistance iranienne, avec le soutien du peuple iranien et de ses sympathisants et avec votre soutien, a réussi à surmonter tous ces complots, à faire mordre la poussière aux mollahs et à les devancer.
Aujourd’hui, nous tous, Achraf et les Achrafiens, vous remercions pour votre soutien généreux durant ces deux décennies dans les conditions les plus difficiles.
Montée de la guerre et du terrorisme
Chers amis,
Les investisseurs politiques et commerciaux du régime des mollahs des deux côtés de l’Atlantique cachent délibérément le fait évident que dès la signature de l’accord nucléaire de juillet 2015, la belligérance du régime s’est intensifiée.
Au nom de la Résistance iranienne, le jour de la signature de l’accord, j’ai souligné que « pour empêcher la guerre dans la région, les pays 5+1 devaient insister avec fermeté sur la non-ingérence du régime au Moyen-Orient et sur son éviction de toute la région. Ils auraient dû en faire une précondition comme principe fondamental dans tout accord. »
Deux ans plus tard, en décembre 2017, au Parlement européen, j’ai envoyé une mise en garde au nom de la Résistance en disant que « si le fascisme religieux au pouvoir n’est pas traité avec fermeté, il infligera une guerre meurtrière à la région et au monde. »
Les pays 5+1 avaient certes l’intention d’empêcher les mollahs d’accéder à la bombe atomique avec cet accord. Mais en raison de ses multiples failles, les mollahs l’ont utilisé comme un permis de propager la guerre et le terrorisme et de réprimer l’opposition et Résistance.
Dans cet accord soi-disant complet, il n’est nulle part question de droits humains et de démocratie.
Or, juste un jour après la signature de cet accord, oui exactement le lendemain, le régime s’est livré à un tir d’essai de missile en se moquant de la détermination de l’Europe.
Regardons à présent depuis ce jour le bilan du régime :
1 – le développement à grands pas du programme de missiles balistiques
En décembre de l’an dernier, le Secrétaire général de l’ONU a déclaré que le régime poursuit ses tirs d’essais de missiles contrairement à la résolution 2231.
En décembre de l’an dernier, le Secrétaire général de l’ONU a déclaré que le régime poursuit ses tirs d’essais de missiles contrairement à la résolution 2231.
2- le régime a donné une grande partie de ces missiles à des groupes terroristes au Yémen, au Liban et en Irak. En novembre dernier, le président français a confirmé que le missile balistique tiré du Yémen sur la capitale saoudienne, appartenait au régime iranien.
3 – La Syrie à feu et à sang.
4 – La propagation de la guerre au Yémen et une ingérence toujours plus poussée en Irak.
Le résultat c’est que la belligérance et le terrorisme des mollahs, couplés à la diabolisation des Moudjahidine du peuple, se sont développés pour atteindre un sommet exactement durant la période d’apogée de la politique de complaisance.
C’est dans les années 1980 que le gouvernement américain avec le voyage secret à Téhéran du conseiller de la sécurité nationale et la livraison de missiles Tow au régime, a commencé à tester la politique de complaisance avec Khomeiny. Durant cette même période, Khomeiny a intensifié ses offensives dans la guerre avec l’Irak.
Dans les années 1990, durant la phase de la gestuelle modérée de Rafsandjani et Khatami, les Etats-Unis ont mis l’OMPI sur la liste du terrorisme. Parallèlement, cela a été la période des attentats à la bombe contre les tours Khobar en Arabie saoudite et contre le centre culturel juif de Buenos Aires, de centaines d’opérations terroristes contre des opposants iraniens à l’étranger et la construction secrète d’installations pour produire la bombe atomique du régime.
Ensuite, en 2003, après son offensive contre l’Irak, les Etats-Unis ont ouvert les portes de ce pays aux pasdaran du régime. Pour contenter le régime, ils ont bombardé les Moudjahidine du peuple et les ont désarmés avant de les mettre en résidence surveillée.
C’est dans ces années-là que les mollahs ont fait de l’Irak un tremplin pour l’exportation de l’intégrisme et du terrorisme dans la région.
Et c’est à cette période qu’au lieu de faire preuve de fermeté face au programme nucléaire des mollahs, les gouvernements européens ont offert des lots de mesures conciliantes aux mollahs. Ils leur ont même fait la concession d’insérer le nom de l’OMPI dans les listes du terrorisme. Pendant ce temps, les mollahs ont brisé les scellés posés sur les installations atomiques et développé à grande vitesse leurs programmes nucléaire et balistique.
L’accord nucléaire de 2015 a marqué un autre round de la politique de complaisance dont on a vu les résultats.
Par conséquent il n’est pas nécessaire de rappeler l’expérience de Chamberlain, car l’histoire de ce régime montre que la politique de complaisance a toujours ouvert la voie à la guerre et au terrorisme.
En dernier lieu, je voudrais mettre en avant le fait que la sauvagerie des mollahs dans les relations internationales, n’est qu’une fausse démonstration de force. C’est une grave erreur de penser, comme la propagande des lobbies du régime veut le faire croire, que l’agitation fébrile du régime est une marque de sa force.
En fait, il n’a ni force militaire sur laquelle il puisse compter, ni base populaire, ni soutien économique. La force des mollahs en Iran vient des exécutions, de la torture et de la répression de la population sans défense. A l’étranger, elle vient du fait que personne ne s’oppose à leur belligérance et à leur terrorisme.
Le renversement des mollahs et le changement de régime relève bien évidement de la responsabilité du peuple iranien, de sa grande armée de la liberté, de la Résistance iranienne et de ses unités de résistance. »
Dans les semaines qui ont précédé cet événement, les sympathisants de l’OMPI ont organisé deux grands rassemblements à Bruxelles et à Washington , auxquels ont participé des milliers d'Iraniens.
Les manifestants avaient appelé à une politique ferme à l'égard de l'Iran et à l'imposition de sanctions contre les hauts responsables du régime des mollahs pour leur répression dans leur pays et leur responsabilité dans les actes terroristes dans la région.
Une semaine après le rassemblement de Washington D.C., le lundi 26 juin, l'administration américaine a imposé une nouvelle série de sanctions contre le Guide Suprême des mollahs, Ali Khamenei, et contre toute personne ou entité sous son commandement ou son contrôle.
Le bureau du Guide Suprême et les officiers supérieurs des Gardiens de la révolution (pasdaran), la milice d'élite du régime, désigné par le Département d’ État américain comme des organisations terroristes étrangères, figuraient parmi ceux sanctionnés par l'administration américaine, selon Steven Mnuchin, Secrétaire au Trésor américain. Les sanctions élargies « gèleront littéralement des milliards de dollars d'actifs », a déclaré ce dernier.
Le Secrétaire au Trésor a, en outre, laissé entendre que de nouvelles sanctions seraient bientôt imposées contre le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif.
Mentionnant les nouvelles sanctions américaines, Mme Radjavi a souligné lors de la conférence d'Achraf 3 : « La population iranienne a salué l'inscription sur liste noire du noyau corrompu et vicieux du régime, le Bureau du Guide Suprême, Khamenei, qui a eu lieu après trois décennies de retard. Elle a ajouté que « la liste noire doit être étendue au président du régime[iranien], Hassan Rohani. »
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