CSDHI - Au moins trois mineurs qui ont été arrêtés par les forces de sécurité iraniennes lors de manifestations nationales en novembre 2019 ont été abusés sexuellement alors qu'ils étaient en prison dans la ville de Marivan, dans l'ouest du pays, a rapporté le 29 décembre 2019, le Réseau kurde des droits humains (Kurdistan Human Rights Network).
Le groupe de défense des droits de la personne a parlé à plusieurs témoins oculaires qui ont décrit en détail leurs épreuves en prison dans diverses villes de la province occidentale du Kurdistan.
Selon deux sources à Marivan, un grand nombre de mineurs ont été arrêtés les 16 et 17 novembre à Marivan. Ils ont été transférés au centre de détention du renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique (les pasdarans) situé dans une base des pasdarans, sur la place Sepah. Les mineurs ont été soumis à de graves tortures avec des centaines d'autres détenus pendant plusieurs jours.
Les pasdarans qui les interrogeaient, dirigés par une personne identifiée comme Haji Meisam, ont menacé au moins trois mineurs de viol avec des objets tels que des matraques tout en les abusant sexuellement. Les trois mineurs ont été libérés quelques jours plus tard sous caution et ils ont été menacés par leurs interrogateurs afin de garder le silence sur les tortures qu’ils ont subies.
Selon la source, les familles des mineurs ont été informées des sévices et même de la probabilité de viol après avoir été témoins des problèmes psychologiques de leurs enfants. Ils se sont abstenus de porter plainte par crainte d'une réaction des pasdarans. Les enfants ne sont toujours pas disposés à détailler leur épreuve.
Les responsables du régime iranien ont confirmé que 1 500 citoyens ont été tués lors des manifestations nationales en Iran qui ont éclaté en novembre dernier à cause des prix de l’essence. Au moins 12 000 autres personnes ont été arrêtées à travers le pays.
Torture graves par diverses institutions de la sécurité
Un citoyen qui avait été détenu pendant quelques jours au centre de détention des services du renseignement des pasdarans et qui souffre maintenant de problèmes psychologiques, suite aux mauvais traitements, a parlé de graves tortures au centre de détention.
« Après notre arrestation, ils nous ont mis des sacs en plastique noir sur la tête et ils nous ont transférés dans une Peugeot 405. Ensuite, ils nous ont emmenés dans un endroit inconnu et nous ont gardés dans de petites pièces d'un mètre carré. Nous pouvions entendre les bruits de torture des autres détenus. La pièce était si petite que nous ne pouvions pas écarter les jambes. Ils nous ont affamé pendant longtemps et ne nous ont même pas donné un morceau de pain », a déclaré la personne.
« La nuit, ils nous ont tous emmenés quelque part à l'extérieur des cellules, dans la cour et nous ont forcés à enlever nos vêtements. Puis ils nous ont arrosés d'eau froide avec un tuyau et ont commencé à nous battre », a ajouté la personne.
La source a également déclaré qu'un certain nombre de mineurs s'étaient évanouis en raison des graves tortures.
« Nous ne savons pas où ces personnes, qui étaient pour la plupart des enfants et des adolescents, ont été emmenées après s'être évanouies. Nous ne savons même pas s'ils sont encore en vie. »
D'autres sources ont également déclaré au réseau des droits de l'homme que les pasdarans avaient amené un camion de pompiers au centre de détention les 17, 18 et 19 novembre et l'avaient utilisé pour arroser les détenus d'eau froide avant de les battre.
Bien que certains des détenus aient été libérés sous caution, il n'y a toujours pas de nouvelles sur le sort d'un certain nombre de manifestants arrpetés, dont beaucoup ont été blessés avant leur arrestation.
Des cas de torture ont également été signalés dans d'autres centres de détention, notamment dans ceux gérés par le ministère du renseignement et même dans les commissariats de police. Selon des informations obtenues, dans certains cas, des fers chauds ont été utilisés pour torturer les manifestants.
Aras Bafakari, un garçon de 16 ans vivant à Marivan, a été arrêté lors des manifestations du 16 novembre pour avoir blessé un policier. Il a été sévèrement battu pendant 10 jours au poste de police.
Un autre homme identifié comme Sahib Asadi a été transféré dans un autre centre de détention et sévèrement battu au point que ses mains et ses pieds étaient fracturés à plusieurs endroits. L'homme de 24 ans a été libéré sous caution, cinq jours plus tard.
Source : Iran News Wire
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