Par Mahmoud Hakamian
Le Parlement européen a adopté jeudi une résolution condamnant la répression meurtrière du régime iranien contre les manifestations prodémocratie en Iran.
Les eurodéputés ont appelé les Nations unies, en particulier son Conseil des droits de l'homme, à « déclencher sans délai une enquête approfondie sur les événements qui se sont produits ces dernières semaines, sous la direction du Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en Iran, dans le but de faire la lumière sur les allégations de graves violations des droits de l'homme dans le pays depuis le début des manifestations, et d'exhorter l'Iran à accorder un accès complet et sans restriction aux personnes chargées de cette enquête ».
Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a salué cette résolution du Parlement européen, déclarant dans un Tweet que l'UE, dont cinq Etats membres siègent au Conseil de sécurité de l'ONU et dix d'entre eux sont membres du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, devrait prendre des mesures immédiates pour accélérer ces enquêtes de l'ONU.
Mme Radjavi a ajouté : « Non seulement le régime des mollahs ne tiendra pas compte des exigences légitimes du Parlement européen qui sont les mêmes que celles du peuple iranien, mais il continuera ses crimes, ce qui rend impératif de tirer sur la gâchette des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU. »
La Polonaise Anna Fotyga, au nom du groupe des Conservateurs et Réformistes européens, a proposé lundi une motion au Parlement européen sur le massacre par le régime iranien de manifestants sans défense.
« Nous savons déjà qu'environ 1 500 personnes ont été tuées en Iran lors de la récente répression », a déclaré Mme Fotyga, membre de la Commission parlementaire des affaires étrangères et ancienne ministre polonaise des Affaires étrangères.
La résolution du Parlement européen le souligne : « Des milliers de personnes de tout l'Iran et représentant toutes les couches de la société ont exercé leur droit fondamental à la liberté de réunion et ont exprimé leurs griefs économiques face à la hausse des prix du carburant d'au moins 50 % à travers les soulèvements les plus importants depuis 40 ans. »
Cette résolution a également précisé : « Les défenseurs des droits humains, les journalistes, les avocats et les militants en ligne en Iran continuent de faire l'objet de harcèlement, d'arrestations arbitraires, de détentions et de poursuites pour leur travail. »
Le Parlement européen a également fait référence aux tribunaux du régime et à la manière dont ils « ne garantissent pas régulièrement des procès équitables, avec le refus de l'accès à un avocat et le refus des visites des représentants des consulats, de l'ONU ou des organisations humanitaires, et permettent l'utilisation d'aveux obtenus sous la torture comme preuve. »
La résolution indique que le Parlement européen présente ses condoléances aux familles des victimes de la répression des manifestations en Iran et souhaite un prompt rétablissement aux personnes blessées.
Les eurodéputés ont déploré « l'usage généralisé et disproportionné de la force par l'Iran contre les manifestants non violents qui ne faisaient qu'exercer leurs droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique ».
Ils ont souligné que de tels actes étaient « inacceptables » et ont exhorté les autorités iraniennes à déclarer le nombre total de morts et de détenus, à mener une enquête rapide, impartiale, indépendante et transparente sur les allégations de recours excessif à la force, notamment le fait que les forces de sécurité aient pris directement pour cible des manifestants, et à demander des comptes à tous les auteurs d’actes de violences.
La résolution a demandé en outre que tous les manifestants, défenseurs des droits humains et journalistes actuellement détenus en Iran pour avoir exercé leurs droits légitimes à la liberté d'expression et de réunion soient libérés sans condition ; elle a également demandé aux autorités d'informer toutes les familles de l'endroit où se trouvaient leurs proches détenus, et exigé que les avocats et les observateurs internationaux puissent accéder sans entrave à toutes les personnes détenues pendant les manifestations et que leurs identités soient communiquée à la communauté internationale.
En outre, le Parlement européen « condamne fermement la décision de l'Iran de fermer l'accès à Internet aux réseaux mondiaux, ce qui a empêché la communication et la libre circulation de l'information pour les citoyens iraniens ; souligne que ces actions constituent une violation manifeste de la liberté d'expression ; demande instamment aux autorités iraniennes de lever tous les blocages des communications et des services en ligne. »
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