L’OMPI, principale force de l’opposition iranienne, a révélé le 15 décembre les identités de 504 victimes de la répression du soulèvement de novembre en Iran. 208 photos de victimes tombées au champ d’honneur ont été publiées. A ce jour, l’appareil répressif a fait 1500 morts, 4000 blessés et 12.000 arrestations. Des rafles qui continuent.
Mais qui sont les responsables de ce bain de sang résultant dans sa grande majorité de tirs de snipers ou à bout portant contre des manifestants non-armés ?
Un tandem en tête des responsables
- Le guide suprême Ali Khamenei, dirigeant de la République islamique et commandant en chef des forces armées.
De par ses deux fonctions, Ali Khamenei est le commanditaire et le responsable du massacre de novembre. D’abord, selon la constitution, il se place au-dessus du Conseil suprême de sécurité nationale (CSSN) ; aucune décision de ce conseil n’est exécutable sans son aval. A nouveau selon la constitution, mâter les émeutes fait partie des devoirs du CSSN et de ses commissions. Selon la loi, si le CSSN a décidé de couper Internet pour massacrer à huis clos cela engage le guide suprême, mais la part de Khamenei dans le massacre revient aussi à sa fonction de commandant en chef des forces armées, étant donné que toutes les forces qui ont tiré sur les manifestants l’ont fait en suivant les ordres de Khamenei. Khamenei est le commandant en chef de l’armée et du corps des pasdarans, ainsi que des diverses polices et de la milice armée du Bassidj dépendant des gardiens de la révolution.
- Hassan Rohani, président de la République islamique, président du CSSN. Au côté d’Ali Khamenei, Hassan Rohani est l’un des deux principaux responsables et commanditaires du massacre de novembre. Selon la constitution, le CSSN est chargé de décider des mesures face aux manifestations : quelle force (police, milice, gardien de la révolution ou plus rarement l’armée) déployer, quel degré de répression au moyen de quelles armes ?
- Le Conseil de Sécurité nationale (CSN) est le QG national de la répression qui dirige et surveille la procédure d’opprimer les protestations. Ce conseil, qui dépend du CSSN et présidé par le ministre de l’Intérieur.
Le groupe des treize
Après le guide suprême, 13 responsables civils ou militaires ont aussi été directement impliqués au niveau national à la décision de réprimer dans le sang le dernier soulèvement populaire.
Ces treize autorités sont membres du CSSN et du CSN : A part Rohani, les membres du CSSN sont les suivants : le ministre des Affaires étrangères Mohammad-Javad Zarif, le président du majlis (parlement) Ali Laridjani, le chef du Judiciaire Ebrahim Raïssi, le représentant du guide suprême et secrétaire du CSSN Ali Chamkhani, le second représentant du guide suprême Saïd Djalili, le président de l’Organisation des études et du financement Mohammad-Bagher Nobakht, le ministre de l’Intérieur Abdolreza Rahmani Fazli, le ministre du Renseignement et de la Sécurité Mahmoud Alavi, le chef du QG des forces armées le général Mohammad Bagheri, le commandant en chef de l’armée des pasdarans le général Salami . Ces deux derniers ne comptent pas au nombre des membres fixes, mais participent aux réunions selon les circonstances.
Certains membres ont un rôle plus important, par exemple le ministre de l’Intérieur en tant que chef du CSN est le supérieur des gouverneurs dirigeant la répression dans les provinces.
Le commandant en chef du corps des pasdarans de la révolution a joué, en raison de sa position en tête de la plus important force protectrice en Iran, un rôle prépondérant dans la répression. L’organisation de renseignement dépendante des Pasdarans (organe de répression majeur du pays) a surtout joué, aux côté du ministère du Renseignement et de la Sécurité, un rôle clé dans l’arrestation des manifestants après le soulèvement.
Il est évident que ces dirigeants ont commis des crimes contre l’humanité durant le soulèvement de novembre. La communauté internationale doit mettre fin à son silence et de ce fait à l’impunité qu’elle octroie à ce bras armé de la dictature religieuse. Elle doit envoyer d’urgence en Iran une mission d’enquête pour évaluer l’ampleur de la tuerie et traduire devant une cour de justice internationale chacun de ceux qui ont pris part à ce bain de sang.
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