Épidémie de coronavirus en Iran
La tenue d’examens universitaires, la planification de cérémonies de deuil à l’occasion du mois sacré de Muharram, le retour des salariés au travail au milieu de l’épidémie de COVID-19 et la dissimulation systématique de cette crise, sont le plan du régime iranien d’utiliser la pandémie de coronavirus pour contrecarrer un soulèvement populaire qui mènerait à sa chute.
Le régime a organisé les examens d’entrée au collège sans appliquer les mesures préventives et les protocoles de santé les plus élémentaires. À cet égard, Minoo Mohraz, membre de la Centre National de combat contre le Coronavirus, a déclaré le 19 août au quotidien national Hamshari: «Nous avons suggéré de reporter les examens d’entrée jusqu’à ce que le temps soit meilleur, et cela pourrait se tenir à l’extérieur. Mais le ministère de la Santé a été contraint de rédiger un protocole. Qui veut le mettre en œuvre? L’examen d’entrée est un rassemblement, et moi, en tant qu’expert, je dis qu’il ne devrait pas avoir lieu à l’intérieur. »
Le régime a organisé ces examens alors que le nombre de morts du COVID-19 augmente rapidement, selon les statistiques même du régime elles s’élèvent à plus de 20 000 morts. Pendant ce temps, l’Organisation des Moudjahiddines du peuple d’Iran (OMPI) a annoncé vendredi que le nombre de morts à cause de coronavirus dans 394 villes à travers l’Iran a dépassé 92 300.
Mais pourquoi le régime envoie-t-il délibérément la population dans le champ de mines du coronavirus?
Les manifestations en Iran en novembre 2019 ont ébranlé les fondations du régime. Selon Reuters, le guide suprême du régime a ordonné aux gardiens de la révolution (CGRI) «de faire tout ce qu’il fallait » pour empêcher un soulèvement qui aboutirait à renverser son régime. Cet ordre a conduit au massacre de plus de 1500 personnes, selon l’OMPI.
Des manifestations ont ensuite éclaté en janvier après que le régime a avoué à contrecœur avoir abattu un avion de ligne ukrainien. Les manifestants ont ciblé les hauts responsables du régime au chant de «mort au dictateur». Ces manifestations, ainsi que le boycott général des élections parlementaires truquées du régime, ont éclairé sur le désir du peuple pour changer le régime et ont laissé le régime clérical dans le cauchemar constant de son inéluctable chute.
Ainsi, le COVID-19 a été le sauveur du régime. Khamenei a appelé cela une «bénédiction et un test». Il est important de comprendre comment le régime a utilisé ce virus mortel.
Mohammad Reza Mahboubfar, membre du groupe de travail national Covid-19, a déclaré le 10 août au quotidien Jahan-e Sanat: «Nous avons été témoins des premiers patients atteints de Covid-19 exactement un mois avant l’annonce officielle de ce virus qui est entré dans le pays vers la mi-janvier. Cependant, à l’époque, le gouvernement a caché cela pour des considérations politiques et sécuritaires.
Mahboubfar a décrit plus en détail le sens de ces mesures sécuritaires et politiques : «Pour éviter que les manifestations de 2018 et 2019 ne se répètent le gouvernement a choisi la politique d’immunité collective par une vaste réouverture. Ainsi, il a laissé les gens seuls face au coronavirus. »
Non content de nier simplement les déclarations publiques qui contredisent le récit officiel, le régime a répondu à l’interview de Mahboubfar en interdisant Jahan-e Sanat.
En outre, le quotidien d’État Setareh Sobh, dans son éditorial publié le 4 août, a reconnu la dissimulation du régime et a mis en garde contre la tenue des examens d’entrée à l’université et des cérémonies de deuil pendant le mois sacré de Muharram.
«En raison de la structure défectueuse du processus décisionnel en matière de santé et de la mauvaise gestion du gouvernement, l’Iran est et continuera d’être en proie à la maladie. Lorsque le président [du régime] [Hassan Rouhani] dit que les cérémonies de deuil de Muharram pourraient avoir lieu glorieusement, indépendamment de l’opinion des experts et des spécialistes de la santé, cela signifie qu’il existe un désaccord sérieux entre le gouvernement et le groupe de travail national de lutte contre le coronavirus. Malgré cela, la plupart des gens veulent annuler les examens d’entrée nationaux ou organiser virtuellement des cérémonies de deuil », lit-on dans l’article.
Le quotidien national Mostaghel a écrit le 13 juillet: «Cette nation n’oubliera pas comment elle a été abandonnée pendant ces jours difficiles. Cela affectera les incidents à venir. Le gouvernement n’a pas contenu le coronavirus pour pouvoir contrôler la colère de la population excédée. Mais je souhaite que la souffrance et la maladie du peuple ne soient pas utilisées comme remède à l’oubli et comme moyen de vengeance pour les événements de novembre et décembre. Parce que bientôt, les gens viendront à leur table pour manger, et leur désespoir d’une table vide les conduira à protester encore dans les rues avec plus d’intensité.
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