CNRI Femmes – La détérioration de la situation dans les quartiers des femmes des prisons iraniennes est extrêmement préoccupante, en particulier à l’heure où le coronavirus s’est répandu dans tout le pays et où la plupart des provinces sont dans en rouge. Le rouge est la catégorie la plus élevée sur l’échelle de risque du coronavirus en Iran. Selon les chiffres publiés par la Résistance iranienne, le nombre de décès dus au coronavirus en Iran a dépassé les 90 000.
Le régime et ses responsables pénitentiaires n’ont même pas fourni les installations sanitaires et les soins les plus élémentaires aux prisonniers et refusent de leur accorder des sorties ou une libération temporaire. La Résistance iranienne a demandé à plusieurs reprises la libération des prisonniers, en particulier des prisonniers politiques, même à titre temporaire, jusqu’à la fin de la pandémie.
La Résistance iranienne a également souligné la nécessité d’envoyer une mission d’enquête internationale pour visiter les prisons et rencontrer les prisonniers, en particulier les prisonniers politiques.
Ce rapport résume la détérioration des conditions de détention dans les prisons pour femmes d’Oroumieh, d’Ahwaz et de Varamine.
Covid-19 dans le quartier des femmes de la prison d’Oroumieh
La prison centrale de d’Oroumieh, connue sous le nom de prison de Darya, est située sur la route de Tabriz, à 15 kilomètres du centre d’Oroumieh. Avec ses 17 quartiers, cette prison accueille des accusés, des condamnés pour des raisons politiques et de sécurité, et des personnes accusées de crimes de droit commun.
Le taux de mortalité due à la maladie dans la prison de d’Oroumieh est élevé et a augmenté en raison du Coronavirus. Cette prison fait partie de celles dans lesquelles les prisonniers ont signalé de nombreux cas de Covid-19.
En avril 2020, Fatemeh Alizadeh, 53 ans, de Kermanchah, est décédée dans le quartier des femmes de cette prison à cause du coronavirus.
Selon des informations récentes, quatre détenues du quartier des femmes de la prison d’Oroumieh ont été infectées par le coronavirus au cours des premières semaines d’août.
Mohabbat Mahmoudi, Fatemeh Mirabi, Simin Seidi et Donya Piri ont été mises en quarantaine dans une pièce du quartier des femmes de la prison d’Oroumieh après avoir présenté des symptômes de coronavirus. Le 15 août 2020, elles ont été emmenées dans un hôpital d’Oroumieh pour y subir un test Covid-19. Cependant, elles ont été renvoyées en prison parce qu’elles n’étaient pas en mesure de payer le test.
Suite à la détection de symptômes de coronavirus chez les quatre détenues, les responsables de la prison les ont mis en quarantaine en isolement pendant environ une semaine. Ils les ont transférées dans une salle publique une semaine plus tard, au lieu de leur fournir un minimum de soins et d’installations médicales.
L’état de Donya Piri n’a cessé de se détériorer depuis le 16 août 2020, et les responsables de la prison l’ont transférée de force dans un hôpital à l’extérieur de la prison.
Des dizaines de prisonniers du quartier des femmes de la prison centrale d’Oroumieh ont entamé une grève de la faim le mardi 18 août 2020 pour protester contre le manque de ressources et d’équipements sanitaires en prison ainsi que contre la négligence des autorités à prévenir la propagation du coronavirus en prison. Ces prisonnières ont annoncé que si les services d’hygiène ne sont pas améliorés en prison, elles entameront une nouvelle grève de la faim.
Les prisonniers détenus dans le quartier des femmes de la prison d’Oroumieh avaient auparavant entamé une grève de la faim le 28 mars, après la mort de Fatemeh Alizadeh, avec des revendications similaires. Elles protestaient contre le fait que les autorités ne les avaient pas libérées temporairement pendant la crise du coronavirus.
Le quartier des femmes de la prison de Sepidar sans ventilation sous 50°
La prison d’Ahwaz Sepidar a été créée en 2009. La superficie de la prison est de 700 mètres carrés. Les conditions carcérales sont si mauvaises que lorsque Massoumeh Ebtekar, l’adjointe de Rohani pour les affaires féminines et familiales, a visité le quartier des femmes de la prison en janvier 2019, les responsables n’ont pas pu publier de photos de la visite.
Les informations du quartier des femmes de la prison Sepidar à Ahwaz révèlent les conditions choquantes des prisonniers. Malgré la propagation de Covid-19, les femmes sont détenues dans des salles surpeuplées. La chaleur torride de la ville, qui dépasse les 50°, rend les conditions encore pires pour les détenues. Le système d’air conditionné est en panne. Les autorités du quartier ne fournissent même pas de ventilateurs. Les fréquentes coupures d’eau aggravent le problème.
Compte tenu de la propagation rapide du Coronavirus, 50 détenues ont été infectées. Les prisonnières contaminées ont été mises en quarantaine pendant une courte période avant d’être renvoyées dans les sections générales.
Une prisonnière récemment libérée du quartier des femmes de Sepidar a décrit la situation comme suit : Le système d’égout et les toilettes sont en panne. Les cellules sont pleines de poux, de cafards et d’autres insectes. La plupart des jours, il n’y a pas de médecins ou d’infirmières disponibles à la clinique.
Les tentatives de suicide sont en augmentation parmi les femmes détenues. Après ces tentatives, elles sont transférées dans des centres médicaux, où elles espèrent soit vivre dans de meilleures conditions, soit mourir finalement.
Récemment, une prisonnière est tombée par terre dans les toilettes, en raison de sa faiblesse et de ses convulsions. Ses codétenues ont attendu dix minutes avant que quelqu’un n’arrive – une femme qui n’était ni médecin ni infirmière. Elle a seulement jeté un coup d’œil à la prisonnière et l’a aspergée d’eau sur le visage. Les prisonnières ont supplié la femme de la transférer dans un centre médical afin de recevoir un traitement pour ses blessures à la tête ; sa tête était enflée à la suite de sa chute sur le sol. La réponse de l’agent avant de quitter les lieux était : « Ne vous inquiétez pas. Elle ne mourra pas ».
Coronavirus : une raison de suicide à la prison de Qarchak
Au cours des dix derniers jours de juillet, trois femmes se sont suicidées à la prison de Qarchak pour différentes raisons, notamment parce qu’elles étaient infectées par le Covid-19.
Monireh Bahrami était l’une d’entre elles ; elle s’est pendue avec son tchador. Elle avait été maintenue dans un statut indécis dans la prison de Qarchak depuis son arrestation en mai 2020. Elle s’est suicidée après avoir réalisé qu’elle était infectée par le coronavirus, craignant les pressions dans la prison et les complications de cette maladie.
Une autre prisonnière s’est suicidée et a perdu la vie après avoir été transférée à l’hôpital psychiatrique d’Aminabad à Téhéran.
Deux autres prisonnières ont perdu la vie à cause du coronavirus dans le quartier d’isolement de la prison de Qarchak fin mars 2020, en raison d’un refus de soins médicaux. De nombreuses autres prisonnières ont contracté le virus, mais le régime refuse de fournir des chiffres précis.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire