CNRI Femmes – Le rapport de cette semaine traite de la situation des prisonnières politiques, notamment la peine de prison prononcée contre une militante des droits de la femme, la convocation et l’arrestation de militantes civiles et de travailleuses caritatives, et les conditions de vie déplorables des prisonniers en grève de la faim.
Situation des prisonnières politiques Maryam Akbari et Atena Daemi
Les prisonnières politiques Maryam Akbari-Monfared et Atena Daemi seront jugées le 31 août 2020. Ce procès fait suite à de nouvelles affaires fabriquées contre elles pendant leur séjour en prison.
Les deux prisonnières politiques sont accusées de « trouble de l’ordre » dans la prison d’Evine pour avoir scandé des slogans contre le régime.
Maryam Akbari est en prison depuis 11 années consécutives sans avoir eu un seul jour de congé. Elle a été arrêtée le 31 décembre 2009 et condamnée par la suite à 15 ans de prison.
Atena Daemi a été condamné à 14 ans de prison par le tribunal révolutionnaire de Téhéran le 15 mai 2015. La Cour d’appel a commué sa peine à 7 ans. Mais avant de terminer sa peine, elle a été condamnée à 3 ans et 7 mois de prison supplémentaires suite à une nouvelle affaire fabriquée contre elle.
Cinq ans de prison pour une militante des droits des femmes
Le tribunal révolutionnaire de Sanandaj a condamné la militante des droits des femmes Hajar Saïdi à cinq ans de prison avec quatre ans de sursis. Le tribunal s’est réuni en l’absence de son avocat.
Hajar Saïdi est accusée d’avoir participé à des rassemblements illégaux et d’avoir eu des contacts avec des militants syndicaux. Selon le verdict rendu, elle doit se présenter tous les quatre mois aux services de renseignement de Sanandaj.
Hajar Saïdi a été arrêtée à plusieurs reprises par les forces de sécurité, la dernière fois le 7 juin 2020.
Une militante civile convoquée et arrêtée pour avoir aidé des personnes
Touran Haml-Zehi, une militante civile au Baloutchistan, dans le sud-est de l’Iran, a été convoquée le 15 août 2020 par les services de renseignement des pasdarans qui lui a ordonné de se présenter avant le 18 août sans en mentionner la raison.
Touran Haml-Zehi est une militante civile du Sistan-Baloutchistan active dans des œuvres de charité, notamment en aidant des familles pauvres à construire des maisons.
Elle s’est également efforcée de recruter et d’attirer davantage de travailleurs caritatifs pour construire des écoles et aider les victimes des inondations en janvier 2020. Elle est mariée et a plusieurs enfants.
Shahnaz Sadeghifar et sa fille, 17 ans, en grève de la faim
Shahnaz Sadeghifar et sa fille de 17 ans, Aynaz Zareh, font une grève de la faim depuis le 13 août 2020 à la prison centrale d’Oroumieh. Elles protestent contre l’arrestation illégale et arbitraire d’Aynaz et son statut indéterminé en prison, ainsi que contre la lourde peine de 15 ans d’emprisonnement de Shahnaz Sadeghifar.
Mme Sadeghifar a deux éclats de mortier dans le cœur parce qu’elle a vécu dans les zones de guerre du Kurdistan iranien. Elle doit être opérée, mais elle a été privée de tout soin médical. Elle a déjà été opérée auparavant et maintenant, sa plaie est gravement infectée.
Application de la peine pour une manifestante contre le voile obligatoire
Zahra Jamali, une manifestante contre le voile obligatoire, a été arrêtée le 10 août 2020, après s’être présentée au tribunal de Kangavar. Elle a été écrouée à la prison de Dizelabad à Kermanchah pour y purger sa peine de six mois.
Dans une autre affaire, elle a été condamnée à 91 jours de prison, 2 millions de tomans d’amende en espèces et 548 heures de cours pour apprendre à observer la chasteté et le voile.
La famille Jamali est très inquiète pour la santé de sa fille en prison en raison du coronavirus. Zahra Jamali a déclaré qu’une détenues dans la quarantaine où elle se trouve est infectée par le virus et qu’elle a été emmenée dans un hôpital municipal.
Zahra Jamali et sa sœur, Samira Jamali, avaient produit un clip vidéo pour protester contre le voile obligatoire le 27 février 2020, et avaient été arrêtées par la suite. Les deux sœurs ont été injuriées par les forces de sécurité qui les avaient harcelées à coup d’insultes sexuelles.
Fatemeh Davand : « Je ne regrette pas d’avoir manifesté »
La prisonnière politique Fatemeh Davand a été transférée à la prison centrale d’Oroumieh le 6 août 2020. Pour avoir participé au soulèvement de novembre 2019, elle a été condamnée à 5 ans et 5 mois de prison et à 30 coups de fouet.
Fatemeh Davand a expliqué ce qui s’est passé durant sa détention. Elle a déclaré avoir été maltraitée et harcelée afin de lui arracher de faux aveux contre sa volonté. Lorsqu’on lui a demandé de s’opposer et de faire appel de son verdict, elle a répondu : « J’ai déjà expliqué en détail que ces accusations sont fausses. J’ai protesté et je proteste encore contre la pauvreté et le dénuement. Je ne crains pas la prison, mais je suis juste inquiète pour mes enfants. Je proteste toujours contre la pauvreté… Je ne regrette pas d’avoir participé aux manifestations. »
Des membres de l’ONG Imam Ali arrêtés
Zahra Rahimi, directrice générale de l’ONG Imam Ali, a été convoquée au tribunal le 15 août 2020. Un certain nombre de membres de cette organisation caritative ont également été arrêtés. Pendant les 50 jours qui ont suivi leur arrestation, aucun d’entre eux n’a eu d’avocat de leur choix et ils ont dû accepter ceux désignés par le pouvoir judiciaire. Les avocats de l’ONG ont déclaré que les arrestations et les détentions étaient motivées par des raisons politiques.
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