CSDHI – Les autorités iraniennes ont menacé de mort le prisonnier politique Vahid Afkari, s’il n’avouait pas. M. Afkari est le frère du champion de lutte exécuté, Navid Afkari.
Menacé d’exécution s’il n’avoue pas
Selon certaines informations, deux hauts responsables ont rencontré Vahid Afkari. Ils lui ont dit qu’il devait faire tout ce qu’ils lui demandaient, y compris avouer le meurtre, pour être libéré, faute de quoi il serait exécuté.
Dans un enregistrement vocal récemment diffusé de l’intérieur de la prison, Vahid Afkari a déclaré : « Pour montrer qu’ils assurent la sécurité, ils arrêtent des innocents sans preuves. Ils les jugent sans aucune preuve, les condamnent et leur ôtent la vie. Pire encore, ils les exécutent. En tant qu’être humain du 21e siècle, avec tous ces progrès en matière de culture et de civilisation, je ne sais pas comment je dois me défendre. Comment dois-je dire aux autres de m’aider. Je n’ai pas d’autre moyen que la logique et la loi. Je n’ai pas d’autre moyen. Iraniens, je suis innocent. »
Une source a déclaré à VOA qu’environ un mois après l’exécution de Navid, des responsables de la prison ont dit à son frère, Vahid, que deux hauts responsables voulaient le rencontrer. La source a déclaré qu’au cours de la réunion, ils ont invité Vahid Afkari à faire tout ce qu’ils lui demandaient. Avouer un crime e fait partie, afin qu’il puisse être libéré de prison après un an.
La source informée a déclaré qu’ils avaient menacé le prisonnier politique Vahid Afkari que s’il n’acceptait pas de les satisfaire, il serait également « exécuté. »
En septembre 2020, le régime a exécuté son frère, Navid Afkari
Le régime des mollahs a exécuté le champion de lutte iranien Navid Afkari en septembre 2020. Il l’a accusé du prétendu meurtre d’un homme de la sécurité à Chiraz, dans la province de Fars. C’était au moment des manifestations de l’été 2018 dans la province. Malgré les preuves de son innocence présumée et les tortures qu’il a subies pendant son interrogatoire pour faire de faux « aveux. »
Les autorités iraniennes ont condamné Vahid et Habib, les frères du lutteur, à 54 ans et 27 ans de prison, respectivement, pour des charges similaires. Les frères Afkari, quant à eux, ont nié à plusieurs reprises les allégations. Notamment le meurtre d’un agent des services de sécurité. Ils ont affirmé qu’on les a contraints à faire de faux aveux sous de fortes pressions et sous la torture.
Quelques jours avant l’exécution du champion de lutte Navid Afkari, en septembre 2020, les trois frères étaient placés à l’isolement et sévèrement battus.
Les trois frères ont subi les coups et tortures des agents du régime
Ils ont porté plainte pour les coups reçus cette fois-là en présence du juge en chef de la province de Fars.
Dans ce dossier, on a enregistré les signes de blessures sur le corps des frères Afkari – dont 15 signes sur le corps de Navid, six signes pour Habib, et quatre signes pour Vahid.
Après au moins sept mois, alors que leur avocat n’avait pas accès à l’affaire, une audience a eu lieu sur une affaire des frères Afkari.
Saeed Afkari, le frère de Navid, Vahid et Habib, a tweeté le 22 avril au sujet de la « plainte de ses frères contre l’isolement cellulaire, les passages à tabac et aussi la menace de meurtre par deux hauts responsables du régime iranien. »
Il a déclaré que « Après 228 jours, une séance d’interrogatoire informelle a eu lieu uniquement en présence de Vahid. L’interrogateur n’a pas donné l’autorisation d’accéder au dossier, à la vidéo des passages à tabac, au rapport de jurisprudence médicale des blessures, et l’isolement cellulaire se poursuit. »
Navid Afkari exécuté malgré des plaintes officielles déposées pour torture
Navid Afkari avait déposé une plainte auprès de la justice le 13 septembre 2019, détaillant comment les agents du régime l’avaient contraint de faire de faux aveux tout en subissant « les plus graves tortures physiques et psychologiques » pendant près de 50 jours de détention par la police.
Dans un fichier audio partagé le 30 août 2020, on entend Navid dire que le bureau du médecin légiste de Chiraz a examiné ses blessures, causées par la torture.
« Les preuves sont là si le tribunal veut enquêter (sur les actes de torture)… Il n’y a pas une once de preuve dans cette maudite affaire. Mais ils ne veulent pas nous écouter. Je me suis rendu compte qu’ils cherchent un cou par y glisser une corde », a déclaré Navid.
Les frères Afkari gravement torturés
Dans un message vidéo du 30 août 2020, la mère des frères Afkari, Behieh Namjoo, a déclaré : « Vahid a subi tant de tortures physiques et psychologiques, pour le forcer à impliquer Navid, qu’il a tenté de se suicider trois fois… »
Elle a ajouté : « Ils ont organisé un procès injuste et faux. Mes enfants n’ont pas pu se défendre. Ensuite, ils les ont condamnés sans preuve d’aucun crime…
J’appelle les hommes du monde entier et le peuple iranien et tous ceux qui peuvent m’entendre. Aidez nous à combattre les condamnations injustes contre mes fils. »
Dans un autre fichier audio partagé le 31 août 2020, le frère de Navid, Vahid, parle également des tortures et menaces pendant les interrogatoires.
J’ai été dans le coma à l’hôpital Namazi (à Chiraz) pendant trois jours et personne ne pouvait m’entendre. Puis ils m’ont torturé et m’ont mis un sac en plastique sur la tête. Ils m’ont battu avec des chaînes pendant des heures. Puis, ils ont frappé la plante de mes pieds avec une matraque. Ils faisaient pipi sur le sol et m’obligeaient à marcher dessus. Ils ont menacé d’arrêter ma mère et ma sœur. »
Vahid poursuit : « Dès le début, les parents des victimes ont nié nous connaître. J’ai dit au juge de présenter un témoin. S’il y a une preuve de ma présence sur mon téléphone ou sur une séquence de caméra, montrez-la. Si une arme du crime a été découverte chez nous, montrez-la… Quand j’ai dit ces choses, le juge s’est contenté de rire et de se moquer de nous. »
Source : Iran HRM
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