La députée Cécile Rilhac, du parti de la Renaissance et présidente du CPID, a ouvert la séance : « Mais aujourd’hui, face à vous, nous sommes les représentants d’une démocratie de la République française, et surtout nous avons cette même volonté de soutenir le peuple iranien dans sa recherche de démocratie, mais avant tout de liberté.
Evoquant le plan en dix points de Mme Radjavi pour l’avenir de l’Iran, qui défend les valeurs démocratiques, la députée Rilhac a déclaré : « Parmi ces valeurs et principes démocratiques, il y a des élections libres, c’est-à-dire le choix du suffrage universel comme seule source de légitimité du gouvernement. Et c’est pourquoi nous rejetons toute forme de dictature, que ce soit celle des mollahs qui se donnent une légitimité divine pour réprimer violemment leur peuple ou la vieille dictature monarchique, qui reconnaissait une certaine légitimité par un lien de sang et de parenté. »
Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a envoyé un message vidéo à cette conférence.
« Les Iraniens vont continuer à surprendre et à balayer toute la propagande sur la stabilité et le mythe de puissance du régime. Ce peuple a démontré que sa décision de renverser la dictature des mollahs est définitive.», a déclaré Mme Radjavi dans son message à la conférence.
Tout en rejetant les fausses idées selon lesquelles le soulèvement iranien a diminué et que le peuple iranien veut un retour à la dictature monarchique déchue, Mme Radjavi a déclaré : « Certains sont pressés de faire croire que la répression peut étouffer le soulèvement. Non, jamais ! Rien ne sera plus comme avant et l’Iran ne va pas retourner en arrière. Ni au passé proche d’une normalisation de la dictature des mollahs, ni au passé plus lointain de la dictature d’un chah ».
« Le peuple a dit clairement dans son slogan « nous n’avons pas fait des sacrifices pour nous plier devant un guide criminel », et aussi « à bas l’oppresseur, qu’il soit chah ou mollahs’. L’alternative est un Iran qui regarde vers l’avenir », a-t-elle déclaré, faisant référence aux slogans populaires des soulèvements en cours.
Elle a souligné que pour faire cesser les prises d’otages procédées par le régime : « Il ne faut pas céder au chantage (…) Si la France veut se tenir aux côtés des femmes et des jeunes qui luttent en Iran, elle doit reconnaitre le droit des Iraniens à renverser ce régime. Elle doit demander des comptes aux dirigeants du régime et surtout elle doit placer dans ses priorités, l’inscription des pasdarans sur la liste du terrorisme de l’Union européenne. Perdre du temps permet à la machine de mort et de guerre des mollahs de continuer. »
Le député Hervé Saulignac, du Parti socialiste et l’un des quatre vice-présidents du CPID, a également pris la parole. Il a évoqué le rôle destructeur des Gardiens de la révolution (CGRI) iraniens, qu’il a décrit comme « colonne vertébrale de la dictature religieuse ». Il a souligné que les forces du CGRI sont responsables des répressions sanglantes lors des manifestations précédentes. M. Saulignac a également insisté sur les activités terroristes du CGRI en Europe, en particulier l’attentat à la bombe contre le sommet annuel du CNRI pour un Iran libre à Villepinte, en France, le 30 juin 2018.
Saluant la récente résolution du Parlement européen exhortant les États membres à proscrire le CGRI, le député Saulignac a souligné : « La France ne pourra éternellement fermer les yeux ou condamner du bout des lèvres les crimes commis par le régime. Elle devra mettre un terme à des discussions interminables que le régime d’ailleurs instrumentalise pour se légitimer lui-même. La France devra, et je crois que nous sommes nombreux à le souhaiter, exécuter cette résolution qui a été adoptée à une grande majorité du Parlement européen et faire inscrire les Gardiens de la révolution islamique sur la liste des entités terroristes. »
De son côté, le député André Chassaigne, vice-président du CPID et président du groupe communiste à l’Assemblée nationale a condamné la répression des manifestations par le régime et a souligné le rôle du mouvement de résistance organisé, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), et de son réseau interne d’unités de résistance pour entretenir le feu du soulèvement.
« Malgré une répression incroyable, le peuple résiste. Cette répression fait partie de l’objectif du régime de créer une atmosphère de peur pour dissuader tous ceux qui veulent se battre pour des revendications justes. Pourtant, le mouvement continue et grandit, et la détermination du peuple iranien est intacte. Si la colère et l’élan révolutionnaire perdurent dans cette société malgré la répression, nous le devons beaucoup aux unités de résistance constituées depuis plusieurs années à l’intérieur du pays par l’opposition organisée, l’OMPI », a-t-il déclaré.
L’intervenant suivant était Phillip Gosselin, député du Parti républicain et vice-président du CPID, qui s’est joint à ses collègues pour apporter son soutien à la cause de la liberté et la démocratie en Iran et souligner le rôle de la Résistance iranienne dans ce combat et le soulèvement en Iran. Il a également rendu hommage aux dizaines de milliers de martyrs tombés pour la liberté, principalement les 30 000 victimes du massacre de 1988, qui étaient pour la plupart des membres du l’OMPI (MEK).
Evoquant l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui réaffirme les droits sacrés et inaliénables des peuples à résister à l’oppression, il a déclaré : « Eh bien, quand on dit cela, avec le recul que nous, nous avons Français, nous voyons bien combien aujourd’hui il faut réaffirmer ce droit à l’oppression. »
Ingrid Betancourt est également intervenue à la conférence. L’ancienne sénatrice colombienne et ex-otage, a évoqué la campagne de diabolisation incessante du régime contre l’OMPI, le CNRI et Mme Radjavi et comment cette campagne va de pair avec les activités terroristes du régime. Elle a notamment mentionné l’attentat déjoué du régime au Sommet Iran libre du CNRI en 2018 en France :
« Quand on est en face d’organisations terroristes et un État terroriste, il faut s’organiser. On n’a pas le droit de ne pas s’organiser face à l’attaque d’une force terroriste. Et pour la résistance iranienne, s’organiser, c’est aussi avoir une structure hiérarchique nécessaire pour faire face à toute cette instigation, cette désinformation, ces tentatives d’infiltration, ces meurtres », a-t-elle déclaré.
Le Dr Alejo Vidal Quadras, ancien vice-président du Parlement européen, s’est également adressé à la conférence et à ses participants. Tout en évoquant la situation actuelle en Iran et la chute du régime à l’horizon, il a souligné la nécessité d’une alternative viable.
Il a ensuite fait l’éloge de quatre décennies de résistance organisée par le CNRI et l’OMPI, affirmant qu’« une véritable alternative au régime dictatorial des mollahs doit avoir certaines caractéristiques, certains attributs qui sont d’abord Organisation et Structure. Car la lutte est une lutte à mort. Le régime élimine physiquement ses opposants. »
Il a également évoqué le vaste soutien international de la Résistance iranienne et sa popularité à l’intérieur du pays, tout en rejetant les allégations du régime ressassés par les experts et lobbyistes à l’étranger, selon lesquelles l’OMPI serait dénué de soutien populaire.
Jean-Pierre Brard, ancien député français, a également réitéré son soutien à la révolution en cours en Iran et a estimé que le CNRI est une alternative viable au régime des mollahs. Il a rendu hommage au courage du peuple iranien qui n’a cessé de verser son sang pour la liberté. « Pensons à aujourd’hui, soyons solidaire, mais pensons à demain pour que le peuple qui a versé son sang puisse vivre libre en levant la tête et en élevant ses enfants d’après leurs convictions. La liberté sur tous les plans, la liberté de croire ou de ne pas croire. Une femme égale à un homme. Le droit de pouvoir vivre de son travail, d’être éduqué et d’être soigné. Si on participe à cela, nous aurons fait ce que nous devions faire. »
Mme Dominique Attias, avocate française de renom et ancienne vice-bâtonnière du barreau de Paris, a pour sa part souligné les droits des femmes et le rôle des dernières à la fois dans le soulèvement actuel et dans la Résistance iranienne. « Les femmes en Iran, elles ont payé le tribut déjà du temps du Chah, déjà du temps de la police du Chah qui les martyrisait. Elles ont payé leur tribut en 88, elles ont payé leur tribut en 2019, elles payent leur tribut aujourd’hui… le CNRI ce n’est pas le pouvoir pour le pouvoir : ce sont les valeurs fondamentales. Voilà pourquoi je suis là aujourd’hui. »
Sarvenaz Tchitsaz, présidente de la Commission des femmes du CNRI a de son côté déclaré : « Cette place des femmes dans la résistance iranienne ne concerne pas quelques cas isolés. Elles ont inspiré les Iraniennes à croire qu’elles peuvent et doivent jouer elles aussi leur rôle historique contre ce régime. En outre, plus de 50 % des membres de notre parlement en exil sont des femmes.
« Le CNRI est le seul mouvement en Iran qui, dès le début, a proposé un plan et publié un programme sur toutes les questions fondamentales de l’Iran. Il a adopté le plan sur les libertés et les droits des femmes il y a 35 ans. C’est en raison de cette histoire que les femmes iraniennes sont aujourd’hui la force motrice, l’avant-garde et, comme le reconnait le régime lui-même, les leaders du soulèvement actuel. »
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