Merci pour tous ces mots forts que vous avez dit les uns et les autres. Je me sens un petit peu plus jeune que vous dans ce mouvement, même si, oui, j’y crois maintenant profondément : Femme, Résistance, Liberté ; Femme, Révolution, Liberté ; LIBERTÉ.
Madame Radjavi a parlé déjà dans son plan en dix points, en numéro deux, de la liberté : Liberté d’expression, liberté de parti, liberté de rassemblement, liberté de la presse, garantie des libertés et des droits individuels, égalité complète des femmes et des hommes.
Un jour dans mon bureau, lorsque je dirigeais le barreau de Paris, j’ai vu des femmes arriver ; des femmes qui pour certaines sont dans cette salle. Et elles m’ont invité à aller à la mairie du 1ᵉʳ arrondissement de Paris, où, Monsieur Le Garet, vous organisiez une exposition sur les sinistres massacres de 1988 en Iran : 30 000 femmes, enfants, hommes massacrés, pendus, tirés de prison pour les pendre. 30 000 personnes qui n’ont pas été récupérées par leur famille, sans sépulture officielle. Et aujourd’hui, aujourd’hui c’est la suite de tout ça.
Et ces femmes, comme vous Ingrid, je les ai regardés tout au fil des années, puisqu’elles ont continué à m’inviter et je suis venue chaque fois. Dans un premier temps, je suis venue tout simplement parce que, en tant qu’avocate, laisser 30 000 personnes assassinés, un vrai génocide, sans que les auteurs ne soient condamnés, c’est impensable, c’est inimaginable, c’est inacceptable.
Je continuai dans un premier temps à suivre ce mouvement, parce que je voulais que ces gens-là soient traduits en justice un jour. Oui, je les ai regardés vivre. Et je me suis dit ce que je me dis toujours aujourd’hui : l’Iran sera sauvé par les femmes. Oui, messieurs, par les femmes. Par une femme comme Madame Radjavi. Oui, Ingrid : une femme qu’on ne doit pas écarter, car si on l’écarter, nous on se mettra aussi en révolution. Et cette femme que j’ai vu vivre, que j’ai vu combattre, et ces femmes que j’ai vu avec leur foulard, oui, avec leur foulard, parce que ce n’est pas un sujet le foulard. Liberté de faire ce qu’on veut, liberté de le porter quand on en a envie, liberté de ne pas le porter si on en a pas envie.
Les femmes en Iran, elles ont payé le tribut déjà du temps du Chah, déjà du temps de la police du Chah qui les martyrisait. Elles ont payé leur tribut en 88, elles ont payé leur tribut en 2019, elles payent leur tribut aujourd’hui.
Et elles continuent, aidées des hommes. C’est ça qui est sensationnel : aider des jeunes d’abord. Parce qu’au-delà d’elles, et nous sommes ici dans la maison de la Liberté, Égalité, fraternité, c’est la liberté de tous. Les femmes, voyez-vous, très souvent, ce n’est pas ‘’le pouvoir pour le pouvoir’’, ce sont les idées qu’elles portent. Le pouvoir suprême, nous l’avons : nous faisons des enfants.
Pas le pouvoir pour le pouvoir, mais pour les idées. Pour tous. Les femmes, c’est l’inclusion, ce n’est pas l’exclusion. Et c’est ce qui se passe en Iran. Et ces femmes, vous en parliez, eh bien, c’est de toutes ethnies confondues, de tous les endroits, de tous les milieux. Effectivement, les hommes les ont rejoints et c’est ça : je ne m’attendais pas du tout à voir tout ça, avec le CNRI.
Et j’ai vu aussi tout au long des diverses manifestations, à quel point il y avait même à l’extérieur des jeunes, les héritiers de ces gens qui ont souffert, les héritiers de personnes qui n’ont pas pu enterrer leurs morts.
Vous l’avez dit aussi, le CNRI ce n’est pas le pouvoir pour le pouvoir : ce sont les valeurs fondamentales. Voilà pourquoi je suis là aujourd’hui. Voilà pourquoi il faut bien évidemment, et c’est très important, qu’on soit ici, Merci, Madame la Présidente et Messieurs, d’avoir invité.
Parce que derrière l’Iran, il y a nous tous. Nous sommes aussi concernés, ça ne nous atteindra aussi un jour. Ce n’est jamais uniquement chez les autres. Donc oui, il faut soutenir, oui il faut faire de la politique. Car faire de la politique, ça veut dire faire bouger les choses. Vous avez la chance d’avoir été élus et vous êtes là pour faire bouger les choses. Nous sommes dans la salle Colbert, donc vous avez plus de possibilités de faire bouger les choses, de convaincre et de faire vivre les idéaux pour lesquels vous avez été élues, pour lesquels nous vivons tous, tous les jours.
Ce qui se passe aujourd’hui en Iran c’est un peuple qui demande la liberté. Et nous ne pouvons pas, nous ne pouvons pas ne pas les aider. Voilà quelques mots que je voulais vous dire. Merci.
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