Condamnant fermement cette condamnation à mort, Iran Human Rights critique également le silence relatif de la communauté internationale sur l’enlèvement, la torture et le procès de cet homme par le tribunal révolutionnaire illégal.
Le directeur, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : « Enlever et menacer de tuer Jamshid Sharmahd sur la base d’une condamnation illégale est une tentative de la République islamique de faire chanter l’Union européenne dans le but d’alléger la pression politique. L’Allemagne et la communauté européenne doivent réagir de manière décisive à cet acte terroriste. »
« Toute souplesse manifestée à l’égard du terrorisme de la République islamique mettra davantage en danger la vie de Jamshid Sharmahd et des autres binationaux retenus en otage par la République islamique », a-t-il ajouté.
L’enlèvement de dissidents dans les pays voisins devient une pratique courante. Iran Human Rights avait déjà prévenu que « l’absence de réponse adéquate de la communauté internationale à ces actes illégaux conduira à leur normalisation. »
Réaffirmant qu’il n’existe pas de normes de procès équitable en République islamique et que le processus d’interrogatoire est basé sur des aveux entachés de torture, Iran Human Rights appelle la communauté internationale à intervenir pour sauver la vie de Jamshid Sharmahd et empêcher de nouveaux enlèvements de dissidents.
Jamshid Sharmahd est un activiste dissident irano-allemand, enlevé lors d’une escale à Dubaï alors qu’il se rendait aux États-Unis, son pays de résidence, depuis l’Inde. Il a parlé pour la dernière fois à sa femme le 28 juillet 2020. Le 1er août, le ministre du renseignement et de la Sécurité Mahmoud Alavi a annoncé à la télévision officielle que Jamshid Sharmahd avait été arrêté « à la suite d’une opération complexe » et a diffusé une vidéo le montrant en train de décliner son nom alors qu’il avait les yeux bandés par un tissu noir. Des charges liées à un attentat à la bombe commis dans une mosquée en 2010, pour lequel trois hommes avaient déjà été exécutés, ont été retenues contre lui.
Après avoir été maintenu en détention provisoire pendant plus d’un an et demi, sa première audience a eu lieu le 6 février 2022. Présidée par le juge Salavati, le « juge qui pend les prisonniers » figurant sur la liste des sanctions américaines, la branche 15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a tenu de multiples audiences sur les accusations d' »efsad- fil-arz en planifiant et en dirigeant des actes terroristes », notamment l’attentat de 2010. Il a été condamné à mort aujourd’hui. Jamshid Sharmahd est maintenu en isolement depuis son arrestation et privé de représentation légale, de procédure régulière et du droit à un procès équitable.
L’enlèvement de dissidents dans les pays voisins devient une pratique courante. Iran Human Rights avait déjà prévenu : « Si la communauté internationale ne réagit pas de manière adéquate à ces actes illégaux, cela conduira à leur normalisation. »
L’arrestation de dissidents politiques en dehors de l’Iran n’est pas sans précédent. Ruhollah Zam, le directeur de la chaîne Telegram Amad News, a été arrêté en Irak en octobre 2019 et transporté en Iran. Il a été exécuté le 12 décembre 2020. Dissident irano-suédois, Habib Chaab a également été enlevé en Turquie en octobre 2020 et jugé pour des accusations de corruption. Il est actuellement en attente de condamnation.
Source : IHR/ CSDHI
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