lundi 6 février 2023

Le régime iranien continue de réprimer les professeurs d’université et les étudiants

 – À la suite du récent soulèvement national, le régime iranien a renvoyé plusieurs professeurs d’université identifiés comme ayant participé aux manifestations.

Cette mesure s’inscrit dans la continuité des efforts déployés par le régime pour réprimer l’opposition, de nombreux étudiants et professeurs d’universités ayant été victimes de cette purge brutale.

L’histoire de l’inimitié du régime envers les universités iraniennes remonte aux lendemains de la révolution de 1979. Le nouveau régime, fondé par Ruhollah Khomeini, se sentait menacé par les universités et a lancé une « révolution culturelle » pour les contrôler. Les universités ont été forcées de fermer et l’opposition a été réprimée. Cela a conduit à la purge et à l’expulsion de nombreux étudiants, professeurs d’universités et intellectuels.

Lorsque les universités ont finalement été rouvertes, le régime les a fortement contrôlées avec l’aide de son service du renseignement, le MOIS, et des Gardiens de la révolution (les pasdarans).

Sous la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, de nombreux professeurs ont été renvoyés de leur poste sans raison, et la même tendance s’est poursuivie sous le gouvernement d’Ebrahim Raïssi.

Lors de la dernière série de licenciements, deux professeurs d’université de la faculté des sciences sociales de l’université de Téhéran ont été démis de leurs fonctions sous de faux prétextes. L’institution n’a pas fourni de raison claire pour leur licenciement, l’imputant plutôt à des questions de sécurité.

La plupart des universitaires et des experts ont considéré ces actions comme le résultat d’une vision politique et sécuritaire de l’université. Ils ont mis en garde contre les méfaits de ces rencontres avec les professeurs et les étudiants.

Le sociologue et professeur retraité de l’université de Téhéran, Saeed Moidfar, a évoqué ces licenciements en déclarant que l’université n’est plus un environnement scientifique mais le terrain de jeu de facteurs non scientifiques. Cette situation fait perdre à l’université sa crédibilité et ses valeurs originelles, des professeurs qualifiés étant expulsés alors que des personnes moins qualifiées

L’inimitié du régime envers la société universitaire du pays a également entraîné une augmentation de la fuite des cerveaux, de nombreux talents étant contraints d’émigrer. Le quotidien d’État Jomhoori Eslami a averti que si cette situation perdure, le pays sera isolé comme la Corée du Nord.

« Nous avons perdu beaucoup de talents et les avons forcés à migrer, et maintenant ce processus néfaste connaît une accélération alarmante », ajoute le professeur d’université.

« Tant que la vision actuelle gouvernera le pays », prévient le quotidien, « le pays continuera à souffrir de la fuite des cerveaux et à s’isoler du reste du monde, manquant des caractéristiques d’une société connue qui peut être compétitive dans le monde d’aujourd’hui. »

Source : Stop au Fondamentalisme/CSDHI 

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