Toutes les notes et tous les articles écrits ou prononcés au sujet des manifestations iraniennes et des bouleversements dans le pays ont un point commun : ils attestent tous que le principal objectif et slogan du peuple est devenu le rejet de toute forme de dictature.
La caractéristique commune suivante, souvent évoquée, est la cible principale du peuple : Ali Khamenei, le guide suprême du régime.
La convergence de ces deux facteurs indique la seule stratégie viable pour parvenir à un Iran libre : mettre fin à l’ère des dictatures héréditaires dans le pays.
La première phase des manifestations iraniennes a démontré que la majorité de la société iranienne partage la conviction que le système Velayat al-Faqih manque de légitimité politique et sociale et doit être complètement renversé.
Une fois qu’une société a atteint ce stade, le rejet de toutes les formes de tyrannie et de dictature devrait naturellement devenir le premier critère de référence pour la nature de toute force politique. Ce principe servira de ligne directrice pour l’évolution des manifestations iraniennes.
Les forces politiques qui ignorent cette ligne directrice présentent deux caractéristiques. Premièrement, elles n’ont pas joué un rôle significatif ou payé un prix dans le développement et l’avancement des protestations. Deuxièmement, elles recherchent un gain personnel.
Sur la base de ces caractéristiques, nous pouvons diviser les forces politiques en quatre groupes distincts. Le premier est le régime, qui tente de supprimer les protestations à tout prix.
Le deuxième groupe est constitué de ceux qui poursuivent une transition civile et pacifique de la République islamique en préservant certains éléments et institutions et en apportant des ajustements mineurs à la constitution.
Cette catégorie comprend les réformistes, ainsi que les partisans du régime tels que le NIAC, ainsi que les partisans de la dynastie Pahlavi renversée. Le troisième groupe comprend des individus qui attendent que le régime s’effondre.
Enfin, le quatrième groupe vise le renversement du régime et le démantèlement complet de toutes les organisations répressives, des forces de police aux services du renseignement, y compris les pasdarans (IRGC) et sa force paramilitaire, le Bassidj, sans aucune exception.
Ce groupe s’appuie sur les 120 ans d’histoire de la lutte du peuple pour un Iran libre et indépendant, rejetant à la fois la monarchie et la théocratie.
Ce qui distingue les trois autres groupes, par rapport au régime, ce sont les solutions qu’ils proposent pour parvenir à la liberté, à la démocratie, à l’égalité et à l’indépendance en Iran, ainsi que leur capacité à garantir ces quatre exigences et à fournir un plan global pour les mettre en œuvre. Ces quatre exigences ont été au cœur de tous les mouvements de libération de l’Iran au cours des 120 dernières années.
Compte tenu de la nature de ces groupes, il est essentiel de s’interroger sur la légitimité de chacun d’entre eux et sur la manière dont ils l’ont acquise. Les protestations continues de la population ont mis en évidence l’illégitimité du régime des mollahs. Les soi-disant réformateurs, qui constituent le deuxième groupe, ont toujours fait partie du corps du régime. Ils n’existent que pour prolonger l’existence du régime et ont ignoré tous ses crimes et ses violations des droits humains.
Le NIAC et les autres partisans de la dynastie Pahlavi ont, selon leurs propres déclarations, et certains de leurs pairs, toujours voulu s’aligner sur Mohammad Khatami, le chef des réformistes du régime.
La question fondamentale est de savoir si ces groupes ont payé le prix pour renverser le régime, et où sont les preuves historiques de leurs actions. Une telle force a-t-elle la légitimité de représenter le soulèvement et les manifestations qui font écho au slogan « mort au dictateur » et nie la légitimité du pouvoir des mollahs ?
Quant au troisième groupe, qui espère l’effondrement du régime, il faut dire qu’une telle issue est peu probable tant que les pasdarans existent. L’idée d’un effondrement du régime est plus une illusion qu’une réalité.
Le quatrième groupe remonte au début des années 1900, luttant contre deux dictatures – le Shah et le Cheikh.
Pendant plus d’un siècle, ils ont payé le prix fort pour un Iran libre et démocratique. Les révolutions dans l’histoire de l’humanité ont montré que c’est la seule bonne façon de renverser une dictature.
Malgré toutes les séditions et les obstacles sur leur chemin, ils pourront réussir s’ils continuent à insister sur leur voie et leurs décisions.
C’est la seule vraie voie qui peut donner une légitimité à quelqu’un et obtenir la confiance du peuple. Cependant, nous laissons le jugement au lecteur.
Source : INU/ CSDHI
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