mardi 7 septembre 2021

De plus en plus d’Iraniens tombent sous le seuil de pauvreté

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CSDHI – « Le coronavirus ne fait pas de différence entre les faibles et les riches. Il touche tout le monde ». C’est ce que les responsables gouvernementaux ont déclaré dès le début de l’épidémie du coronavirus en Iran.

Mais il n’a pas fallu longtemps pour que la réalité soit révélée à tous. A cet égard, le coût exorbitant du système de santé et l’augmentation du nombre de lits d’hôpitaux ont fait passer plus de 3 millions de personnes sous le seuil de pauvreté.

Les services et soins de santé coutent de plus en plus chers

Alors que le seul soutien pour les personnes infectées par le virus est l’assurance maladie, il semble que les responsables aient oublié que l’article 29 de la constitution du régime souligne que pour tous les citoyens, l’assurance et le service de santé sont gratuits. Par conséquent, ils devraient pouvoir en profiter sans aucune restriction.

Selon le décret gouvernemental, le coût moyen d’un cas de coronavirus est de 4,5 millions de tomans dans l’unité de soins intensifs et de 2,5 millions de tomans dans les unités de soins normales. Mais aujourd’hui, alors que les hôpitaux publics n’ont pas de lits libres, ils demandent encore plus pour accepter une personne dans l’unité de soins intensifs.

De même, le coût des lits de soins intensifs dans les hôpitaux privés s’est multiplié. Il a atteint 50 millions de tomans, alors que beaucoup ne possèdent aucune assurance.

Selon le ministère des affaires sociales, en 2020, la couverture totale de l’assurance maladie de base du pays était de 86 %. La province la plus favorisée du pays est Chaharmahal et Bakhtiari avec 94,2% et la province la moins favorisée est Téhéran avec 78,9%.

En d’autres termes, dans la province de Téhéran, environ 21 % des personnes sont dépourvues d’assurance maladie, ce qui impose des coûts élevés à ces ménages en cas de coronavirus.

Les Iraniens n’ont pas d’assurance maladie

Selon ces statistiques, en 2020, après Téhéran, 17 % dans l’Alborz, 15 % à Qom, et 13 % dans le Khouzistan, à Kermanshah et Bushehr, plus de 12 % des personnes n’avaient pas d’assurance maladie.

Comme le disent les statistiques, dans ces situations critiques, les personnes qui n’ont pas d’assurance souffrent davantage. Selon des informations non officielles, environ 40 % des patients décédés du coronavirus n’avaient pas d’assurance.

Pour étudier cette question, nous pouvons également citer les statistiques publiées par le ministère de la protection sociale l’année dernière. Selon celles-ci 16 % des quelques 13,5 millions d’Iraniens et 21 % des habitants de la province de Téhéran n’avaient pas d’assurance maladie.

Les statistiques du ministère des affaires sociales montrent également qu’avant le coronavirus, les Iraniens ont payé personnellement 35 % de tous les frais médicaux.

2,4 millions d’Iraniens sous le seuil de pauvreté

D’autres statistiques du ministère montrent que 2,4 millions d’Iraniens se trouvent sous le seuil de pauvreté l’année dernière en raison des frais médicaux élevés. En effet, ces derniers ont augmenté de façon spectaculaire en 2021.

Mais les statistiques du ministère des affaires sociales en 2019, lorsque les coûts catastrophiques du coronavirus n’étaient pas imposés à la population, ont montré une tragédie. Le ministère de la santé a annoncé en octobre 2019 que 3,76 % de la population souffre de coûts de santé annuels appauvrissants.

L’adjoint de l’assurance et des services de santé de l’Organisation de l’assurance maladie a également déclaré que suite aux statistiques des coûts élevés, le nombre de clients du système de santé a diminué de près de 30 %. Le taux de services est devenu tel que le coût du traitement est important par rapport au revenu des ménages.

Les statistiques du ministère des affaires sociales le confirment également. En 2017, le montant des frais de traitement payés de leur poche par les personnes a atteint 32,6 %. De même, l’année dernière, 2,41 millions de personnes ont souffert de frais médicaux exorbitants.

Les ménages consacrent 35% de leur budget aux soins médicaux

Selon la Banque mondiale, le montant des frais médicaux payés de leur poche par les ménages iraniens en 2018 est d’environ 35 %, ce qui est bien plus élevé que la moyenne mondiale de l’indice, à savoir 18 %. La même année, l’Iran s’est classé 116e sur 187 pays.

Aujourd’hui, il y a des personnes vulnérables de la communauté qui contractent le coronavirus dans un atelier ou au travail et qui perçoivent un salaire de deux à trois millions de tomans. Ainsi, si elles n’ont pas d’assurance, elles doivent payer de leur poche 20 à 40 millions de tomans pour l’hôpital. Cela signifie une augmentation de la pauvreté dans la communauté.

En moyenne, environ 5 % des Iraniens consacrent 25 % de leurs revenus aux frais de santé. Face au coronavirus, les médicaments et l’oxygène sont insuffisants. Inévitablement, nombreux patients meurent chez eux faute de pouvoir se payer des médicaments et des traitements.

Ce qui est surprenant, c’est que les médicaments et les équipements médicaux entrent dans le pays au taux de change de 4 200 tomans. Toutefois, le consommateur peut les acheter à un prix très élevé.

On a rapporté que les médicaments importés et les articles dont les patients ont besoin sont passés en contrebande dans les pays voisins. Ou bien, ils restent cachés à la douane pendant des jours, et les agents du régime les empêchent d’atteindre la population.

Source : INU

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