lundi 2 décembre 2024

Iran : Manifestations et grèves contre la crise économique et la corruption

 Des manifestations ont eu lieu le dimanche 1er décembre 2024 dans plusieurs villes iraniennes, alors que divers groupes exprimaient leurs griefs concernant les salaires impayés, les retraites insuffisantes et la corruption du gouvernement. Les rassemblements ont mis en évidence le mécontentement croissant du public face à l’incapacité du régime à résoudre les problèmes économiques et sociaux généralisés.

À Shahrekord, dans la province de Chaharmahal et Bakhtiari (ouest de l’Iran), des clients escroqués de la société immobilière publique Bonyad-e Maskan ont jeté de la boue sur les bureaux provinciaux et déployé des banderoles accusant la société de corruption et de vol. Ils ont exigé justice pour la non-livraison de leurs maisons promises depuis longtemps.

À Ilam, dans la province d’Ilam (ouest de l’Iran), les travailleurs licenciés de la société pétrochimique d’Arghavan ont manifesté devant le gouvernorat provincial, appelant à des réformes politiques pour donner la priorité aux opportunités d’emploi locales.

À Téhéran, des citoyens handicapés se sont rassemblés devant le Majlis (Parlement) en scandant : « L’injustice suffit, nos tables sont vides. » Ils ont exigé l’application des lois garantissant l’aide aux personnes handicapées incapables de travailler. Des enseignants retraités se sont également rassemblés devant le Majlis pour protester contre les retards de paiement et les primes de retraite dues depuis 15 mois. De plus, des retraités de l’industrie sidérurgique ont manifesté devant le Fonds de retraite de l’industrie sidérurgique pour réclamer des retraites adéquates et de meilleures conditions de vie.

À Suse, dans la province du Khuzestan (sud-ouest de l’Iran), les retraités de la sécurité sociale ont organisé des rassemblements pour exiger des retraites plus élevées et une action immédiate contre l’inflation. Les manifestants ont dénoncé la pression économique en scandant : « Sous le poids de l’inflation, le dos du peuple se brise. »

À Ahvaz, dans la province du Khuzestan (sud-ouest de l’Iran), des infirmières de l’hôpital Golestan se sont rassemblées devant l’université des sciences médicales de Jondishapur pour protester contre les bas salaires et les conditions de travail injustes. Simultanément, des retraités de la Sécurité sociale ont organisé un rassemblement dans la ville, condamnant à la fois le gouvernement et le parlement pour avoir négligé le bien-être public, en scandant : « Le parlement et le gouvernement oppriment le peuple. »

À Kerman, dans la province de Kerman (sud de l’Iran), des employés retraités de la Kerman Coal Company se sont rassemblés devant les bureaux de la caisse de retraite, protestant contre les maigres retraites et l’accès insuffisant aux services de base, notamment aux soins de santé.

Dans les provinces de Yasuj, Kohgiluyeh et Boyer-Ahmad (sud-ouest de l’Iran), des habitants locaux se sont rassemblés devant le gouvernorat provincial pour protester contre la construction d’un barrage, qui, selon eux, perturbera leurs moyens de subsistance et aggravera les pénuries d’eau.

À Gorgan, dans la province du Golestan (nord de l’Iran), des petits propriétaires terriens ont manifesté devant le gouvernorat de Baharestan, dénonçant la corruption du gouvernement et exigeant des solutions aux conflits en cours sur la propriété foncière et les politiques injustes.

Pendant ce temps, à Bandar Abbas, dans la province d’Hormozgan (sud de l’Iran), des rapports ont fait état d’un transporteur de carburant baloutche abattu par les forces de sécurité. Cet incident s’inscrit dans une tendance persistante à la violence contre les transporteurs de carburant, qui, en raison de la pauvreté et du manque d’opportunités d’emploi stables, sont contraints d’exercer cette profession à haut risque. Selon les statistiques, au moins 29 transporteurs de carburant ont été tués par les forces de sécurité au cours de l’année écoulée.

À Fahraj, dans la province de Kerman (sud-est de l’Iran), deux Baloutches auraient été tués par les forces du régime. Ces meurtres soulignent une tendance inquiétante à la violence contre la communauté baloutche, qui est confrontée à une discrimination systémique et à une marginalisation économique.

Les manifestations à l’échelle nationale reflètent le mécontentement généralisé face à la mauvaise gestion de l’économie par le régime, à la corruption systémique et au mépris des besoins de ses citoyens. Ces protestations soulignent la frustration croissante de divers secteurs de la société iranienne, qui exigent des changements urgents et une responsabilisation.

Source: NCRI 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire